[non loin du Louvres]H s'engouffra dans l'immense pièce tristement vide, heureusement que l'absence de fenêtres, les murs et le sol en béton défoncé étaient là pour égayer le tableau. Une série de lampes à lumières blanches vive aveuglaient le centre de la grande pièce rectangulaire.
Vincent était d'une humeur assassine, comme rarement il en avait vu aurait pu dire Arnold mais... depuis qu'il avait sorti son associé des mains des négriers, ce dernier semblait en vouloir à chaque forme de vie peuplant cette terre desséchée. Cela l'affectait, entre autre fait de son échec avec ces foutus Malebranche, son récupérateur au tapis, la difficulté à s'approvisionner en matière premières et qu'il avait du vivre lui même reclus loin de toute localités pour sa sécurité (déjà bien plus d'un mois qu'Arnold n'était entré à Nécrotopia) devant délégué ses ordres à Mathilda et gérer toute l'entreprise de loin.
Tout c'était tellement emballé ces derniers mois...
Mais il était grand temps de revenir au devant de la scène.
* * *
Réunion de toute la clique.
Il y avait là les 5 revendeurs de HetV dans le secteur du Louvres. Trois goules et Céline ancienne toxico mais toujours parano, ainsi qu'un autre peau lisse : Matthias, un grand blond avec une belle gueule.
Aussi présent dans la salle Noé, homme de main recruté par Vincent ; Marc Desbois le mercenaire à qui H avait fixé un rendez vous aujourd'hui pour parler affaire, celui ci étant arrivé en avance il pouvait donc faire partis de la scène en tant que simple spectateur restant dans l'ombre. Pour finir JC à la mine étonnement grave, tenant en laisse deux énorme molosses.
Les deux associés avaient provoqués cette assemblé des suites d'une préoccupante découverte.
Leurs revendeurs se tenaient tout les cinqs en lignes, au bord du cercle de lumière fournit par les rares éclairages de la pièce. Oh ils savaient bien que quelque chose avait merdé. Ils suintaient la peur de tout les pores de leurs peaux, baignant la pièce glauque dans une ambiance encore plus angoissante.
Vincent s’avançait devant eux, un doigt accusateur pointé sur eux, l'autre main derrière son dos le poing serré, contenant sa fureur, sa haine, son dégoût.
Il eut comme un grognement de mécontentement.
Passant et repassant devant les revendeurs alignés comme des "accusés" il maugréa sans desserré ses dents :
- On...
ne déconne pas...
Avec la marchandise !H observait d'un peu plus loin, impassible.
A peine un mois qu'ils travaillent pour nous... et déjà quelqu'un pour essayer de jouer au plus malin. Le Saint s’arrêta, le regard noir d'une haine débordante venant agresser la goule se tenant devant lui :
- TOI ! Qu'est c'que je viens de dire ?!!Ce dernier arrêta brièvement de regarder ses pompes usées, préférant regarder un peu plus sur la gauche, évitant encore plus le regard de son boss.
Le pauvre ne savait comment se tenir, fallait il soutenir se regard ?
- ... on ... déconne pas avec la marchandise.- EXACT ! Beugla Vincent, faisant sursauter une partie de l'auditoire.
Arnold resta de marbre, mains dans ses poches mitées, regardant son associé insuffler la peur dans le cœur des hommes.
Vincent gardait la mâchoire bloquée comme sous amphét' les dents prêtent à péter, les mains crispées devant lui étranglant un fantôme, le regard fou.
- ON ne déconne PAS avec la PUTAIN de MARCHANDISE !Arnold fit quelques pas, se mettant en avant pour prendre la suite de son ami déjà prêt à arracher quelques têtes.
- Nous venons d'apprendre de source sure que l'un de vous coupe la came que nous fournissons, dégageant par là un profit pourtant négligeable selon moi.Il les regarda tour à tour, se grattant le menton pensif.
Vincent lui avait rejoint son coin du ring, tendu comme un boxeur avant le dernier round.
- Nous mettons un point d'honneur sur la qualité de notre marchandise et vous le savez.
Avec la chute de Métrop' le Trident se voit momentanément affaibli, sa sphère d'influence s'étant de plus déplacé plus à l'ouest nous laissant champs libre pour encore quelques précieuses semaines. H se déplaça calmement le long de la ligne.
- Nos ventes sur le Louvres et les environs sont destinés à croître rapidement avant une possible "contre attaque" du Trident dans le secteur.
Le moment est donc crucial.
Comprenez que nous ne pouvons laisser passer le moindre...Il se permit de bien insister dessus :
- le Moindre manquements aux règles et aux ordres que nous vous donnons.
Nous répondrons avec fermeté à toutes fautes.A la fin de cette phrase Noé leur homme de main empoigna le coupable.
- Non ! J'chuis désolé ! Vous...Noé poussa violemment Mathias au sol. Le revendeur atterrit sur ses genoux, le choc résonant dans la pièce, et s’aplatit au sol de douleur.
- J'vous donnes tout ce que j'ai, pitSe fut à se moment là que le Saint sorti de l'ombre et de sa torpeur. Sa botte vint trouver la belle gueule de Mathias qu'il écrasa sur le sol. La victime hurla de douleur, emplissant l'espace clos de se son strident. Vincent tenta bien de le faire taire avec plusieurs coups de pieds répétés dans le ventres, les cuisses et les bras de ce traître mais celui ci ne se décidait pas à la fermer.
Alors il s’arrêta.
Contemplant cette pauvre chose sur le sol, tentant dans un vain effort de se relever. A coté, les autres revendeurs n'avaient pas bougés... ne pouvaient pas bouger, fixé sur place par JC et ses deux clébards en laisse qui les surveillait de prés.
- Nous ne pouvons tolérer ce genre d'écart.
A la prochaine livraison nous vous fournirons en plus huit doses chacun, pour compenser la place laissée vacante par Mathias et pour palier à la demande croissante.
Vous aurez une semaine pour tout écouler.La goule avait prononcé ses paroles calmement, sans détacher son regard du pauvre corps meurtrie du blondinet devant lui, à quatre pattes, le nez et la bouche gouttant de sang.
- Pit...ié.La terreur ressenti par leurs revendeurs face à cette scène était difficilement imaginable.
Vincent alla chercher calmement la barre à mine que lui tendait son homme de main. On entendait les sanglots pathétiques de Céline. Son associé revint vers le traître, prêt à envoyer une nouvelle âme au purgatoire, à pas lents et faisant traîner sa barre de fer sur le sol de béton nue, sciemment ou non la dose de psycho prise rendait ses actions un peu imprévisibles.
Il resserra sa prise sur l'arme, craquant ses articulation. Mathias crachait encore du sang, mais bientot ce seront ses dents...
Les coups furent d'une glaçante violence. Un premier directement sur la mâchoire, un deuxième et un troisième fracturant quelques cotes, un troisième brisant un coude.
Le son des os brisé était l'un des pires pour les oreilles humaines sans conteste.
Le saint regarda cet amas de chaires et de sang à ses pieds. Sa respiration était forte, rapide, excitation et adrénaline. Il leva bien haut sa barre à mine.
- Arrêtez ! Pleurait Céline.
Il est déjà mort !!Le coup s’abattit immédiatement, pulvérisant le haut du crane.
S’enchaînant une longue série de coups, entrecoupés des hurlement de Vincent :
ON
DÉCONNE PAS
AVEC LA MARCHANDISE ! * * *
H s’aperçut à l'entrée du Louvres qu'il avait encore un morceau de Mathias sur sa blouse. Éjectant la viande d'une pichenette, il entra par la grande porte, un journal sous le bras.
Voilà trop longtemps qu'il n'était plus revenu en ces lieux lui semblait il. Le Trident était à sa recherche et savait où chercher, aussi avait il du s'éclipser quelques temps. Prudence était encore de mise, aussi n'allait il pas trop s'attarder, venant ici seulement pour ce qui était urgent ou important à ses yeux. Il y avait deux trois goules avec qui il devait s'entretenir dont Hector évidement, mais aussi Axel Courtain le prospecteur, non pas pour affaire... seulement pour voir comment il allait.
- Hum, sale affaire. Dit il simplement en prenant place aux cotés du prospecteur méconnaissable.
Hector l'avait directement prévenu qu'il s'agissait d'Axel.
- Un verre d'eau Hector. Et je paie la note de notre collègue. Quelques anneaux tombèrent sur le comptoir qu'il poussa de la main.
- Je crois que Vincent ne s'est pas trop remis de la mort de son p'tit protégé dans cette cabane de Tox.
Content que tu t'en sois sorti.- Je suis passé quant il t'a amené à la clinique. J'ai payé les frais de ma poche.
Du reste... on a pas pu rester dans le coin. Le Trident est plus enragé qu'une bête blessée, ils me voulaient et savaient où chercher. Nécrotopia était devenu trop risquée. Ouais, beaucoup de chose ont changées. Axel lui même, derrière ses bandelettes et ses airs de vétérans rendait vraiment un genre... beaucoup moins sympathique qu'avant, carrément plus sérieux et dur à cuire.
- Tu t'en sors comment ?
Et pour la suite... t'envisages ça comment ?