« Cette mission est un désastre. Pourquoi en avoir chargé cette bande d'incapable ? Il nous le fallait vivant ! A quoi ça nous sert un maître boxeur mort ? »

L'un des commandant autour de la table était furax. Sa peau était d'un rouge écarlate et ses traits tendus.

« Calmez vous Commandant. » tenta le Colonel Chan.

Le commandant frappa du poing.

« Me calmez ? Vous avez lu le rapport du lieutenant comme moi, il n'y avait aucune raison de tirer ! Yves Man aurait été un grand renfort pour nos troupes, à présent les plus grandes techniques de boxe française sont perdus à jamais ! Et me dite pas que ce Martial dont il est question dans le rapport pourrait nous apporter quelque chose, ce n'est qu'un gros obèse !
Yves Man est mort par l'incompétence de vos soldats Chan !
- Au moins il n'apprendra pas ses techniques aux rebelles, Yves Man ne cachait pas son aversion pour la FNF. » dit calmement un autre Commandant, une femme.

« Quels rebelles ? Depuis que ce Stanislas a été arrêté la résistance est morte.
- La rébellion Commandant, la rébellion. Comment pourrait-il y avoir une résistance alors qu'il n'y a pas d’oppresseurs ?
- Comme vous voudrez ! Résistance, rébellion on s'en fout, elle est tombée avec son leader. Yves Man n'aurait jamais rien apprit à personne et à présent on en est sur...
- Ça suffit à présent, je vous ordonne de vous taire Commandant.
- Bien mon Colonel. »

Il était rare de voir le Colonel Chan hausser le ton, lui qui était naturellement calme, alors quand il le faisait il ne fallait pas répondre.

« Nous allons entendre le lieutenant Jeanne, chargée de cette mission. C'est son rapport que vous avez lu et nous allons écouter ses explications.
- Vous savez ce que je réclame Colonel, la dissolution de son unité, ces soldats sont justes bons à servir dans l'infanterie.
- La sanction, s'il y en a une, sera décidé par l'état major, vous n'étes pas habilité à réclamer quoi que ce soit Commandant. Faite entrer la lieutenant et les deux principaux intéressés, le Adjudant Morel et le Sergent Michel. »

Les trois soldats entrèrent et se mirent au garde à vous devant la table d'officiers présidée par le Colonel Chan.

« Lieutenant, Adjudant, Sergent. Vous êtes ici suite à l'échec de votre mission. Nous avons tous lu votre rapport Lieutenant et nous allons vous poser quelques questions pour éclaircir quelques détails.
- Oui. Pourquoi avoir tuer Yves Man ? Il nous le fallait vivant bordel !
- Calmez vous Commandant.
- Mais surtout pourquoi avez vous abattu sa femme qui n'avait rien à voir la dedans ? Une innocente est morte abattue par un soldat de la FNF, si la nouvelle se répandait vous imaginez la catastrophe ? Nous ne sommes pas un gang de parasite, nous ne sommes pas le Trident, on ne peut pas se permettre d'avoir de telles méthodes ! J'aimerais vraiment entendre vos explications, allez y, on vous écoute. »

Les trois soldats avaient face d’eux une ribambelle d’officiers.
Le Colonel Chan, chef de la section d’exploration, était au centre de la table.
A sa droite se tenait le Lieutenant-Colonel Vincent, leur patron direct, le chef des forces spéciales. C’était un chauve musclé d’une cinquantaine d’année. Il était entré dans la FNF en tant que simple Soldat mais était rapidement monté grâce a ses faits d’armes dans l’infanterie.
 
C’était les deux seuls officiers que Michel connaissait. Il y’ avait 4 autres commandant autour de la table.
 
-Lieutenant, Adjudant, Sergent. Vous êtes ici suite à l'échec de votre mission. Nous avons tous lu votre rapport Lieutenant et nous allons vous poser quelques questions pour éclaircir quelques détails.
- Oui. Pourquoi avoir tué Yves Man ? Il nous le fallait vivant bordel !
- Calmez-vous Commandant.
- Mais surtout pourquoi avez vous abattu sa femme qui n'avait rien à voir la dedans ? Une innocente est morte abattue par un soldat de la FNF, si la nouvelle se répandait vous imaginez la catastrophe ? Nous ne sommes pas un gang de parasite, nous ne sommes pas le Trident, on ne peut pas se permettre d'avoir de telles méthodes ! J'aimerais vraiment entendre vos explications, allez y, on vous écoute.
 
Avant que le Lieutenant dise le moindre mot Michel fit un pas en avant. Il était en tenue de cérémonie impeccable comme ses deux collègues.
« -Mon Colonel, dit-il en s’adressant à Chan, Mon Colonel, répéta t-il en regardant Vincent, Messieurs les officiers. Sergent Michel section des opérations spéciales a vos ordres !
Il se mit au garde à vous.
« Je tiens à vous expliquer entièrement la situation et à disculper le Lieutenant Jeanne. Le Lieutenant n’était pas avec nous sur le terrain ce jour-là. Je suis le seul responsable de cet échec, le Lieutenant m’avait chargé de cette mission.
J’ai essayé de convaincre Yves Man en me faisant passer pour un mercenaire mais celui-ci m’a répondu qu’il ne pratiquait plus la boxe. Il m’a envoyé chez un de ses anciens élèves, Martial, vous avez pu lire les détails dans le rapport.
Suite à cela, nous avons décidé d’enlever la femme d’Yves pour faire pression sur lui…
-Enlevé sa femme !, cria le commandant furieux, Mais nous sommes la FNF pas des criminels à la petite semaine ! C’est une honte ! Vous méritez le peloton d’exécution !
-Mon Commandant, je ne sais pas qui vous êtes ni quel types d’unité vous commandez. Mais sauf votre respect nous faisons parti des Forces Spéciales. Nous ne sommes pas là pour aider la population ou satisfaire certains Commandants qui n’ont jamais vu le feu ! Notre mission est de donner avantage a la FNF de manière discrète car beaucoup de nos actions sont illégales.
-Vous considérez donc Sergent, que votre action d’assassiner Yves Man en plein milieu de Métropolitopia est discrète c’es bien ca ?
-Oui mon Commandant. Nous avons éliminé Yves Man ainsi que sa femme car ceux-ci ont refusé le marché que nous leur proposions. Si cela n’avait pas été fait ils auraient criés sur les toits que la FNF avait fait enlever sa femme pour qu’il forme des soldats de la FNF. Maintenant à Métropolitopia tout le monde croit que c’est un règlement de compte du Trident. Nous avons traité cette situation du mieux que nous avons pu mon Colonel.

« Vous faite peut être parti des forces spéciales, mais vous faite avant tout parti de la FNF, et la FNF, force spéciale ou non, ne tue pas des innocents en pleine rue juste parce qu'ils refusent un marché. Vous ne seriez pas soldat Sergent, vous seriez inculpé pour meurtre.
Vous n'avez pas simplement raté votre mission vous avez déshonoré la FNF en faisant tout l'opposé de ce pourquoi nous sommes ici, aider les populations des Terres Désolées ! »

Le commandant n'était pas un hypocrite contrairement à beaucoup, il pensait vraiment ce qu'il disait. Il était connu pour être un idéaliste, lui était là pour aider les gens, pas pour faire plaisir aux politiciens.

« Vous avez éliminer Yves Man sur un coup de tête, parce que la situation vous échappez. D'après le rapport c'est vous qui avez eu l'idée de capturer sa femme et qui avez tiré sur Yves Man le premier, sans sommation.
Vous pensez sérieusement que le gens du métro vont croire longtemps que le Trident est responsable de tout ça ? Les choses se savent rapidement là bas.
Et peut être que Yves Man a parlé avant de venir à votre rendez vous de truand, peut être qu'il avait déjà dit partout que la FNF avait enlevé sa femme. Non ? Vous ne croyez pas ?
Vous avez été complètement irresponsable... »

Le commandant secoua la tête, dégoûté.

« Pourquoi ne pas avoir simplement blessé Yves Man et l'avoir ramené ici ? Pour moi vous n'êtes qu'un incompétant Sergent, tout autant que votre lieutenant qui vous a choisi. »

-Mon Commandant avant le rendez-vous qui a été fatal a Monsieur Man, il ne savait pas que nous étions de la FNF. Nous avons couvert nos traces.
Vous n’avez pas l’air d’être au courant de la réputation qu’a la FNF dans les Terres Désolés. Nous ne sommes pas vus comme des libérateurs ou des protecteurs bien au contraire.
Vous n’avez pas non plus l’air de vous apercevoir de ce qu’est vraiment la FNF mon Commandant. Nos ennemis sont éliminés purement et simplement, prenez le cas de Stanislas par exemple, si le commandant Dole ne l’avait pas attrapé nous aurions été envoyé pour le capturer ou l’éliminer mon Commandant. Nous les Forces Spéciales.
Je n’ai pas pu blesser Yves Man car Mon Commandant comment aurions nous pu transporter 2 personnes a trois et avec un blessé.
De plus le Lieutenant Jeanne ne m’a pas choisi j’ai été affecté. Nous sommes des soldats de la FNF mon Commandant nous ne choisissons pas nos affectations. Apparemment vous n’étiez pas au courant. C’est curieux.
Il faudra vous rapprochez de vos hommes pour comprendre leur ordinaire.
Pour finir mon Commandant vous n’êtes pas mon autorité ici. Je n’ai à répondre de mes actes seulement devant le Colonel Chan et le Lieutenant-colonel Vincent. Je n’ai que faire de ce que les planqués comme vous pensent de moi mon Commandant. Bienvenue dans les Terres Désolés. C'est cela la réalité.

Chan prit la parole pour la première fois.

« Vous n'avez pas l'air de savoir ce qu'est la FNF non plus Sergent, pour croire que vous ne devez pas répondre à un Commandant, qui plus est, membre de l'état major. Si vous ne le saviez pas, le grade Commandant et supérieur à Sergent. Vous lui devez obéissance et respect. Alors ne prenez pas ce ton là pour lui parler. »

Chan avait plutôt l'habitude de défendre ses soldats, c'était bien la première fois qu'il devait remonter les bretelles de l'un de ses hommes devant d'autres commandants.
Le Commandant reprit la parole, cette fois bizarrement d'un ton plus calme.

« Vous voyez bien ? Ce troufion ne respect même pas sa hiérarchie et pense m'apprendre ce qu'est la FNF. Il n'a rien à faire dans l'armée, ce gars là devrait plutôt se retrouver en cuisine à faire la popotte aux troupes !
Écoutez moi bien mon petit, j'ai moi aussi été soldat sur le terrain et je sais ce que c'est.
Vous parlez de l'affaire Stanislas, qui était un dangereux criminel recherché activement par la FNF, sachez que le Commandant Dole a justement été envoyé pour le capturer ou l'éliminer, il a parfaitement rempli sa mission en le prenant vivant. Vous vous deviez capturer un civil pour qu'il puisse nous aider à former nos hommes, ce n'était pas un ennemi bordel !  Et au lieu de ça vous l'assassinez lui et sa femme en pleine rue ! Mais vous êtes sérieux ?! »

Un autre commandant prit la parole.

« Et si vous aviez besoin de quelqu'un pour transporter Yves Man il suffisait de le demander à Lutèce, vous êtes dans une armée Sergent, vous n'êtes pas seul, s'il vous faut du soutient vous pouvez en avoir. »

Le Commandant en colère se prit la tête dans les mains, dépité.

« Sur que la FNF ne va pas avoir la réputation de protecteur si elle assassine les civils comme une vulgaire mafia... Vous pouvez en être fier de vos hommes Lieutenant-Colonel Vincent...
- Je n'en suis pas fier Commandant... »

Le silence envahi la salle, jusqu'à ce que le Colonel Chan reprenne la parole.

« Très bien, vous pouvez disposer Sergent Michel. L'Adjudant Morel aussi. Lieutenant, restez avec nous, nous voulons nous entretenir avec vous, seul à seul. »

Morel et Michel furent amenés à quitter la pièce. A présent ils avaient quartier libre, avec pour ordre de ne pas quitter la base en attendant le jugement de l'état major.

Quelques heures plus tard, Michel était dans sa chambre à lire le dernier numéro de l'Oppidum Gaulois allongé sur son lit quand un soldat messager lui remit une lettre cacheté de l'état major.

« Pour vous Sergent. On m'a dit de vous dire que vous pouviez remercier le Colonel Chan. A plus. »

Lettre: