Peu importe ses bombes, sa technologie, jamais mis à part dans ses rêves l'homme ne frôla l'essence même de la véritable plus grande puissance au monde. Le soleil levant éblouissant déformait l'horizon parisien, transformant les ruines en mirages, masquant la limite entre la terre des hommes et les cieux divins.
A l'ombre des immenses murailles, Lutèce possédait une sorte de protection naturelle. Les étages des bâtiments en ruine répondait à l'activité humaine incessante par une nuée de poussière sans cesse en suspension. A chaque sortie, on ne pouvait que se sentir minuscule et impuissant face à l'inexorable course de l'astre doré mettant un terme aux rêveries, aux étoiles, révélant au grand jour la réalité du monde post apocalyptique.
Le convoi entama sa route, s’engouffrant dans le cœur de la capitale, paysages dévastés, stériles, dangereux et imprévisible et pourtant porteur d'une infinité opportunités. Sans un mot, ils s'engagèrent à la suite d'Eliott, affichant chacun une expression que Versailles avait connu mais finit par oublier, un mélange de tristesse et de fierté propre à celui qui s'efforce en vain de ne pas subir sa propre vie mais qui finit par se faire une raison. Elle se contenta d'éloigner de son esprit ce sentiment de malaise enfoui.
Eliott - Le désespoir du sage
[...] Je peux toujours sentir ta bise s'engouffrer jusqu'à mon coeur qu'à chaque heure tu brise de ton absence, tout en douleur.
"C'est une chanson ?"
"Un court poème, ma chère."
Le vieil homme avait fait le difficile effort de remonter la tête pour observer Versailles de ses petits yeux aux paupières lourdes. Il avait une voix douce et un accent chantant inhabituel.
"Vous êtes poète ?"
"Non."
Il baissa la tête et sortit une photo abîmée par le temps et éclaircit par le soleil. On pouvait toujours y voir une jeune femme au visage sévère et à la coupe impeccable.
"Mais j'ai été amoureux."
"Vous allez la rejoindre ?"
Le vieil homme se mit à rire doucement avant de partir dans une série de toussotements. En l'observant, Versailles se demandait où pouvait-il trouver la force de marcher, et comment allait-il tenir jusqu'à Necrotopia.
"Elle est bien loin mon enfant, elle est décédée il y à un peu moins d'un an. Cependant oui, je suppose que je vais la rejoindre, c'est une version assez sombre mais assez apaisante de voir les choses."
"Je suis désolée, je ne voulais pas..."
"Haaaaa, oubliez ça j'ai plus que ma part de bonheur. Je suis un vieil homme, le plus vieux que je n'ai jamais eut l'occasion de rencontrer si j'oublie quelques goules. Je veille sur l'enfant, mon dernier devoir."
Il pointa le jeune garçon à la tignasse blonde de son bras maigre et noueux. Avant que Versailles ne puisse répondre, il reprit la parole.
"Vous avez l'air de quelqu'un de bien, alors pourquoi êtes-vous là ?"
"Je ne comprends pas."
"Je vois, je vois. Pendant un voyage, un même chemin peut emmener à différentes destinations. J'espère seulement ne pas être jugé pour mes actes, je ne suis qu'un vieillard qui tente de mener à bien sa dernière mission, avec ses moyens... ses maigres et faibles moyens."
Versailles s'arreta un instant pour l'observer puis revint à sa hauteur.
"Qu'est-ce que vous voulez dire ? De quoi vous parlez ?"
Le vieux bossu resta silencieux, se contentant de garder la tête assez haute pour suivre la brahmine devant lui.
"Tout va bien Versailles ?"
Cette fois, Vincent l'avait prise par surprise.
"Oui, Eliott, je..."
"Il n'as plus toute sa tête ne faites pas attention. C'est un brave homme qui a travaillé toute sa vie pour subvenir aux besoins des siens. Quand on à décidé d'emmener le gosse, il a insisté pour nous suivre. Je ne pensais pas qu'il allait être capable de sortir de son lit. Je me suis trompé, il force l'admiration."
Dernière édition par Versailles le Jeu 17 Oct 2013 - 15:14, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le long chemin du retour Mer 16 Oct 2013 - 13:10
Le soleil à son zénith était masqué par le plafond formé par les rames de trains suspendues, enchevêtrées au-dessus de leur tête. Après s'être parfaitement organisés pour conduire les brahmines dans une séries de marches menant vers un chemin plus sur, il avaient convenu de s’arrêter quelques minutes à l'abri.
Versailles reboucha sa gourde en observant Hector qui scrutait l'horizon un peu plus loin. Le petit homme tenait un tout aussi petit poste de radio rafistolé depuis laquelle on entendait quelques notes de guitare, sèches et rapides. Curieuse depuis leur rencontre à Lutèce, elle entreprit d'engager la conversation avec l'étrange petit chef du convoi.
Hector - La taille de l'opportunisme
Elle avait à plusieurs reprise capté le signal de cette station durant ces missions d'exploration. Sans un mot, elle pris place à la droite d'Hector cherchant un élément intéressant dans ce qu'il fixait.
"Compteur Django."
Il sortit une raddaple de l'une des nombreuse poche de sa vestes aux couleurs ternies par les voyages.
"Z'en voulez une ?"
"Non. Merci. La station des Zingaros n'est-ce pas ?"
Il souffla un épais nuage de fumée tout en souriant d'un air malsain.
"Ouai. La station Zingaro comme vous dites. Ils sont surement là, quelque part dans le coin."
"Vous en faites parti ?"
Il arrêta de sourire et consuma un peu plus sa cigarette.
"J'vous d'mande moi c'qu'une nana comme vous à dut faire pour porter l'uniforme ?"
Elle se contenta de souffler, tout doucement. Elle avait l'habitude de faire face à ce genre de remarques ou à une agressivité inévitable produite par tout symbole propre à la FNF. Elle ne jugea pas utile de relever, Hector ne semblait pas vouloir l'attaquer ni entrer dans un quelconque débat, il faisait simplement preuve d'un mauvais caractère qui devait surement lui coller à la peau.
"J'ai l'air d'un chasseur de clébard ? Ha ! Si j'étais né fille, même avec ma taille j'aurais put devenir un comédien de génie."
Il soupira, comme lassé.
"Ouai, je suppose que je dois m'estimer chanceux de ne pas avoir été jeté dans la seine étant bébé. V'vous demandez surement pourquoi je les surveille comme-ça."
Elle se contenta de l'observer froidement.
"En partant j'ai brûlé ce qui restait d'une famille pitoyable d’ancêtres gâteux, je crois que le reste de cette meute de primitifs m'en veulent toujours. Hahaha ! Je me suis monté moi même, de A à Z ! Tout ce que j'ai je ne le dois qu'à moi, et croyez moi quand je prends je ne dis pas s'il vous plait ! Et ouai, les terres désolées ça change des petits bureaux de Lutèce hein."
Hector jeta son mégot au loin et retourna vers les brahmines pour donner le signal de départ. Versailles surpris sa propre main, empoignant la crosse de son pistolet. Elle secoua la tête, pris une grande inspiration et repris la route avec les autres. Son instinct lui hurlait quelque chose mais elle ne comprenais pas, elle se massa le coup, passant ses doigts sur la trace laissée autrefois par un déplaisant collier d'acier.
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Sujet: Re: Le long chemin du retour Mer 16 Oct 2013 - 18:59
"CONTINUEZ A TIRER !!"
Alors que les balles fusaient et que le PL-A1 de Versailles sifflait dans le tunnel, éclairant le visages déformés des goules sauvages, personne ne semblait avoir remarqué le petit garçon recroquevillé qui était resté en arrière, pas même son vieux protecteur caché sur le côté d'une brahmine. Tout s'était passé tellement vite, alors que Vincent et Hector vociférait du mieux qu'ils pouvaient sur la route à prendre, le sol avait tout simplement décidé de s'éffondre sous leurs pieds, engouffrant l'ensemble du convoi, le livrant à une petite armée de goule sauvage.
"Versailles dégagez-vous !"
Vincent n'eut le temps de l'attraper, la femme avait disparut sous un nouvel éboulement.
Laurent - La fin de l'innocence
Elle mit un moment à se relever, non pas par difficulté mais par prudence. Aucun râle, bruit de pieds nus contre le béton, juste un long gémissement. Son arme en avant, elle longea le couloir du tunnel prête à ouvrir le feu. Tout ce qu'elle trouva fut une petite tête blonde engouffré dans ses genoux. Versailles soupira et commença à ranger son arme.
Gwhaaaaaaaaa !
D'un geste rapide elle braqua et ouvrit le feu.
Son arme énergétique n'était pas ce qui se faisait de plus efficace contre une goule, aussi après avoir perdu son bras, celle-ci se jeta sur sa proie. Les deux basculèrent en arrière, mais la goule ne survécut pas à la chute. Versailles retira son couteau de la gorge du cadavre irradié et revint vers l'enfant. Tendrement, elle passa ses bras autour de lui et le ramena contre elle.
"C'est fini, tout ira bien maintenant. Elles sont parties."
L'enfant émis une série de bruits sans la moindre signification. Elle tenta de lui toucher le visage mais il se dégagea de son étreinte dans un violent sursaut. Comment avait-elle put ne pas le remarquer ? Doucement et sans le quitter des yeux, elle fit une nouvelle tentative. La bouche de l'enfant était entièrement cousue par une dizaines de points.
"Bon sang, mais qu'est ce qui t'es arrivé..."
L'enfant repoussa la main de Versailles, il plaqua les mains sur ses lèvres et arracha les fils avec un long hurlement suivit de pleurs interminables. Versailles ne savait plus quoi penser, elle se contenta de réagir en sortant désinfectant et matériel médical de son sac à dos. L'enfant ne pleurait plus, il l'observait tandis qu'elle nettoyait le sang et les plaies autour de sa bouche, en examinant de plus prêt son "patient" elle remarqua que sa langue avait été arrachée.
"Qu'est-ce qui a bien put t'arriver ?"
Elle caressa sa joue avec un amour maternel, jamais encore elle n'avais vu un regard aussi triste sur le visage d'un enfant de cet âge. Il l'observa quelques seconde puis vient se blottir contre elle. Choquée et incapable de comprendre, elle le serra dans ses bras. Très vite, de nouveaux bruits de pas se firent entendre. versailles mis l'enfant à couvert et sortit son pistolet.
"Hey ! hey ! C'est moi ! Tout va bien ?"
"Non ça ne va pas qu'est ce qu..."
"Ha les voilà, manquerait plus qu'on perde le gamin ça serait un comble !"
Hector s'étira de toute sa petite taille, suivit par les reste de la caravane. Le vieux Eliott bouscula Versailles pour se saisir de l'enfant.
"Vincent attends, qu'est-ce..."
"On a pas le temps, d'autres vont venir, on à trouvé un chemin en avant. Vicent amène toi je dois te causer d'un truc !"
"On verra ça quand on sera en sécurité, excusez moi je dois y aller."
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Sujet: Re: Le long chemin du retour Jeu 17 Oct 2013 - 11:09
Versailles consulta discrètement son BEC, ils avaient soigneusement contourné l'arc de triomphe mais ne se dirigeaient pas vers Metropolitopia, ni Necrotopia. Ils avaient tourné en rond et revenait vers le fief des négriers parisiens. Eliott tenais Laurent contre lui en toisant Versailles quand celle-ci s'approchait, Hector et Vincent étaient toujours à l'avant en pleine discussion, de temps à autres l'un d'eux se retournait vers elle.
*Et puis merde ça suffit*
Elle accéléra pour les rejoindre, ils allaient devoir s'expliquer.
Pierre - Le meilleur ami de l'homme
Un épaisse main gantée de noir lui saisit l'épaule et la stoppa, Versailles s'en dégagea non sans une certaine violence.
"Ce qui se passe devant ce n'est pas tes histoires."
Pierre était le premier à la tutoyer, le colosse aux cheveux noirs corbeaux avait une voix si grave et basse de chacun de ses mots résonnaient dans les tripes de la (plus si) jeune femme.
"Touche moi encore et tu devras te servir de tes pieds pour recharger ton flingue, c'est clair ?"
Elle avait retrouvé cet aspect glacial et sec qui lui était propre. Agacée et tourmentée par un sentiment qu'elle ne parvenait pas à transcrire, la combattante avait fini par reprendre le pas sur la femme. Comme si le capitaine Balcan se tenait à ses côtés, elle écarta le garde sans le moindre soupçon de peur alors qu'ils pénétraient dans un vaste parking sous-terrain.
"Nous y sommes, teeeeeerminuuus !"
Vincent offrit un regard troublé et inquiet à Versailles, comme s'il s'excusait de quelque-chose.
Pierre revint à la charge en lui bloquant le passage tandis qu'Eliott et Laurent avançaient vers l'avant. Versailles le fixait, sa main s'était saisie de son PL-A1, prête à déchaîner un petit apocalypse énergétique au moindre signal. Le dénouement semblait approcher, elle allait finalement savoir ce qui se passait ici, sans même avoir à interroger qui que ce soit.
"Je serais à ta place, je quitterais l'endroit et je filerais chez les goules en courant."
"Je serais à ta place, je ferais la paix avec mon dieu."
Face à la aravane, trois homme et deux chiens sortirent de l'obscurité, ils portaient tout trois une armure de combat similaire.
"Hector mon ami, tu es en retard."
"Des ennuis sur la route."
"M'en parles pas. Alors, 300 anneaux pour le gamin."
"Le vieux est compris avec, c'est gratuit."
"Mouais, 'durera pas longtemps de toute façon lui."
Le négrier pris une bourse à l'un de ses hommes et la tendit au nain.
"Hey, je rajoute 250 anneaux pour la gonzesse là bas, histoire de lui apprendre à me dévisager."
C'était le déclic, l’éruption, le point de rupture, un épicentre sismique dans le cerveau de Versailles, elle sortit de sa torpeur, de la surprise causé par la soudaine compréhension de ce qui se passait sous ses yeux. Elle repoussa l'arme de Pierre à deux mains et monta un puissant genoux entre ses jambes. L'homme plié en deux lâcha son arme.
"Tant pis, 100 anneaux pour baiser son cadavre ! Tuez la !"
Elle se mit à couvert derrière le corps imposant du garde qui encaissa une impressionnante série de balles. PL-A1 à la main, elle plongea dans l'obscurité des parking, se mettant discrètement à couvert entre les carcasse de véhicules. Elle eut juste le temps de croiser le regard agacé de Vincent et le corps du vieil Eliott tomber au sol.
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Sujet: Re: Le long chemin du retour Jeu 17 Oct 2013 - 12:24
"Quelle merde, quel gâchis. Enfin le gosse est toujours là."
"On va la retrouver cette salope !"
"Si vous me le permettez, Vincent ramène là moi."
Il observa un instant son petit patron et confirma de la tête avant de s'élancer sur les traces de la disparue, fusil à pompe à la main.
Vincent - La réalité des choses
*Reprends toi ma grande, évacue la colère. Ces fils de putes j'arrives pas à y croire.*
Elle avait pris position en hauteur, sans un bruit, elle avait trouvé un poste d'observation à vingt ou peut être trente mètres d'eux. Ils étaient bruyant et facile à repérer. Son arme ne convenait cependant pas à un tir à cette distance, action qui se révélerait à coup sûr une erreur digne des plus stupides morts de l'année.
*Je dois faire quelque-chose, allez, réfléchis réfléchis ...*
Sous ses yeux attentifs, plusieurs scenarios se mirent en place, elle en arriva vite à la conclusion que le seul moyen de sauver l'enfant serait de tendre une embuscade aux négriers à l'exterieur. Alors qu'elle refléchissait au moyen le plus efficace de gérer la présence des chiens, un détail lui sauta aux yeux.
*Vincent... Où t'es passé toi ?*
Elle se retourna brusquement pour se retrouver face à un canon de Bismarck.
"J'aurais voulut que ça se passe autrement Versailles, pose ton arme je n'ai pas la moindre envie d'ouvrir le feu sur toi."
"Ho, trop aimable à toi. Je dois avouer que moi par contre je suis assez tentée."
Elle appuya un peu plus la lame de son couteau contre l'interieur de la cuisse de l'homme.
"Je vois."
Vincent recula, Versailles rangea son couteau en continuant de le braquer de son arme laser. Les deux s'engagèrent alors dans un balet explosif qui menaçait de dégenerer à tout instant.
"Alors on en est là, on fait quoi maintenant hein ?"
"Si je te dis d'ouvrir le feu sur tes petits copains et de libérer le gosse je suppose que ça te plaira pas des masses."
"En effet."
"Tu aurais dut tirer quand t'en avait l'occasion, les choses auraient étés plus simples pour toi."
"Plus simple ? Les choses ne sont jamais simples ici, et ne le sont jamais non plus pour moi."
"Tu veux quand même pas que je verse une larme, si ?"
"Ecoute, ni Hector ni moi ne voulons d'ennuis avec la FNF mais je pensais que tu étais plus intelligente que ça. Si tu meurt ici, personne ne le sauras."
"Qu'est-ce que tu crois savoir sur moi ?"
"Une nana canon perdue dans un rôle de fonctionnaire à Lutèce ?"
Ils se raprochèrent l'un de l'autre, toujours en joue.
"Ra-té. Sergent de la section d'exploration. Et laisse moi t'apprendre une chose à ce sujet. Peu importe ou je suis, peu importe qui le sait. Si je meurs on s'en fout de toute façon, alors qu'est-ce que t'attends ? Un recommandé du président ?"
"Hey ! C'est toi qui tente de m'arracher une larme ?"
Le PL-A1 siffla, prêt à expulser toute la fureur des celulles qu'il contenait. Ils étaient maintenant assez proches pour sentir le souffle de l'autre.
"Conneries !"
Vincent soupira et baissa son arme. Versailles, incapable de cacher sa surprise mit un peu plus longtemps à baisser sa garde.
"Je te l'ai dit je veux pas te faire de mal. J'ai été sincère avec toi, depuis Lutèce. J'aurais aimé que les choses se passent autrement sincèrement. Et alors quoi ? Tu veux jouer les héros et sauver le gosse ? Le sauver de quoi putain ?"
"Je penses que ça parait évident non ? J'ai pas le temps de parler avec toi."
"Ils bougeront pas sans moi. Laisse moi juste t'expliquer une chose."
Versailles ne répondit pas, son arme à la main elle se contenta d'écouter, impatiente mais consciente qu'elle ne pourrait plus rien faire.
"Le vieux là... Eliott. C'est pas vraiment le grand-père gâteux qu'on s'imagine tu sais. Ce type était un foutu psychotique, un véritable fils de pute de première pendant des années. Il butait des hommes et prenait leur place dans de petites familles, en promettant a des mères veuve de les aider à nourrir leurs gosse. Quand il en avait marre de violer le gamin, il finissait par bouffer tout le monde avant de changer de famille."
"Belle histoire, tu sors le film quand ?"
"Hey, j'aurais pas put inventer un truc aussi glauque, et Laurent le gamin, c'est le dernier en date. Alors ? Si il ne se fait pas bouffer, il finira orphelin exclu de Lutèce. Il survivra quoi ? deux jours dehors ? En tant qu'esclave il se fera acheter par des gens qui prendront soin de lui par respect pour les anneaux qu'ils ont dépensés. Il se fera de nouvelle connaissance et atteindra l'age adulte. Je dis pas qu'il aura une vie de rêve, mais il survivra, c'est déjà beaucoup. Tu comptes en faire quoi ? Le prendre avec toi ? Le foutre dans un orphelinat de Lutèce pour qu'il devienne un parfait citoyen ? Le gosse est traumatisé et bien amoché, notre beau gouvernement est un peu trop chemise propre pour lui je crois. Tu ne peut pas sauver ce qui l'est déjà, le rôle nous reviens."
"De tout les baratineurs du monde tu dois être le plus doué que j'ai jamais rencontré."
"Je le prends bien."
"Va te faire foutre."
"Ecoute, la meilleure chose à faire c'est de partir maintenant. J'arrangerais les choses avec Hector. Il n'y a rien à ajouter à ça."
Il tourna les talons et ajouta sans se retourner.
"Ha ouai, et j'avais remarqué dès la première seconde, dans ce restaurant, que t'étais pas une de ces foutues gratte papier."
Levant la main en signe d'adieu, il s'enfonça dans l'obscurité. De son perchoir, elle vit le nouveau convoi quitter les lieux après une courte discussion, laissant derrière eux les cadavres de Pierre et Eliott. Laurent portait un nouveau collier, dont elle même portait toujours les stigmates. Sa main se crispa sur son arme mais elle finis par la ranger dans son étui.
*Merde...*
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE A suivre : Partie II - Le complexe de la chair