Préom : Aenor (Prénom d'origine bretonne)
Nom : Inconnu
Race : Humain (sexe féminin)
Date de naissance : 17/11/2158 (19 ans)
Faction : Psychotiques (Négriers)
FORCE | PERCEPTION | ENDURANCE | CHARISME | INTELLIGENCE | AGILITE | CHANCE |
2 | 9 | 4 | 7 | 6 | 7 | 5 |
Profil physique
Le corps d''Aenor traduit fortement son addiction au mentat. Yeux bleues auréolées de cernes, rachitique, teint blafard et de nombreuses traces de piqûres sur l'avant bras gauche. Pas forcement reluisant de premier abord.
La jeune femme pourrait être plutôt jolie sans cela, mais son apparence physique est bien le cadet de ces soucis. Souvent vêtue d'une simple tenue de brahmine, les cheveux courts d'un noir de jais lui donnent une allure maladive. D'autant plus que son regard semble la plupart du temps (du moins quand elle est sous l'emprise du mentat, c'est à dire très fréquemment) vide et dénué d'intelligence. De taille moyenne (1,68 m), et, comme beaucoup de junkies, anormalement maigre (50 Kg)
Comme souvent, les premières impressions sont trompeuses. Son aspect maladif cache une vivacité et une acuité étonnante. Une voix chaude, couplé à une gouaille que l'on retrouve souvent dans les vieux films d'avant guerre, fait qu'elle attire facilement la sympathie de son auditoire.
Elle possède en outre l'oreille absolue. Ce qui lui permet de reproduire très facilement n'importe qu'elle musique en ne l'ayant écouté qu'une seule fois.
Profil psychologique
Une volonté d'indépendance affirmée est sans doute ce qui la caractérise le plus. Égoïste sans l'ombre d'un doute, mais difficile de faire autrement quand tu vis dans un monde dévasté. Sa préoccupation première est sa propre personne. Survivre est déjà assez compliqué pour s'attarder sur les problèmes des autres.
Pas misanthrope, non. Mais réaliste.
La musique est sa drogue douce. Elle peut passer des journées entières à écouter en boucle les trois albums vinyles hérités de sa mère, où alors à composer elle même sur une vieille guitare rafistolée par ses soins. Au point d'en oublier parfois son fidèle et encombrant compagnon qu'est le mentat.
Derrière un aspect peu engageant se cache une personnalité complexe. Elle se veut indépendante mais n'est pas suffisamment stupide pour savoir qu'il est impossible de survivre sans soutient. La loi du Talion n'est pas forcement sa tasse de thé, mais elle s'en accommode. Les idéaux sont bons pour les intellectuels, et ça fait longtemps qu'elle en a fait le deuil.
Puis comme disait Brassens : « Mourrir pour des idées, d'accord mais de mort lente. »
Biographie
-25 mai 2177La main tremble légèrement, signe de grande nervosité. Quelques capsules sur la table, et un sourire ironique vient égayer le visage de la vendeuse de mort.
« Le compte n'y est pas, ma grande. Mais vu que t'es une bonne cliente, j'le met sur ton ardoise. Essaye de pas clamser avant de me rembourser. »
Elle met bien vite la petite boite métallique dans sa poche, et lui rend son sourire.
« T'inquiètes, j'suis sur un gros coup là. Le genre de coup qui me permettra de rester stone H24 pendant au moins deux semaine. Tu me remercias même, grâce à moi, ta caisse va tripler de volume en quelques secondes. »
« Mouais, tant que j'en vois pas la couleur... Tu m'excusera de pas croire sur parole une junkie minable qui vend son cul pour se payer sa dose. »
Un rire mauvais sort alors de la bouche de la dealeuse, le genre de rire qui donne envie de lui trancher la gorge simplement pour la faire taire. Le poing de la junkie se crispe dans sa poche, et sans un mot elle sort de ce qu'on ose à peine appeler boutique tant la devanture est délabrée.
Connasse … un jour, j'aurais ta peau.Ses pas la mènent vers le Moulin Rouge. Un léger salut de la tête aux deux molosses mutants gardant l'entrée, et elle se dirige vers le Chenil, bien vide si tôt dans la journée. Seulement une très jeune fille au physique disgracieux avachie sur le canapé miteux. Elle porte des traces de coup sur le visage, ainsi que des griffures sur le cou. De sa lèvre inférieure, fendue en deux, perle une goutte de sang.
Aenor s'assied a ses côté, et l'embrasse sur la joue, d'un geste presque maternel.
« J't'ai entendu hier soir Alice… putain, ces mutants, des bêtes ignobles. J'ai un truc qui va te remettre d'applomb. »
« Merci, je crois que je vais en avoir besoin. Même m’asseoir me fait mal. »
Elle sort la boite de sa poche, et en tire deux mentats.
Première injestion.
Elle se dirige vers le lecteur holographique, sort « Pet sound » des Beach Boys, l'installe dans ce dernier, et retourne s’asseoir sur le canapé.
Wouldn't it be nice commence. Alice pose sa tête sur les genoux d'Aenor, qui lui caresse tendrement les cheveux.
Le temps s'allonge, elle ferme les yeux, lentement. Des images lui reviennent. Toujours les mêmes lorsqu'elle est défoncée.
Sa mère, son enfance, le bordel, ce bordel dans lequel elle à été élevé.
Pas l'idéal dirons certains, mais ce n'est pas ce que pense la jeune femme. Sa naissance est le fruit de ce que sa mère appelait « un accident de travail ». Un client de passage sans doute. Sa mère étant une des meilleure gagneuse de la Grosse Rosa, la gamine fut tolérée par celle ci. Le manque a gagner durant la grossesse serait de toute façon épurée plus tard.
Les autres putes, ne pouvant pas avoir de gamines, étaient au petit soin avec elle. Elle n'a jamais connu la faim ou la soif durant sa jeunesse. Gâtée, choyée, même la maquerelle avec le temps appris à l’apprécier.
Quelques notes de synthé annonçant le début de « God only knows ». Les yeux embrumés s'ouvrent. Elle dépose un baiser sur les lèvres d'Alice. Un goût de salive et de sang, pas désagréable. La main d'Alice se perd dans l'entrecuisse d'Aenor, qui la retire paresseusement.
« Pas maintenant, baiser défoncé enlève tout le plaisir. »
Nouveau baiser. Elle s'allonge maintenant aux cotées d'Alice, son index longeant le dos de la jeune fille.
Le proverbe dit qu'on reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va.
Les yeux brumeux se referment. Des images moins agréables apparaissent.
Celles de sa mère, au teint cadavérique. Emportée par la syphilis. Les risques du métier. Et la gamine alors âgée de 15 ans devant un choix crucial : rester et reprendre le flambeau. Travailler dans ce bordel, se faire baiser tout les jours pas des clodos, des ivrognes, voir pire. Ou alors se barrer, tenter sa chance ailleurs. Avec le risque permanent de crever comme un rat.
Elle regrette parfois maintenant le choix qu'elle a fait, mais les regrets sont inutiles. Ce qui est fait est fait. Son départ fut le lendemain de la mort de sa mère.
Les deux années suivantes furent un calvaire, d'autant plus qu'elle vivait dans un cocon, entourée de femmes aimantes, qui la considéraient toute comme l'enfant qu'elle n'auront jamais (bien que certaines n'étaient guère plus âgée qu'elle quand elle est partie).
Fouiller les poubelles étaient son quotidien. Les jours fastes, elle arrivait à faucher un peu de blé, avec toujours la peur au ventre de se faire choper. Et à défaut de bouffe, elle appris vite que s'injecter une bonne dose de Jet dans les narines est le meilleur moyen pour oublier le temps d'un trip la vie merdique qu'on est en train de vivre.
Les jours moins faste par contre …
Les yeux se rouvrent alors que la sublime voix des beach boys s'évanouit dans l'air. Alice dort profondément maintenant. Elle se replie sur elle même, une boule au ventre lui tord les boyaux alors que lui reviennent en tête, comme si c'était hier, des souvenirs encore plus douloureux.
Chaque choix est un renoncement, mais une fois que l'on a pris une décision, rien de plus difficile que de revenir dessus.
La faim est une terrible sensation. Une fois que celle ci s'installe durablement en soi, on est prêt à tout pour déloger cet hôte indésirable. Même à revenir sur nos promesses.
-28 mai 2177Le rendez vous était pris depuis une semaine. Promesse de thunes selon la maquerelle.
Elle ne convoquait le petit personnel que rarement. Et c'est avec une légère pointe d'appréhension qu'elle pénètre dans le bureau de la grosse Rosa.
Toujours aussi moche, mais ce mec … qui est ce ?Trônant sur son siège, le regard perçant, elle scrute Aenor, et l'invite à s'asseoir sur la dernière chaise libre restante, ce que cette dernière s'empresse de faire. L'homme présent, et assit aux côté de la maquerelle, la regarde fixement lui aussi. Il semble la jauger du regard.
Un mec plutôt bien bâti, barbe de trois quatre jours, yeux verts intense . Plutôt beau gosse, du moins du goût d'Aenor.
Le regard de la jeune femme se reporte sur la mocheté, qui prend la parole :
« Ça fait déjà deux ans que tu travailles pour moi. Tu bosses bien, le problème n'est pas là. Mais à chaque fois que je te vois, je ne pense qu'à une chose : quand me claquera t elle dans les doigts ? Six mois ? Un an ? Trois jours ? »
Un silence fait place à cette question, qui ne demande pas de réponse. Le genre de sentence insupportable, car elle ne souffre d'aucune réponse. Nier ne sert à rien, se défendre encore moins. Aenor croise les bras, et avec un air de défi, lui rétorque :
« J'imagine qu'vous ne m'avez pas convoqué ici pour me faire la morale. C'pas votre genre. Quand une fille ne fait plus l'affaire, vous n'vous gênez pas pour la virer sans ménagement, ou alors la vendre comme esclave. Et sans entretien comme c'lui là.
Alors parlons franco : qu'est ce que je fous là ? »
Un léger sourire apparaît sur le visage de l'homme, qui tranche avec le masque impassible qu'arbore la vieille depuis le début de l'entretien. La mocheté prend quelques secondes avant de répondre.
« Écoute ma petite, je t'aime bien. Ta mère était une bonne gagneuse, et je t'ai connue toute gamine. Je te garderais bien avec moi. Même si t'es pas ma meilleure gagneuse, tu me rapporte pas mal. Et il y a toujours des amateurs pour des filles comme toi, étrangement. Mais tu peux pas continuer ainsi. Je veux pas de mauvaise pub pour le Moulin Rouge, et une junkie qui clamse en plein travail est la dernière chose que je souhaite. En outre, Mr Lou Raide ici présent m'a fait une proposition qui je pense pourrait être bénéfique à nous trois. »
L'homme décroise ses bras, le regard amusé par la scène qu'il est en train d'observer. Puis d'une voix malicieuse qui n'arrive cependant pas a masquer une certaine assurance, déclare :
« Je suis négociant, et travaille en étroite collaboration avec votre charmante patronne. Mon rôle est d'achalander son étal de matière première de premier choix. Malheureusement, il m'est de plus en plus difficile d'exercer mon métier tant mes collaborateurs se font rare. Notre métier comporte de nombreux risques.
Vous avez des compétences que je n'ai pas pour détecter les qualités intrinsèques qui font la différence entre une pute de haut standing d'une traînée quelconque.
Et vous ne semblez manquer ni d'esprit ni de volonté, ce qui est un plus pour notre profession. Vous feriez parfaitement le lien entre notre principale cliente et moi même.
Je vous propose donc de devenir négrière. C'est un commerce lucratif, vous seriez libérées de vos obligations envers madame, et je pense que comme beaucoup de personne, cette atmosphère étouffante de metropolitopia vous oppresse. En tout état de cause, et je remercie madame Rosa pour sa perspicacité, vous me semblez être la personne idéale.
Acceptez vous ma proposition ?»
2 heures plus tard, ses maigres affaires étaient prêtes.