Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell
Sujet: Goule et Bill et les Chiens du Cuistot Lun 3 Sep 2012 - 19:30
Spoiler:
Saint-Vincent se rendait à Necrotopia. Après avoir vu l'affiche dans la station de la Motte Picquet Grenelle, qui disait offrir une soixantaine d'anneaux pour tuer quelques radcaniches, Saint-Vincent n'avait pas hésité et s'était mis tout de suite en marche. Il faut dire que le Louvre où étaient parqués les goules, c'était pas vraiment la porte à côté. Pour plus de sécurité, il était repassé par les sous-terrains de Metropolitopia. C'était dangereux aussi, mais en surface, c'était bien pire. Il arriva finalement près de Necrotopia sans trop d'embuches.
C'était un lieu peu accueillant ... pour les humains. Il faut dire que la plupart des humains ont une attitude très incorrecte envers les goules. Méprisants, condescendants, insultants, haineux, dégoutés par leurs aspects physiques de morts en putréfaction, les humains considèrent les goules comme des lépreux contagieux auquel on ne peut pas parler. C'est donc tout naturellement, le fossé d'incompréhension entre les deux mondes se creusant, que les goules rendent la pareille aux humains, en les haïssant de même.
Fort heureusement pour Saint-Vincent, son apparence physique plus proche du mort-vivant que de l'humain le ferait passer un peu plus inaperçu que l'humain moyen dans la foule de goules. Anorexique aux cernes violettes, couverts de croutes en cours cicatrisation dues aux nombreuses bastons auxquelles il participe, Saint-Vincent espérait ne pas trop attirer l'attention. Il ramena sa capuche noire sur son crâne et entra dans le cimetière. Un peu perdu, il sortit l'affichette de sa poche. Il devait se rendre au bar des immondices. Il était complètement perdu, il ne connaissait pas du tout les rues de Necrotopia.
Un enfant goule l'approcha. Il semblait triste et inquiet, même s'il était difficile de déterminer les sentiments de ses choses, avec leurs visages aux chaires rongées. Le petit semblait vouloir quelque chose sans oser le demander, restant à un ou deux mètres du dealer. Vincent avança, la goule le suivit. Il s'arrêta, elle s'arrêta. Il soupira. "Qu'est ce que tu veux, minot ?"
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Sujet: Re: Goule et Bill et les Chiens du Cuistot Lun 3 Sep 2012 - 20:22
Jean-Claude avait prit le monsieur pour l'un de ses copains. Il leur ressemblait par bien des aspects. Sauf qu'en fait c'était un humain normal. Un peau-lisse. Même pas une fille en plus. JC était déçu. Mais Bill avait disparut et il devait le retrouver. A lui tout seul il pouvait pas trop le faire. Il avait 113 ans, même s'il avait l'air d'en avoir 13. Et pour rattraper son radcaniche dans les égouts le physique d'un pré-adolescent ça le fait pas trop. En plus c'était une goule alors s'il devait ici sortir il supporterait pas la goulophobie ambiante ni même affronter les dangers de ce monde post apocalyptique. Il avait donc besoin d'aide. Ses amis faisaient pas le poids il devait donc demander de l'aide au premier gars venu, quitte à le faire plusieurs fois si le gars déclinait ou mourrait durant la mission. Il allait le faire comme tout bon donneur de quête. Il avait bien aimé faire ça avec ses potes avant que tout ça n'arrive : donner des quêtes. Bon c'était dans des jeux de rôles. Merde il s'éloignait de son sujet d'origine ! Le gars commençait à se barrer !
« Qu'est ce que tu veux, minot ? »
Ouf c'était bon. Le gars avait mordu à l'hameçon.
« Pardon monsieur, mais ze cherche mon chien. Tu l'as pas vu ? Za fait deux zours qu'il a disparu. Ze pense que c'est les grands monsieur en blanc. Faut que tu m'aide, s'il te plait ! Tu m'aide ? Dis tu m'aide ? »
Vers la fin il s'était carrèment mit à pleurer. Pour de vrai, z'était pas fait exprès. Putain ! FAIT ! Il commençait à rentrer trop facilement dans le rôle. Il avait bien prit l'air niait pour que le gars l'aide. Il espérait que ça aller marcher. De toute façon il en repérait déjà un autre juste derrière.
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Sujet: Re: Goule et Bill et les Chiens du Cuistot Lun 3 Sep 2012 - 20:44
Il faisait vraiment pitié ce gosse. Avec sa peau en lambeau, son cheveux sur la langue et son air touchant de chouineur. Saint-Vincent avait beau être un dur, une brute de première, de lointains principes presque oubliés dans un torrent de haine et de violence quotidienne continuaient à l'empêcher d'être cruel avec les gosses. Il avait eu une enfance difficile. C'était surement pour cette raison qu'il avait de la sympathie pour les marmots. Il soupira de nouveau. Franchement, ça l'ennuyait d'aller chercher un clébard miteux et radioactif pour un gosse.
Enfin, cette petite goule avait au moins la chance d'être tombé sur un type qui faisait pas de différence entre une goule et un humain, sa haine étant égale pour tout ce qui vit. Pas de racisme, c'est générique.
"Très bien, minot ... J'vais aller la chercher ta pantoufle à pattes ... Mais avant, j'ai rencard avec un type. Un type qui m'attend au café des immondices, un truc du genre. Tu connais ?"
Il regardait la petite goule.
"Tu m'emmènes voir le type, et j'te ramène ton chien, tu marches, gamin ?"
Il lui tendit la main pour qu'il tope et signe de cette façon l'accord.
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Sujet: Re: Goule et Bill et les Chiens du Cuistot Lun 3 Sep 2012 - 22:25
« Tope là ! Allez zuis moi ! »
Jean-Claude crut qu'il allait perdre sa main dans le choc, mais il semblait plus solide que prévue. Être jeune avait du bon au final. Il se mit à trottiner pour l'emmener le plus rapidement au bar. Les rues commençaient à se remplir, c'était la sortie de l'usine. JC connaissait la plupart des types du coin. Il était là depuis le début et avait changé de Bill au moins... Il aurait une trentaine de fois mais pour lui c'était toujours le même. Une sorte de phénix renaissant de ses cendres à chacune de ses morts. Son arrivé avait coincidé au moment où un grand nombre de goule cherchait un endroit où se réunir entre gens de la même espèce. Ils avaient trouvé ça. Mieux que rien. Mieux que tout le reste en faite. La petite goule salua un groupe son espèce en bleu de travail. Tous des mecs sympa. Il leur tapa la causette tandis qu'ils allaient au bar. Il en avait presque oublié le peau-lisse. Quand ils rentrèrent dans le bar JC vu qu'il n'avait pas changé. Sauf peut être la nouvelle de Nuka cola qui trônait au fond à côté des chiottes.
Spoiler:
L'odeur était la même depuis des années. Depuis qu'Hector avait trouvé comment faire des champignons de l'alcool. Ça l'aidait à bien garder ses bouteilles pleines.
« Z'est bon monsieur. T'es au bar. Alors tu va m'aider ? »
Y'avais mieux intérêt pour lui, une dizaine de goules sentaient leurs guns démanger dans leur étui. Sans JC jamais le gars s'en sortirait. Sauf s'il était vachement fort avec flingue, ce qui ne semblait être son cas. Cependant la longue expérience de la jeune goule, 113 ans tout de même, lui avait montré que l’apparence n'était rien dans ce monde. Il avait déjà vu des Tom Pouces exploser des Goliaths.
« Eh monsieur ! Tu ma pas dit ton nom ! Z'est quoi ? Moi z'est Jean-Claude. Mais appelle moi JC comme tout le monde. »
Il lui fit un petit clin d’œil enfin ce qui approchait le plus d'un clin d'oeil chez une goule. C'est à dire une sorte de grimace qui faisait ressembler Jc à une sorte de pomme pourrie très vieille.
« Et z'est qui le gars que tu veux voir ? Ze les connais tous. D'Abraham Allant à Zachary Wolinsky. Tu me dis qui z'est et ze te le montre. Ok ? Puis ensuite on parle de mon chien ? Hein ? »
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Sujet: Re: Goule et Bill et les Chiens du Cuistot Jeu 6 Sep 2012 - 21:39
Saint-Vincent suivait l'enfant dans Necrotopia. Les regards suspicieux et menaçants des habitants étaient autant de messages qui l'incitaient à rester sur ses gardes. Très probablement, sans ce mioche, il aurait eu bien du mal à passer à travers les mailles de la haine réciproque ... Même s'il semblait pas en super forme lui-même. Qu'importe, le gosse était là, et il était un véritable laisser-passer pour déambuler sans trop de soucis dans le Louvre.
Des goules en bleus de travail saluèrent le gamin. Saint-Vincent trouva ça étrange. Il ne savait pas que Necrotopia était une ville où les goules travaillaient. Il était persuadé que Necrotopia était un cimetière de morts-vivants moisis qui paressaient en attendant leur heure. Il faut dire qu'il avait pas de Goules dans ses amis intimes, et que leur univers lui était complètement étranger. C'était peut-être juste un Gang qui arborait le bleu de travail comme signe distinctif. Il ne posa pas de questions. Après tout, rien à foutre, se disait-il. Tant qu'il n'avait pas à s'empoigner avec les types...
Le gamin le harcelait pour lui faire dire qu'il allait l'aider. Saint-Vincent acquiesçait, un peu agacé. Mais oui, il allait l'aider, allait-il lui foutre la paix, ce drôle, à la fin ? "Bavard comme une goule" devrait être une expression française validée par les Immortels, s'ils étaient pas tous morts, se disait-il.
Le gosse l'interpella. « Eh monsieur ! Tu m'as pas dit ton nom ! Z'est quoi ? Moi z'est Jean-Claude. Mais appelle moi JC comme tout le monde. » Il fit une grimace hideuse à la fin de sa phrase.
C'est vrai que c'était pas très poli de ne pas se présenter, mais Saint-Vincent en avait un peu rien à carrer, d'être impoli aux yeux d'un mioche de 9 ans à tout casser. "Je m'appelle Saint-Vincent. Mais tu peux continuer à pas m'appeler, comme tout le monde. On est pas obligé de parler."
Ils continuèrent d'avancer, dans le silence. Il avait peut-être été un peu sec, en fait. Pauvre gosse. Enfin, c'est ce qu'il se disait juste avant que le chiard recommence à baver des mots zozotant qui commençait à l'irriter, au final. « Et z'est qui le gars que tu veux voir ? Ze les connais tous. D'Abraham Allant à Zachary Wolinsky. Tu me dis qui z'est et ze te le montre. Ok ? Puis ensuite on parle de mon chien ? Hein ? »
Saint-Vincent soupira. Ce n'était jamais que la troisième fois, depuis qu'il avait rencontré JC. "Je cherche un type qui s'appelle ... " Il hésita. "Attend, mais c'est vrai, ça, comment il s'appelle, ce mec, déjà ?" Il resortit le papelard de sa poche. Pas de nom. " 'Tain, mais c'est pas vrai, ça. Non, bha je sais pas comment il s'appelle, petiot. Mais je dois le retrouver là-bas. Il a besoin d'un mec pour un petit job, alors j'en suis." Il n'en dit pas plus. Évitons de dire à un gamin qui veut retrouver son clébard que Saint-Vincent allait en buter une demi-dizaine pour quelques anneaux.
Il enchaîna pour changer de sujet. "On est bientôt rendu, là ?"