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 Le retour

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Thomas Dole
Thomas Dole
MessageSujet: Le retour   Le retour I_icon_minitimeMer 26 Fév 2014 - 22:32

Répartition des voix:

Dole était en train de sommeiller sur une chaise. Il étalait ses pieds devant lui, croisait ses bras, et se penchait un peu sur le côté. Il était sur une chaise pliable toute simple, installé a la va-vite. Quand il se réveilla, c'était sous le claquement de bottes de soldats.

Devant lui, un superbe peloton d'honneur marchait dans le beau square. Ils étaient excessivement propres, remplis de décorations, de dorures, le poitrail couvert de médailles, en levant haut un superbe drapeau français lui-même entouré de fils jaunes ou de décorations. Ils marchaient et contre-marchaient, patrouillant le square. Dole regarda vers chacun de ses côtés. Il était dans une petite tribune, installée un peu en hauteur. Il n'y avait que des chaises pliables de mauvaise qualité. Il voyait, au bout, deux personnes en beau costume rouge, mais avec très peu de distinctions, en train de discuter. Dole était crevé. Il n'avait que 5 heures de sommeil...

C'est après Nanterre qu'il y a eu un bordel. Et pourtant Dole n'y était pas, alors qu'il y avait tout pour lui plaire.

Un char, des colonnes de soldats, des armes spéciales... Le genre de choses rares pour un officier. Et pourtant, la veille, Dole a été admis en réserve. Les héros seraient fabriqués par le sang de cette bataille digne d'un livre d'histoire, et il était relégué a défendre des putains de routes.

Tout ne s'est pas bien passé lors de cette bataille. Dole l'a passé assis, son cul visé a une chaise, a écouter la radio. De temps a autre, il se levait, patrouillait, regardait ses soldats retranchées, mais il n'y avait rien. Il entendit que le Charles de Gaulle avait reçu un gros choc et avait été mis hors de combat. Il entendit que des tas de soldats mourraient. Puis, alors que la nuit commençait a tomber, il entendit des tirs. Quelques hommes du Maréchal, ce sale criminel pédophile, étaient arrivés pour s'échapper de Nanterre. Il y eu des tirs, des échanges de coup de feu. Il perdu 3 hommes et causa 11 pertes à la garde de ce connard. C'est tout ce qu'il a vu du conflit, des échanges de FLAMAS.

Puis, après, cette bataille est devenue le plus gros bordel hiérarchique jamais vu...

La FNF était déjà en manque d'hommes. Cela était exceptionnel qu'on sorte plus d'une quarantaine de soldats. 90% du temps la FNF ne lançait que 5 ou 6 hommes pour patrouiller ou garder un avant-poste. 90% du temps Dole se contentait de remplir des papiers, d'assister ou donner des conférences, de tracer des cartes...

Et là, d'un coup, la FNF a dépensé énormément de ressources matérielles et humaines. Et au final, le Maréchal a pu se barrer avec son joli livre. Pire encore, Madof, le tant aimé général, avait succombé lors de la bataille.

Dole avait été désigné, avec une soixantaine de soldats de tout grades pour servir de peloton d'honneur lors d'une superbe cérémonie grandiose sur l'île. C'est ça qui choqua Dole. Il n'avait rien fait a Nanterre, pourquoi est-ce qu'on l'aurait pris ? Le voyage s'était fait lors d'un gâchis matériel navrant, et Chan fut temporairement choisi pour prendre en charge les opérations de l'infanterie vu que De Coubertin faisait partie du peloton.

Il y avait l'Oppidium Gaulois posé sur un des sièges. Dole l'attrapa. Le bon vieux papier pourri avec l'encre qui laissait des grosses tâches partout...

Il laissa tomber le titre et les détails de la bataille. Sûrement plein de mensonges en fait. Il s'intéressa néanmoins à la colonne de droite, qui parlait d'un soldat du nom de Francis Mervault...

Il était déclaré « Héros de la République ». Un honneur rare, qui allait sûrement donner a ce mec une belle pension et une vie derrière un bureau. Le vocabulaire employé par le journal était typique des bons vieux trouducs de l'île. Mais peut importait... Francis Mervault méritait ce titre. Et l'article continuait clamant que le président se déplacerait de son superbe îlot fortifié pour coudre un petit morceau de métal sur l'uniforme de ce mec.

Dole écouta les discussions des deux mecs derrière, et osa se retourner. L'un d'eux portait une moustache, et avait vraiment l'air d'un con. L'autre était un blondinet, un tout petit peu plus petit que lui, qui, avec ses maniérismes bizarres, était un efféminé. Ou alors c'était juste dans la tête de Dole, mais un mec qui bougeait ses mains comme ça...

C'étaient des officiers de salons, le plus pur des exemples. Ces deux mecs faisaient partie d'une caste rare. Celle des mecs qui devenaient militaires pour la stabilité du travail, pas pour le prestige, la solde ou l'honneur. Ces deux personnes ne verraient probablement jamais Lutèce. Ils ne feront aucun plans. Il ne toiseront jamais un seul soldat qui s'est battu. Mais ils rempliront des ordres, ils signeront des papiers, ils feraient des études... Ils seront ces quelques rares personnes, pompeuses, idiotes, oubliées car bien hors de Paris, mais qui, indirectement, faisaient marcher toute la ville. Jamais une amazone, un soldat, une prostituée ou un cuisinier de Métropolitopia auront la moindre idée de l'identité de ce genre de personnes, bien a l'abri loin de la France, mais ils auront fait des actions moindres qui auront influencé leur vie.

''Alors, très cher, n'est-ce pas un superbe jour qui se lève ?
-C'est exact. Quelle superbe vacarme ! Cette funéraille et la plus belle que j'ai jamais eu l'honneur de voir ! La FNF pourra rester fière de cette cérémonie pour des générations !''

Dole sourit, et leur répondit.

''La FNF peut être fière de leurs soldats et de leur bataille a Nanterre. Ce que nous faisons ici est un hommage, pas une ovation.''

Les deux officiers regardaient de haut ce mec étrange, qui jusque là dormait, et osait se mêler a leur conversation.

''Oui... Oui sûrement... Comme ce Francis Mervault, quelle figure ! J'espère que très vite nous allons le promouvoir dans notre académie pour qu'il donne des cours physiques a nos plus brillants officiers !
-Et vous alors, qui êtes vous ?''


Dole se frotta les yeux. Il venait tout juste d'être éveillé, et avait un mal de crâne incroyable.

''Je suis le commandant Thomas Dole.
-Je ne vous ait jamais vu ici.
-Oh j'ai été promu de l'Académie. Mais je viens de Paris.
-Vous avez déjà vu monsieur Mervault ?''


Dole poussa un rictus.

''Ah, messieurs... Comment je peux vous dire ça... Mervault n'est qu'un soldat parmi tant d'autres. Il faut arrêter de lire les journaux et pas autre chose. Ce mec n'a rien fait de spécial, c'est un outil. Ne le glorifiez pas, glorifiez les soldats qui se sont battus pour la République.''

Les deux hommes ne comprirent pas, et se regardèrent mutuellement.

''Allons messieurs, vous êtes ni trop bas pour comprendre cyniquement ni trop haut pour manipuler de façon pragmatique les rouages de la Realpolitik''.


Les deux officiers restèrent silencieux, avant que Dole, gêné par les conneries qu'il venait de dire, s'arrêta.

''Bref, pouvons nous parler d'autre choses ?

-Oui... Oui... Assurément...''


Il y eu un silence pendant un moment. Des ouvriers en bleu de travail posaient des bancs, des jardiniers foutaient des plantes, et les soldats parfaitement propres continuaient de marcher.

''Ce bordel a été express...
-Nous pouvons faire un euphémisme vulgaire d'une telle façon. Une bonne partie du budget dédiée aux festivités annuelles y est passé. En parlant de ça, j'ai entendu dire que l'inflation devenait franchement embêtante à Paris !
-Les gens ont du mal a accepter le Franc. La FNF est récente a Paris. La monnaie papier est fiduciaire, elle repose sur la confiance. Et les gens ont du mal a faire confiance en un régime qui se contente de rester sur sa rive et derrière ses murs.
-Nous sommes les sauveurs de la France ! Nous forçons la paix !

-Qui a osé dire que les gens voulaient vivre en paix ?''


Encore une fois, un silence chiant se posait. Mais comme d'habitude, les deux gros cons habitués aux vernissages faisaient chier...

''Bref, monsieur Dole, vous venez de Paris et vous êtes ici, sur l'île ! Vous devez donc être un héros !''


Dole dessina un énorme sourire, parfaitement vrai.

''Oh officier... Vous n'avez pas une seule idée d'à quel point vos jugements binaires sont stupides. C'est a cause de ce genre de choses que la FNF a des problèmes. Parce que vous devez catégoriser quelqu'un. Regardez pourquoi je suis là : Je ne le sais même pas moi-même. En fait j'ai reçu une convocation du Général Gabriel Hénin, le fiston lui-même... Et ça ne peut rien dire de bon.''


Il y eut une musique. Les ouvriers allumaient des torches.

''Hénin vous dites ? Si j'en crois certaines rumeurs, le Président fait pression sur le CR pour qu'il soit nommé chef des armées !
-C'est pas étonnant, pour être honnête...

-Vous avez de la famille sur l'île ? Vous avez dit que vous êtes de l'académie...
-Oui. Une grande famille d'ailleurs... Je ne leur ait pas parlé depuis...''


Il réfléchit un moment.

''6 ans...
-6 ans ? Sans les voir ?
-Ouais... Je m'en rendais pas compte... On s'y habitue a force...''


Il y avait des attroupements de foules en bas. Dole attrapa sa montre.

''Quand la cérémonie commence ?
-12 heures 30.
-Ma convocation est prévue pour 10 heures.
-Où Hénin va t-il donc vous recevoir ?
-Le grand bâtiment du CR lui-même... Je vais devoir faire gaffe a pas attirer des agents politiques.''


Dole se leva, salua les deux boulets, et se cassa aussitôt. Il était dans l'île présidentielle, cette bonne vielle île...

On en parle assez peu de l'île présidentielle. C'est une version propre de Lutèce, avec moins de soldats et plus de citoyens. C'était là que l'histoire de l'Humanité civilisée était censée reprendre. C'est là que la civilisation française, anéantie, aurait dû émerger, prendre le territoire et réparer ce que les hommes avaient eux-même causés. A la place, ils s'étaient enlisés, et la République n'était rien de plus qu'une dictature militaire.
Pourtant Dole n'avait pas a se plaindre. Il venait d'une famille très croyante, privilégiée, droite, parfaite. Lui il était agnostique, un petit commandant qui vivait de sa solde, qui ne croyait pas trop en la République, qui s'était engagé dans l'armée juste pour satisfaire ses rêves de monter sur un char et faire de grandes batailles. Il n'en avait jamais vécu et il avait passé Nanterre assis... Rien a vrai dire ne l'intéressait vraiment dans cette putain de FNF.

Alors qu'il marchait a travers les rues, il se souvenait un peu de Madof, qu'on enterrait aujourd'hui.

Madof... Hector Madof...
C'était un personnage singulier Madof. Un mec qui était hors de son temps. Extrêmement intelligent, il savait y faire avec le conflit asymétrique dans lequel la FNF s'était empêtré. Il avait écrit des livres de théories militaires, fait des convois humanitaires, et avait fait en sorte que la FNF soit aimée, du moins en partie. De l'autre côté, il savait que les guerres ne se feraient pas avec des colonnes entières de soldats. Il changé des tactiques entières, faisant de l'infanterie des spécialistes de la défense de zones, y compris où les civils résidaient, et avait fait de l'exploration une arme parfaite pour des opérations rapides. Tout le monde dans la FNF avait un respect absolu envers Madof.

Il était mort a Nanterre comme un chien... Pourtant, avant la bataille, Dole était dans le bâtiment où Madof était en train de prévoir ses plans. C'était étrange, ce genre de plans. Foncer avec des chars, puis refouler et laisser des troupes d'élite faire le boulot. On aurait dit que Madof avait fait exprès...

Dole arrivait devant le bâtiment principal de l'île. Enfin, pas devant les portes... Il y avait des soldats, des hommes en costume, des tas de lignes, des drapeau. C'était le palais de l'île. Là où le CR travaillait. C'était en fait un seul grand bâtiment, énorme, avec des bureaux regroupés et différents. Dole dût faire la queue 5 minutes avant de monter des tas d'escaliers, passant devant toujours ces même personnes du service d'ordre. Certains étaient en costume-cravate avec des lunettes de soleil. D'autres étaient des soldats de la FNF avec des képis a la place du casque et des habits encore plus noirs que celui normalement distribué à la FNF. On aurait dit des patrouilleurs, mais déguisés pour défiler.

Le bureau de Gabriel Hénin était temporaire. Il était au dernier étage. Dole dû attendre dans une petite salle pour un bon quart d'heure et donner son arme avant d'être escorté par deux hommes. Il passa devant une grande pièce de conférence, avec un énorme bureau. Dole y jeta un coup d'oeil. Un acte assez dangereux... Des tas de vieux siégeaient a l'intérieur. TOUS vieux. Un avait même un respirateur mobile... On lui claqua la porte au nez, alors qu'il ne faisait que attendre.

''Qui étaient ces personnes ?
-Le Conseil Républicain'' répondit un soldat avec une voix métallique sortie de son masque a gaz.

Le Conseil Républicain... Dole venait de les voir... Un tel acte devait l'obliger a se crever les yeux...

On l'amena devant un petit bureau au bout. On toqua, et Dole pénétra. Immédiatement après, on ferma la porte derrière lui. Il avait le Général Gabriel Hénin devant lui, habillé pour la cérémonie, en train de rédiger dans un cahier. Son bureau était vide, il se préparer a partir. Instinctivement, Dole fit claquer ses bottes et le salua. Hénin sourit, et lui montra avec la palme de sa main la chaise. Dole s'assit dessus, dressé comme on leur apprenait a l'armée. Hénin sortit d'un carton un dossier. Dole y vit sa photo...

''Commandant Thomas Dole... Sans affectation...''


Dole avala sa salive. Il tentait de rester calme, mais son cœur battait plus fort, sa respiration était rapide...

''Reçu 12e sur sa promotion à l'académie... Très bien... Mais vous êtes sorti sous-lieutenant en refusant un poste administratif. Promu après la bataille du Pont Mirabeau...''

Il parcouru rapidement une fiche annexe, avant de la virer et de fixer Dole, souriant.

''Qu'on peu, sans exagérer, qualifier de défaite... Après quoi vous avez dirigé des avants-postes et des patrouilles, sans faire des choses bien excitantes. Promu au rang de capitaine par le simple système de temps... Et finalement repéré par le grand Général Madof, qui vous fait commandant sous les ordres de De Coubertin. Vous participez a deux batailles de petite envergure avec toujours une vingtaine d'homme, toutes deux des victoires, et vous retournez au bon vieux système de patrouilles, gardes et paperasse.''


Il ferma le dossier.

''Bien bien bien... Maintenant, dites moi... Étiez-vous proche de Madof ?''


Dole hésita. Il tremblait un peu, avant de sortir une réponse, enrouée.

''Pas... Pas vraiment. Je l'ai vu quelques fois du fait qu'il était officier supérieur, mais... Non. Non je faisais pas partie de son cercle d'amis.''

Hénin bougea la tête plusieurs fois.

''Exactement. Exactement. Madof s'est fabriqué une caste d'officiers proche de lui. Des officiers, souvent vieux, défiants, qui remettent tout en question, surtout l'esclavage et l'acceptation de races différentes dans la FNF. Je les détestent... Mais vous n'êtes pas avez eux, hein ?''


Dole répondit, encore avec le même ton hésitant.

''Bien sûr que non monsieur... Enfin je veux dire, je n'était pas vraiment dans l'état-major ni dans l'exploration. J'ai rejoins l'infanterie en pensant participer a de grandes batailles mais j'en ai vécu que 3 dans toute ma vie...

-Oui, oui. Et a Nanterre, il vous a mit a part...''

Hénin lui sourit. Un sourire presque réconfortant.

''Commandant Dole... Madof est mort. Il est mort en héros, au combat, comme les grands hommes veulent.
-Les hommes ne veulent pas mourir.''


Il avait sorti ça comme ça. Mais Hénin sembla apprécier.

''Dans un temps de tromperie général... Dire la vérité est un acte révolutionnaire...

-George Orwell.''

Dole avait instinctivement sorti le nom de l'auteur, en voulant se faire apprécier d'Hénin. En fait, Orwell était le seul auteur d'avant-guerre que Dole connaissait, que Dole avait lu, et encore, ce n'était qu'un seul et unique livre. Et la FNF en savait assez sur lui pour l'écrire dans son dossier.

''Commandant... Madof n'est pas un héros de la FNF. Madof est un traître. Je sais qu'avant la bataille vous avez rédigé une lettre pour le colonel de Coubertin, dans laquelle vous critiquiez ouvertement Madof. En payement il vous a foutu en réserve. C'est pour ça que je vous ait appelé. Parce que contrairement au reste de la FNF vous ne vénérez pas Madof. Et que contrairement a mes agents vous avec un uniforme et des médailles qui vous font respecté par les autres soldats.''

Hénin sembla attendre une réponse.

''Un traître ?
-Oui un traître. Quoi, vous pensez que le Maréchal tout seul a pu prévoir ça ? Allons... Ce n'était qu'un pédophile quelconque. Monsieur Dole, je sais même avec quelle prostituée vous pratiquez le coït. Vous pensez que la FNF ignorerais que des projectiles allaient détruire son centre d'opération ?
-Mais... Pourquoi ?
-POURQUOI ?! Vous pensez que j'en ai quelque chose a faire ? Monsieur Dole... Ne cherchons pas d'excuse a Madof. Ce n'est pas un extrémiste bien intentionné. C'est un traître. Il a tenté de tuer des centaines, des milliers d'innocents. Et comme vous l'avez dit, il a un cercle privé. Des gens qui n'aiment pas notre politique.
-Ils seront dangereux ?
-Envers nous ? Non ! Envers nos intérêts ? Et comment ! Ils peuvent s'attaquer a des convois d'esclavagistes, a nos amis goules. Ils ont des équipements de la FNF sous la main. Et le pire c'est qu'en ce moment ils sont en train de travailler...
-Et je suis censé faire quoi ?''

Hénin se leva. Il sorti de son carton un cigare. Il le coupa, l'alluma, et le fuma, tout en observant l'île présidentielle a travers la vitre.

''Je vais être nommé chef des armées. Chan et de Coubertin resteront a leurs postes. Maintenant, chaque foutu officier sera surveillé. Y compris vous, commandant... Je sais qui est un traître.
-Pourquoi vous les mettez pas dans la Fosse, alors ?
-Parce que ce serait leur prouver qu'ils ont raison. Nous parlons de vieux officiers compétents ici, pas de monstres tueurs d'enfants. Ils sont sympathiques. Ils sont aimés. Vous les croisez tout les jours dans des avant-postes. Je ne peut pas amener trois hommes en costume dans leur bureau, les menotter devant leurs hommes puis les jeter dans un bassin irradié. Non... Ce que je veux, c'est les court-circuiter. Leur supprimer leurs supports, avant qu'ils se mettent a promouvoir la dissidence.
-Vous voulez les mettre à la retraite ?
-Je veux que vous, commandant Dole, vous arriviez a les convaincre de se mettre en retraite.''

Il attrapa un petit document, et le jeta.

''Vous arriverez dans quelques jours avec le président et moi même à Lutèce. Beaucoup de choses vont changer. Nous allons faire beaucoup d'enquête. Les 6 hommes de cette liste, vous devez leur rendre visite, et vous devez les convaincre d'abandonner leur cause.''

Il s'assit sur la table, observant le commandant.

''Bien sûr, vous serez récompensé. J'ai eu vent de vos envies de devenir un héros de la FNF. Je peut vous promettre des choses. Je vais être chef des armées. Si vous réussissez, je vous promet un groupe de combat conséquent et votre nom en tête de listes de diverses opérations. Notamment des choses qui traînent depuis un moment, comme négocier avec le maire Hazan, déployer un avant-poste en territoire amazone, ou délivrer des médicaments à Ménilmutant...''

Dole hésita. Il s'imaginait un jour, rétrogradé, débarrassé par Hénin quand il deviendrait trop gênant.

''Marché conclu ?''

Mais avait-il un autre choix ?

''Marché conclu.''
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Thomas Dole
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MessageSujet: Re: Le retour   Le retour I_icon_minitimeJeu 27 Fév 2014 - 11:20

Le square était remplis de soldats bien habillés, de tribunes officielles, d'ouvriers et citoyens réunis pour pleurer le défunt héros. Il y avait des drapeaux français partout, des torches brûlantes, et, au milieu, sur une vielle place faite il y a longtemps, une grande estrade. Le président Hénin, habillé d'un costume complètement noir fait sur mesure, était debout, sur un pupitre. A sa gauche, il y avait un homme qui devait avoir la soixantaine, calme, les cheveux blancs frisés, l’œil vif, vêtu d'un costume étriqué qui faisait penser a du cuir, des gants,  et qui observait avec un sourire en coin le défilés de soldats. C'était un industriel. Un fabriquant d'armes, de munitions et de pièces détachées. C'était l'une des rares personnes qui hurlait de joie quand il apprenait que des soldats de la FNF étaient morts en mission. Il espérait refabriquer l'armure. Il avait sûrement été content quand il a appris que le Charles de Gaulle était détruit. C'était ses ingénieurs qui utiliseraient ses matériaux pour le remettre en état de marche. Dole ne se souvenait plus de son nom... C'était un truc en ''Stahl'' ou ''Ctahr''... Toujours est-il que le mec se faisait plein de pognons, et avait gagné une place de choix au CR pour lui faire plaisir. Il faut savoir que au tout début, quand la FNF n'avait pas bâti Lutèce, c'était un bordel immonde a Paris, et ce mec avait prévu de construire une SMP pour défendre Paris et outrepasser l'armée. En échange de pas faire ce genre de choses, on lui a juste donné un joli siège où il peut choisir le président et le chef des armées.

A la gauche de Hénin, il y avait le colonel de Coubertin. Il y avait quelque chose d'étrange dans son regard, alors que le cercueil d'Hector Madof passait, porté par des soldats du peloton d'honneur. Elle semblait le dévisageait, et passa sa main derrière son cou. C'est comme si elle savait quelque chose... La plupart des gens ignoraient cette femme, quelque chose de rare dans les hautes sphères de la FNF. On aurait dit qu'elle savait quelque chose.

Dole se mit a écouter Hénin, qui s’affalait sur son pupitre pour hurler des odes à Madof. C'était presque de l'hypocrisie... C'était de l'hypocrisie.

''Huit jours plus tôt, nos ennemis ont assassiné un grand homme.''


Sa voix résonnait dans les micros temporaires de mauvaise qualité. Cela ajoutait presque un ton solennel au discours, cette agressions aux oreilles...

''Hector Madof, le père de notre armée moderne, le père de notre mission et de nos devoirs envers le peuple de Paris, le père des stratégies et tactiques employées aujourd'hui qui nous ont permis d'asseoir notre autorité. Aujourd'hui, nous commémorons l'espoir qu'il nous a donné ! Le but qu'il nous a donné ! Les victoires, qu'il nous a donné !''


Dole regarda en face. D'habitude, on s'attendrait a une musique triste, a un hymne, a des tambours. Rien de tout ça. L'orchestre jouait un thème immonde, agressif, violent, comme si des hommes marchaient vers la guerre.

''Et une vision, dans laquelle la Force de la Nouvelle France regagnait sa place méritée dans ce pays !''

Dole en était presque inquiet. Hénin s'agitait, quelque chose d'incroyable. Il bougeait les bras, pointait de temps a autre vers les colonnes de soldats bien droites. Et Stahl souriait encore plus. Et de Coubertin ignorait encore plus. Et le cercueil de Madof arrivait au centre du square, pas sous des pleurs, mais sous des cris de victoire de citoyens venus voir ça.

''D'ICI DES ANNÉES ! NOUS PARLERONS A NOS ENFANTS DE CE JOUR ! CE JOUR, OU SA VISION EST DEVENUE... RÉALITÉ !!!''


Les soldats hurlaient. C'était des 'hourrah' puissants. Tout le monde dans la tribune se leva, et, en retard, Dole les imita.

''CITOYENS DE LA RÉPUBLIQUE, AUJOURD'HUI N'EST PAS UN JOUR DE DEUIL ! AUJOURD'HUI EST UN GRAND JOUR ! UN JOUR DE VICTOIRE ! UN JOUR COMME UN AUTRE POUR NOTRE GRANDE PUISSANCE, QUI BIENTÔT DÉFERLERA SUR LA FRANCE POUR LA CIVILISER ! NOTRE DEVOIR NE S'ARRÊTERA JAMAIS, QUAND BIEN MÊME NOS ENNEMIS COULENT LE SANG DE TOUT NOS MARTYR, NOUS SERONS TOUJOURS UNIS FACE A EUX !''


Les soldats le saluaient. Les civils hurlaient. Il n'y avait que de Coubertin et quelques vieux soldats qui semblaient vraiment affectés par le cercueil qui se dirigeait vers son tombeau final. Dole ne pouvait s'empêcher de repenser a ce que Hénin lui a dit. Madof serait un ''traître''...

Mais il avait fait quoi bordel de merde ? Madof avait ses défauts, mais c'était un grand homme, proche de ses hommes, proche des civils de Paris. Qu'est-ce qu'il avait fait ? C'était quoi le pire dont cet homme était capable ?

Il se rappela une seconde du CR, ce grand conseil. Cette dictature immonde... Qui étaient ces personnes du CR ?

Des vendeurs d'armes. Des anciens soldats. Des policiers qui avaient des dossiers sur tout le monde. Tous auraient pu inspirer des livres ou des traités glauques. Mais de toute façon ce même CR censurait la presse comme ils le voulaient...

Madof ne pouvait pas être un tel monstre. On ne lui a pas donné un mot de ce qu'il avait fait. On lui a soufflé qu'il travaillait avec le Maréchal, mais était-ce vrai ? Et que voulait t-il faire avec ce taré ? Pourquoi la FNF consacrerait un tel budget a un criminel qui a tenté de tuer des gens ?

La cérémonie n'avait que commencé. Maintenant c'était a de Coubertin de faire un discours. Ce bordel allait sûrement durer un moment, et Dole décida de s'éclipser. Ce genre de choses ne l'intéressait pas. Il se balada dans ce qui était l'île présidentielle. Les rues étaient presque entièrement vides, tout le monde étant au square pour observer la tombe être vissée au sol et que le général reste là jusqu'à la fin des temps.

Dole commença a ressentir le manque d'alcool. Il trouva un bar qui était encore ouvert. Quand il entrait, il voyait quasiment que des vieux, deux handicapés, et un barman qui gros, chauve et avec une moustache blanche, qui lavait des choppes. Il y avait la radio a fond, qui retransmettait les discours, les musiques de la cérémonie et le tout avec deux commentateurs bien chiants. Le son de la radio grésillante blessa les tympans du commandant, qui avait déjà une gueule de bois. Il s'approcha du barman et s'assit sur un siège.

''Tchô là ! C'bien ou c'bien m'sieur ! Ti ch’te r’connos pô, t’es pi d’min coin ! ''


Dole leva la lèvre en coin, et observait ce mec. Il ne comprenait pas un mot de ce qu'il disait.
''Oh ? C'thu veut quoi ?''

Dole ne répondit pas. Il désigna lentement un alcool quelconque. Le barman hurla a sa femme, qui était dans la cuisine.

''ARMETTEZ NOUS CHES VERR' COMM' Y' Z'ETOTT !''

La femme soupira, remplit un verre, et le confia au commandant, qui commença a le boire tout en observant un groupe qui s'était formé au bout du restaurant.

Ils étaient accoudés devant la radio. L'un portait une veste de la FNF, avait les dents noires, une jambe en moins, et buvait comme un trou. Cet endroit paraissait presque étrange et hors du temps... Tout semblait tellement artificiel... Ce n'était pas Paris. Ce n'était même pas Lutèce. Il y avait des rues propres, des soldats propres, des affiches propres, des caméras de surveillances propre. On pouvait respirer l'air tranquillement. Du moins quand c'était pas les heures de travail...

Une voix nasillarde et grésillante sortait de la radio, accompagnée d'une marche militaire.

''Oui oui, et le cortège va maintenant procéder dans le bâtiment. Une chorale d'orphelins de guerre est déjà réunie. Nous commémorons ici la mort non seulement de Madof, dont vous pouvez retrouver un dossier détaillant sa vie dans l'Oppidium Gaulois, mais de tout les martyrs de la République. Cela ne nous empêchera jamais de voir de grands héros sortir de la masse et venger ceux tombés, comme Francis Mervault, Héros de la République !''


Le nom de 'Francis Mervault' avait fait ciré de joie tout le monde dans le bar. Ils ne le connaissaient depuis moins d'une semaine et ils le vénéraient déjà... Quand l'unijambiste vit que Dole se contentait de boire sa bière tranquillement, il lui hurla dessus.

''HEY ! T'ES QUI TOI ? POURQUOI TU ES PAS HEUREUX QUAND ON PARLE DE CE HEROS NATIONAL ? SI C'ETAIT PAS POUR LUI, TON CUL MAL TORCHE SERAIT ATOMISE ! ALLEZ, CRIE VIVE MERVAULT !''


Dole leva les yeux au plafond, apercevant la propreté incroyable.

''TU REPOND QUOI SALE MERDE ?''

Dole apercevait en haut un drapeau français, avec un aigle. Il était tombé en plein dans un bar de skinhead pro-républicains. Sûrement remplis d'ex-soldats. La femme devait se faire battre tout les soirs. Les mecs devaient tabasser des gens au hasard tout en offrant des pintes aux patrouilles. Il était génial, Dole, pour se retrouver dans des situations de merde...

Il entendait déjà l'unijambiste prendre ses béquilles.

''J'suis sûr que t'es content que Madof est mort, comme ça t'aura une promotion, hein sale enfoiré !''

Le pire c'est qu'il avait techniquement raison. Dole osa le regarder, et lui répondit poliment.

''Je viens de Paris. Je dois mon grade a Madof lui même.''

L'unijambiste cracha au sol.

''Prouve le !''

Dole chercha dans sa veste. Il sorti alors une lettre de recommandation qu'il posa sur la table. Presque instantanément, le barman lui piqua, et la parcouru.

''Beh tchô ! Qu'cest un gros bonhomme va ! Une lettre de m'sieur Madof !''


C'était il y a 5 ans. C'était une bien meilleure époque pour la FNF. Lutèce était bâti, on envoyait des convois humanitaires partout, l'Homme Macabre avait pris le contrôle de l'arc et commençait une coopération avec la République. C'était l'époque où on foutait des patrouilles partout, des avant-postes sur chaque colline. Dole avait un bureau à Métropolitopia et à Lutèce. Toutes les semaines il allait lui même sur le front pour relever des erreurs, écrire des rapports, et tout remettre à l'état-major en main propre. Il se cassait le cul si bien que Madof lui même l'avait promu. En fait, c'était plus pour donner un exemple qu'autre chose, car immédiatement après, des tas d'officiers supérieurs ont mis les bouchées doubles pour plaire a leurs sections. Dole regrettait désespérément ce temps où la FNF commençait a être efficace et aimée.

Et puis, après, tout a commencé a s'enliser. Des voix sont montées contre l'esclavage. Madof était dans le collimateur du CR. Et là, Nanterre... Dole termina sa boisson, tandis que les singes du bar lisaient. Il voulait retrouver dans sa mémoire la dernière fois qu'il avait vu Madof...

C'était dans sa tente. La nuit. Les ordres avaient été donnés. Il s'imaginait Madof, de dos, assis, le coude sur une table et la main sur la mâchoire, observant mélancoliquement une carte.

Dole s'approchait. Un soldat lui tira la tente. Dole entra, claqua ses bottes sur les lattes en bois. Il lui expliqua de façon concise qu'il trouvait inacceptable qu'il resta en réserve. Il le critiqua sur ses actions des dernières semaines, si fort que les soldats en dehors de la tente l'entendirent. Il le critiqua pour tout ce qu'il avait encore fait, pour son plan stupide où le nombre et la force brute auraient pu briser facilement le Maréchal. Il osa dire que Madof n'était pas en état de diriger, que le CR allait le renvoyer de toute façon, avant de lui demander de laisser de Coubertin mener l'opération.

Madof avait réagi étrangement. Il se leva. Il s'approcha du commandant. Dole s'imaginait déjà avoir ses insignes déchirés. Il aurait mérité. A la place, Madof lui posa la main sur l'épaule, et avec une voix presque nasale, profonde, il lui avait soufflé ces mots qu'il ne comprenait pas...

''Nous nous reverrons dans l'endroit où il n'y a pas de ténèbres...''


Les singes avaient fini de lire sa lettre.

''C'est... Incroyable... Excusez moi de vous avoir mal jugé. Vous vous êtes battu a Nanterre ?

-Oui je me suis battu. Mais pas contre qui je croyais...''


Dole sorti son porte-feuille, mais l'unijambiste l'empêcha.

''Allons monsieur ! Vous allez pas payer... En mémoire de Madof, je vous offre ce verre et un autre. Allons, portons un toast à la République ! Qu'elle dirige pour toujours !''

On lui servit un autre verre, et il but avec les autres, avant de vite se casser. Il vagabondait dans les rues, et bizarrement, tout paraissait plus froid, alors qu'on entendait de la musique. Dole regrettait amèrement ce qu'il avait dit au général... Et ce mec restait un mystère pour lui.

Il se dirigeait vers un endroit qu'il n'avait pas vu depuis 6 ans. Un endroit qu'il détestait, un endroit où il ne serait pas accepté.

Il retournait chez lui.
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MessageSujet: Re: Le retour   Le retour I_icon_minitimeJeu 27 Fév 2014 - 20:17

Dole arrivait dans une partie plutôt belle de l'île présidentielle. C'était un quartier avec des maisons individuelles et des jardins. Quelque chose d'un peu incroyable quand on venait de Paris... Les rues étaient silencieuses ici. Il ne vit qu'un couple promener leur gamin. Dole arriva jusqu'à une bâtisse.

La façade était en pierre. C'était une maison assez grande, de deux étages, avec un jardin derrière et devant. Le grillage semblait peu entretenu, les murets étaient sales, mais la maison et le jardin étaient ravissant. Ou au moins ravissant quand on compare avec les Terres Désolées... Ou même Lutèce d'ailleurs.

Dole resta un moment sur la route, a regarder ça. Il ne pouvait pas en croire ses yeux... C'était chez lui. C'était là où il avait vécu une enfance plutôt heureuse jusqu'à ses 14 ans, même si c'était vite rempli de chiards. 4 frères et 3 sœurs... Putain... En même temps la FNF, qui cherchait de la main d’œuvre, avait donné plein d'avantages pour pondre. C'était comme si être un bon citoyen devait être un bon chef de famille, avec la mère aux fourneaux et les gamins à l'école et à l'ouvrage. Son père n'avait pas manqué à la règle. C'était un médecin, rentier en plus, qui avait épousé une commerçante, rentière aussi. Ils faisaient partie de ce qui ressemblait le plus a une aristocratie. Dire que si il l'aurait voulu, il aurait pu finir là, confortable, a vivre sur une île propre jusqu'à la fin de ses jours. A la place, il a pris un uniforme de la FNF et il est parti se battre dans une ville ruinée, entourés de soldats incultes et braillards, ou au contraire mornes et pessimistes... Il a découvert les goules, les a haït puis respectées. Il a, en 10 ans, vu énormément de choses, appris énormément de choses. Et maintenant il était là, sur l'île, sale, mal rasé, bourré. Il n'était pas a sa place. Il ne pourrait jamais rentrer dans cette maison où il voyait encore son père, bien gras, bien habillé, avec sa trousse médicale près de lui.

Dole fut tenté, après plusieurs minutes a attendre, de partir. Il se sentait étrangement vide. Mais il entendit un bruit qui le fit trembler. Instinctivement, il mit la main dans sa veste. C'était un aboiement.

Un chien sortait. Un beau chien. Jaune, avec de grosses oreilles, le poil touffu, grand. C'était un vrai chien, pas un sale clébard radioactif qui allait mordre un pauvre gamin qui marchait tellement il crevait de faim...

''Putain, t'es encore en vie toi ?''

Il détestait ce chien. Encore plus que tout les foutus radcaniches qu'il a jamais croisé. Il était vieux, bien fourni. Ce chien devait sûrement bouffer plus que la plupart des gens de Paris. Et pourtant c'était pas un berger allemand tabassé par des maîtres chiens quasi-sadiques et zoophiles de la République, qui allait servir a se battre. C'était juste un chien de compagnie, chieur au possible. Dole voulait lui donner un coup de pied. Se préparer, élancer sa jambe, lui donner un énorme coup dans le flanc et le faire voler. A la place, Dole attrapa un cailloux et le lança a côté de lui.

''PSSCHIT ! SALE BÊTE !''


Le chien, qui tirait la langue et semblait heureux de voir quelqu'un arriver, détallait en vitesse vers la maison.

''Räzell ? Il y a quelqu'un ?''


La voix venait de l'autre côté de la maison. Du jardin. C'était une voix une vielle voix. C'était sa mère.

Il la voyait arriver, avec ses gants. Elle les retira, caressa le chien, et Dole resta juste stoïque, devant la maison. Quand elle l'aperçu, les deux se fixèrent un moment, avant que le commandant décida de s'approcher.

''Bonjour mère...''

Il était gêné, et ennuyé. Il aurait préféré ne pas la voir. Il s'approcha d'elle, sûrement pour l'embrasser. Elle aussi semblait choquée.

''Thomas... Je croyais que tu était à l'enterrement...
-Je suis parti pendant la cérémonie et je suis surtout ici pour une affaire privée. Je ne reste pas longtemps, je dois partir vite. Je pensais juste passer te dire bonjour...''

Elle avait sacrément vieillit. Les deux s'embrassèrent, mais c'était froid, presque par politesse.

''Thomas... Cela fait tellement longtemps... Comment vas-tu ?''


Il aurait voulu lui dire des nouvelles. Mais des nouvelles de quand ? Jusqu'à ses 14 ans ils s'étaient connus. Mais après, il était parti en pensionnat. Puis son père est mort, et il s'est engagé. A part pour de grandes occasions, ils ne s'étaient que très rarement aperçus. Et là, 6 ans de silence radio. 6 ans de vide.

''Je vais bien... Je suis juste un peu... Fatigué. Du voyage.''

Il aurait voulu lui dire qu'il était fatigué de tas d'autres choses. De l'alcool. De la guerre. De Paris. De l'armée parfois. Il aurait voulu lui dire qu'il regrettait. Qu'il aurait dû l'écouter et rester sur l'île. Qu'il n'aurait jamais dû s'engager. Qu'il n'aurait jamais la gloire, et que si elle arrivait, ce serait incroyablement temporaire, ou pas mérité. Il hésita pendant une seconde a dire cela... Et puis non. C'était la vie qu'il avait choisi.

''Je vois... Mais je veux dire... Tu n'as aucun problème dont tu veux me parler ?''


Il était alcoolique, violent, suicidaire des fois.

''Non non. Tout va très bien... Je... Je peux entrer...

-Mais oui, bien sûr.''

Dole la regarda un moment, avant de lui sourire. C'était un sourire forcé, totalement faux. Il sentait une ambiance glaciale.
Il osa enfin entrer dans la maison. Les murs étaient propres. Il traversa le salon, où il voyait des portraits, des photos, des emblèmes. C'était une maison bien vielle qui avait traversé et vécu l'histoire.

''Pas grand chose n'a changé...

-Oh si, des artisans on posé de nouvelles fenêtres et nettoyé les murs. L'extérieur n'est pas vraiment en bon état mais j'ai prévu pour ça...''

La maison semblait vide. Dole entra dans le salon. Il était spacieux, avec plusieurs fauteuils et sièges tournés vers une bibliothèque et une belle radio de qualité. Et au bout du salon, devant une fenêtre, il y avait un homme de dos. Il avait une veste bleue et une chemise blanche, des chaussures bon marché, un pantalon gris. Ses cheveux étaient bouclés, mais assez courts, et il buvait un liquide jaunâtre dans un verre, un vrai verre, translucide. Dole le fixa pendant un moment, avant que celui-ci ne se retourna, et le fixa, avec un sourire bienveillant.

''Bonjour Thomas. Comment s'est passé le voyage ?''

C'était David. David Dole. Ce a quoi Thomas ressemblerait si il n'était pas parti pour Paris. Il était propre, rasé de près, et parlait avec une voix hautaine mais sympathique. Il était bien habillé, mais simplement, comme un patron voulant faire croire qu'il était proche de ses hommes alors qu'il était infiniment plus haut qu'eux.

''Tu dis rien ?
-Il s'est bien passé. Il a été éprouvant, mais il s'est bien passé...''


Thomas donna un regard a sa mère.

''Tu veux un verre ?
-Non merci...
-Allons Thomas. On est pas à l'armée, personne ne t'en voudra que tu te serve quelque chose...''


David s'assit lourdement, dans le fauteuil habituel de leur père. Immédiatement après, le commandant s'imaginait le baffer. Mais il se contenta de s'asseoir en face de lui, les coudes sur les cuisses. Sa mère arriva, lui tandis un verre, et il balbutia un « merci » a peine audible. Lui et son frère se fixèrent un moment, avant que leur génitrice se posa sur un canapé.

''Tu n'es pas très loquace. Pourtant je suis sûr que tu as des tas de choses a nous dire. Surtout sur les événements récents.''


Thomas regarda la main de son frère. Il avait une bague sur l'annuaire gauche.

''T'es marié ?
-Oui. Oui bien sûr...
-Depuis quand ?
-Je t'avais envoyé une lettre pour t'inviter au mariage.
-Ah... C'était quand ?
-Il y a 3 ans.''


La voix de David ne semblait pas marquer la moindre once de ressentiment, c'était ça qui paraissait incroyable.

''Avec qui ?
-Sophie Colbert...''


Dole leva un sourcil.

''C'est la petite fille du mec du CR ?

-Une de ses petites filles.''


Dole lâcha un petit rire, sourit, et regarda dehors.

''Et toi ? Tu n'es pas marié ?

-Non.
-C'est surprenant à 34 ans. Tu n'as personne dans ta vie ?

-Je... J'avais. J'ai eu... Mais... Non. Non pas vraiment.''


Thomas avait un peu mal a la tête. Il se rappela un moment de son passage au tribunal alors que sa petite amie avait porté plainte pour violences physiques... Au final ça c'était plutôt bien terminé vu que le passage avait sauté de son casier judiciaire. Mais depuis ce jour là, a part des prostituées, il n'avait jamais eu une seule relation.

''Je vois...
-Où est le reste de la famille ?
-Tous à l'enterrement d'Hector Madof. Certains y sont avec l'école, d'autres de leur propre envie.
-Je me demande pourquoi tu n'y es pas resté.
-L'hypocrisie de ces personnes m'agaçait.
-Tu ne devrais pas donner ce genre de jugements hâtifs.
-Eh... Tu sais, je pense que j'ai un peu le droit de donner des jugements sur ce qui porte au niveau militaire. Contrairement a toi je passe pas ma journée sous un bureau... La petite fille d'un mec du CR, tu me dégoûte...''


Il avait sorti ça comme ça, sans réfléchir. Il avait tellement de haine au fond de lui... Mais pourtant, David ne sembla pas réagir. Il gonfla ses joues, bougea sa tête, but un peu de son verre, et lui parla, toujours d'un ton calme et presque paternel, ce qui n'était pas sans choquer Thomas...

''Thomas... As-tu été reçu par Gabriel Hénin à 10 heures ?

-Oui.
-Soit parfaitement honnête avec moi. Qu'a t-il dit ?

-Que Madof était un traître, que je devait voir certains de ses anciens amis pour les interroger et les obliger a se foutre en retraite.
-Bien... Bien...''


David fini son verre. Sa mère se leva et sorti dans le jardin. Thomas le regardait, et pencha la tête ?

''Bien ? Bien ?!
-Oui. Bien. Vois-tu Thomas, il faut que je t'explique certaines choses... La FNF va relativement changer ces prochains jours. Et ton cas commençait a m'inquiéter. Tu était un officier présent à Nanterre.

-En réserve.
-En réserve. Soit. Mais tu sais quel métier j'exerce ?

-Un truc administratif...
-Je suis commissaire général du béton, du fer et de l'armature. Je travaille avec George Stahl pour envoyer des matériaux lourds qui servent aux chars de la FNF, aux murs de Lutèce et aux maisons pour les citoyens de l'endroit. Je suis en lice pour être promu ministre de la reconstruction.

-Rien a branler...
-Thomas, écoute moi...''


Il se leva, et se mit a côté du siège de Thomas.

''Beaucoup de choses vont changer à Paris. Tu étais menacé. J'ai récupéré des témoignages de soldats pour prouver que tu n'était pas amical avec le général, et je t'ai chargé de cette simple formalité administrative.
-Tu veux que je trahisse la FNF...
-Pas du tout. Tu ne sera qu'un pion pour les agents d'Hénin pendant quelques jours. Personne ne fera confiance envers un mec en costume et personne ne peut se permettre de balancer de vieux soldats aimés de leurs hommes dans la fosse. Tu vas juste suivre des mecs, lire des documents, et convaincre des personnes de se foutre en retraite pour ne pas être humiliés. Ce n'est pas quelque chose d'essentiellement mauvais...

-Va te faire foutre...''


Thomas scruta devant lui. Il détestait ce qu'il voyait. Il était un étranger chez lui. Le bon fauteuil dans lequel il était semblait plus dur que n'importe quel tabouret en métal rouillé. L'alcool lui semblait être de la pisse comparé à la boisson du métro, qui anéantissait le cerveau, le tube digestif, la gorge et l'estomac.

''Thomas... Hénin est un homme respectable. En échange il te propose ton nom en tête de liste pour des tas d'opérations. Tu aura ton nom dans l'Oppidium Gaulois, c'est pas ce que tu voulais ?

-C'était ce que je voulais quand j'avais 14 piges et que j'étais con, David... Tu ne connais pas Paris... Tu ne peut pas comprendre...
-Non. Mais je peut comprendre que si tu le fais pas tu es condamné. Je ne te donne pas un choix. Je te sauve.''


Il regarda David. Il était bien haut, et avait un sourire dérangeant.

''Tu te prend pour un saint ? Tu crois que je dois me mettre a genoux et te remercier ? Qu'est-ce que t'as foutu pour moi pendant 10 ans ? Va baiser ta pute riche et fout moi la paix...''


Tom se leva lui même. Il commença a partir, quand il sentit une pression sur son épaule.

''Thomas...
-Quoi ?
-Tu dois faire ce que Hénin a demandé. Pour toi. Pour eux. Pour la FNF.

-Et ?
-Et quoi ?
-Et pour toi aussi je suppose... T'aurais bien besoin de ça pour avoir un ministère.''


Thomas se retourna lentement.

''Parce que, soyons honnête, je ne serais pas le seul a être avantagé dans ce cas...

-C'est vrai.''


Les deux se regardèrent, un moment.

''Je ferais ce que Hénin m'a demandé de faire. Parce que je me suis cassé le cul pour aller jusqu'ici. Mais David... Je ne veux plus jamais te revoir. Jamais. Ne viens pas à Paris et je te jure que je ne remettrait jamais les pieds sur l'île.

-Nous ne sommes pas obligés d'être ennemis Thomas. Nous avons grandit ensemble...
-Nous ne sommes pas ennemis David. Nous sommes différents. Pas seulement toi, mais toute la famille.
-Tu va me dire que t'as choisi ton devoir ? Je ne suis pas un sauveur mais tu n'en es pas un non plus Thomas.
-Non David. Nous ne sommes pas ça. Nous sommes des privilégiés. Nous n'avons pas a vivre à Paris dans la misère la plus absolue. Mais je me sens mal ici, et tu te sentirais mal à Lutèce. Ne viens jamais.''

David tandis la main pour serrer celle de Thomas. Mais Thomas refusa.

''Je ne jouerais pas au martyr ou au fils prodigue. Je te laisse tranquille. Ne t'occupe pas de moi...''


Il quitta la maison immédiatement. Le chien, qui s'était approché, repartait immédiatement après l'avoir vu. Thomas était hagard, titubait. Il se sentait mal, il aurait préféré ne pas foutre ses pieds ici. Il voulait passer la nuit à l'académie militaire, mais il ne voulait pas retourner dans les souvenirs. Il allait trouver un hôtel, finir son séjour sur l'île, et repartir dans le convoi pour Lutèce. L'île était un havre de paix, une idylle comparée à Paris. Mais il ne suffit pas d'habiter quelque part pour se sentir intégré. Même quand on y a vécu une partie de sa vie...
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MessageSujet: Re: Le retour   Le retour I_icon_minitimeMar 11 Mar 2014 - 10:22

Nouvelle répartition des voix:

Lutèce était illuminée. C'était en pleine nuit, avec la lune en arrière-plan. Mais Lutèce était là, avec ses grattes-ciels démolis et arrachés, des petites lumières un peu partout, qu'on peinait a distinguer du bas des murs. Derrière ces murs, des flics déjà stressés patrouillaient les rues. Depuis Nanterre, Lutèce était... Calme. On ignorait encore avec exactitude combien de personnes y étaient passés. C'était déjà une semaine et demi depuis la bataille...

Le convoi en retour de l'île présidentielle était là. Il était composé du peloton d'honneur fait pour Madof, de civils qui n'avaient pas perdu l'occasion de commencer une nouvelle vie à Paris, et quelques remplacements pour l'armée. Mais les nouveaux soldats qui arrivaient étaient jeunes et bien trop peu nombreux pour combler les pertes. De plus, les dégâts matériels étaient énormes... Parmi ces civils, il y avait des ingénieurs dont le premier but serait d'aller récupérer le Charles de Gaulle. Laisser le véhicule le plus puissant de Paris au milieu d'une ruine...

C'était un convoi nocturne, calme. De Coubertin, blessée à Nanterre, avait fait le trajet en vertipère, avec les deux Hénin. Ils étaient sacrément privilégiés quand eux ont dû marcher pendant plusieurs jours. Dole n'avait pas passé la semaine à Lutèce, il ignorait ce qui s'était passé avec Chan, comment la ville avait changé. Il était dans le seul camion, dans un coin. La présence d'hommes en cravates ou en uniforme noir avec képis le mettait mal a l'aise. Dehors, la police de Lutèce avait foutu des cordons de sécurité pour permettre a tout ces mecs d'entrer rapidement pour être triés plus efficacement que la simple racaille parisienne. Ils avaient tous une carte d'identité et allaient sûrement avoir un confort supérieur a celui qui est devenu plutôt que né avec la nationalité, mais il fallait quand même s'assurer.

Le camion, lui, ne s'arrêta pas. Il traversa d'un coup tout la place qu'on l'avait laissé, arriva jusqu'à la base de la FNF, et les portes s'ouvrirent. Le froid de la nuit entrait dans le camion, et deux lampes torches éblouissaient les hommes.

''Pardon messieurs. Bienvenue a Lutèce.''

Un des hommes en uniforme se leva, fit un salut militaire sur son képi qu'il remettait, dit quelques mots, puis sauta a pieds joints sur le sol. Dehors, on pouvait apercevoir les trois vertipères, dont un seul était encore en train de fumer, avec quelques ingénieurs qui semblaient diriger des diagnostiques de matériel dessus. Les hommes en cravate et en beaux vêtements, Dole compris, se levèrent et se dégourdirent les jambes autour de la base, tout en portant leur barda. Tout semblait étrangement calme.

''Thomas !''

Dole se retourna. Il reconnu un capitaine dont il oubliait toujours le prénom. C'était un simple bureaucrate qui faisait partie du système administratif, plus petit que Dole, ce qui était au final un exploit, avec des cheveux bruns bien courts et des grosses lunettes.

''Laporte... Vous avez l'air fatigué...
-Et quel euphémisme ! Depuis hier après-midi je ne peut plus aller dans mon bureau ! Deux mecs qui disent faire appartenir aux services de la FNF cherchent tout !
-Dans votre bureau ? Avez-vous fait un truc contre la FNF ?
-Non ! Ils cherchent quasiment tout le monde... Ils foutent tout en bordel et se cassent. Pour l'instant personne n'a été inquiété, mais ces mecs patrouillent les couloirs. Il y a même une rumeur qui circule comme quoi Gabriel Hénin était nommé par le CR a la place de Madof !
-C'est pas une rumeur. C'est officiel.''

Dole mit ses mains dans le dos et commença a marcher. Laporte, choqué, attendit comme un con pendant quelques secondes, avant de le rattraper et marcher a côté de lui.

''Vous avez l'air nonchalant... Il s'est passé quoi sur l'île ?
-On a enterré Madof. Une sacrée fête.
-Ouais bah le président est arrivé ici il y a plusieurs heures ! Demain va avoir lieu une remise des médailles pour la plupart des soldats qui ont survécu à Nanterre.
-Bien, bien.
-On dit que Francis Huster sera présent !
-Qui ?
-L'acteur ! Vous ne le connaissez pas ?
-Le cinéma est un art dépravé qui n'intéresse que les classes les plus basses...''

Laporte ignora ce genre de commentaires pourris qui prouvaient bien que Dole était de l'île pour se concentrer sur des choses infiniment plus importantes, comme son boulot.

''Dites... A votre avis, je risque quoi ?
-Laporte...''

Dole s'arrêta et lui sourit. Les deux se regardèrent dans les yeux.

''A avoir une crampe au cul et crever. Sérieusement, je vois pas en quoi tu serais un problème ou un avantage envers la FNF...''

Dole foutait ses mains dans les poches et se dirigeait vers le bâtiment central, prêt a aller sous terre, laissant Laporte seul dans le froid.

Il entrait dans le hangar, jusqu'à l'ascenseur, avec différents soldats de différents uniformes. Personne ne dit un seul mot, tandis que l'ascenseur s'arrêtait aux différents étages pour laisser les gens aller a leur boulot, et que de nouveaux rentrent pour se casser chez eux ou aller faire la liaison autre part. Dole s'arrêta à la salle de commandement. Avec lui, quelques officiers sortaient et entraient dans la salle remplie d'ordinateurs. Dole salua quelques têtes qu'il reconnu, et parti jusqu'à son bureau. Il tourna la clé, donna un coup de pied à la porte et alluma la lampe. Il vit alors deux hommes a l'intérieur, un assit a son bureau et un autre en train de dormir sur un fauteuil.

''Ah !''

L'homme sur le bureau était en train de lire des dossiers. Dole resta devant la porte.

''Fermez derrière vous commandant !''

Dole se tourna et s'exécuta. En claquant la porte, il réveilla le collègue du mec qui était en train de dormir.

''Je suis a vous dans deux minutes monsieur Dole, posez vos effets...
-C'est mon bureau.
-Je sais, mais je suis a vous dans deux minutes...''


L'homme qui était au bureau avait un fort accent bizarre et une voix nasale... Quand il leva la tête et que la lumière du bureau l'éclaira, Dole vit que c'était une goule. Une goule, une vraie foutue goule, avec un costume noir troué et poussiéreux, une cravate bleu qui avait une coupure, et une chemise blanche qui elle semblait propre. C'était une foutue goule... Et pas une en pleine forme.
Dole pencha la tête et regarda son collègue, qui était en train de s'étirer. C'était un chauve un peu barbu qui avait une grosse balafre sur le visage. Il portait une veste et un pantalon noir en cuir de brahmine, avec une cravate très fine serrée a fond et une père de gant qu'il avait sans aucune raison. Dole, qui était trop crevé pour faire un scandale devant deux mecs qui étaient plus grand que lui et sûrement infiniment plus puissant que lui, balança son sac sur une chaise, sortit ses vêtements et les foutu dans son casier. Il sortait aussi une bonne bouteille qu'il avait acheté sur l'île présidentielle, qu'il ouvrit et but au goulot devant les deux hommes.

''La consommation d'alcool n'est pas autorisée dans l'enceinte de la base.
-Vous êtes quoi ? La Stasi ?
-La quoi ?''


Dole donna un petit rire, sûrement plus nerveux qu'autre chose.

''Vous moquez-vous donc de moi ?
-Bien sûr que non... J'espère que c'est pas mes dossiers.
-Je vous rassure. Je les ai déjà lus ce matin.
-Je peux voir votre carte et votre mandat ?
-Vous n'avez pas d'ordre a me donner... Asseyez vous.''


La dernière phrase était sortie plus violemment. C'était vraiment un accent bizarre qu'il avait... Dole fut tenté de se battre, mais en voyant le géant muet derrière lui, le collègue de la goule, plus grand que la porte et plus large qu'une glace. Il décida d'obéir et de visser son cul à la chaise.

''Bon commandant, j'ai pas de temps a perdre, monsieur Gabriel Hénin va être officialisé demain matin et on a une cérémonie de remise de médailles demain soir. Hénin nous a donné une semaine pour purger les amis les plus proches de Madof et s'assurer qu'il n'y a aucune tentative de... Dissidence.
-Dissidence ?
-Il semblerait que les visions anti-républicaines de Madof présentes depuis bien avant Nanterre ont corrompu nos plus vaillants éléments. Ces même éléments qui au jour d'aujourd'hui dirigent des avant-postes, des commandes de ressources et des mouvements de soldats. Notre tâche administrative va être chiante mais elle va être nécessaire...
-Pourquoi vous avez besoin de moi au fait ?
-Pour faire des choses simples qu'on a aussi demandé de faire a d'autres officiers. Vous allez nous donner des informations sur 4 dossiers, et nous aider un peu pour l'enquête. On vous demande rien de spécial, juste d'être présent et de mettre en confiance les officiers interrogés.
-Quels officiers au juste ?''

La goule sorti une petite fiche, où on voyait écrit 4 noms avec chacun leur photo agrafée ou retenu par un trombone.

''Jean Aymerick, lieutenant-colonel de l'état major. Philippe Noircet, commandant. Henri de la Vrillette, second de Madof. Stéphane Fabien, commandant de l'état major. Tous de vieux officiers, excepté Noircet qui n'a que la cinquantaine.
-Et que reprochons-nous envers ces hommes ?
-Officiellement ? Rien du tout. En vrai ? Contrebande. Vol. Dégradation de biens publics. Agression. Meurtre. Torture. Insubordination. Désertion. Discours anti-républicain. Association rebelle. Tentative d'attentats. Association de malfaiteurs.''

Dole attrapa les 4 photos. Aymerick et ma Vrillette semblaient être de bons grands-pères au dessus de tout soupçons. Fabien était avec sa femme sur la photo, en train de prendre un café. C'était a se demander quelle était la puissance intrusive des services ''spéciaux'' de la République... Noircet, lui, c'était une exception. Il avait vraiment une tronche de truand, avec une large cicatrice, une hétérochromie bleu/vert, des cheveux gras et noirs en bataille. L'image était précise, elle sortait des dossiers de la police de Lutèce : Noircet avait été arrêté pour agression sexuelle et avait trouvé le moyen de tabasser 3 flics. Une patrouille de la FNF passait par le plus grand des hasards dans la rue, et a réussi a sauver les pauvres poulets qui se mangeaient leurs propres matraques. Dole lisait le dossier : Noircet avait dû cuver, payer avec toutes les liquidités qu'il avait la victime et l'état, a eu 20 jours en prison et 50 jours d'arrêts, avant d'être réintégré sans autre problème. La FNF, qui désirait tout sauf qu'un de ses officiers décoré soit mêlé a une affaire de viol et d'assaut avait fait se taire tout le monde et avait prétexté que Noircet était en vacances.

''Le commandant Noircet m'avait toujours paru bizarre... Mais les 3 autres...
-La dernière affaire en date, et celle sur laquelle vous allez enquêter est un détournement de ressources primaires. Du métal, de la toile, des moteurs, des piles a combustion, des armes...
-Tellement que ça ?
-De la marchandise valant près de 350 000 francs a juste disparu du jour au lendemain. Et la seule preuve qu'on a, c'est des ordres de réquisition non justifiés.
-J'ai déjà vécu ça. La logistique est un vrai bordel. On nous préviens toujours de demander 5% de plus quand on fait des ordres de réquisition car le personnel civil se sert...
-Et comme par hasard, deux jours après Nanterre, Madof et sa clique font près d'une centaine d'ordres avec des tas de réquisitions différentes, certaines arrivant a destination, d'autres non. Cela fait 4 jours qu'on bosse dessus, et on a encore du mal a trouver qui a fait quoi...
-C'était pas des préparations pour la bataille ?
-Vous avez eu besoin de tôle et de bois à Nanterre ?''


Dole ne répondit pas a la question.

''Quand commence t-on ?
-Dès demain. On ira interroger Vrillette.''


Dole s'enfonça dans son fauteuil un moment.

''Quel est votre nom ?
-Bogdan Petrovic.
-Ce n'est pas... Français.
-C'est serbe. Je ne viens pas de l'île présidentielle. J'ai été promu simplement au mérite, commandant... Maintenant rompez. Rentrez chez vous, et tentez de revenir sobre...''


Dole se leva, prit sa veste, tout en donnant un regard au deuxième agent qui était muet et se contentait de regarder le commandant d'un visage fixe et agressif, son crâne rasé avec simplement du gris dessus le faisait ressembler a un phallus. Un énorme phallus qui aurait pu prendre deux wendigos par le cou et les tuer en les faisant se frapper l'un l'autre.

''Au fait... Monsieur Dole...''

Le commandant se retourna, alors qu'il allait partir.

''Si vous pensiez a un seul moment faire quelque chose qui mettrait les institutions légales de la république en danger... Nous avons encore de vieux dossiers qu'on peut faire resurgir... Je parle, entre autres, de violence domestique. Vous m'avez compris ?
-Oui.''
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Thomas Dole
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MessageSujet: Re: Le retour   Le retour I_icon_minitimeMer 12 Mar 2014 - 0:26

Nouvelles voix:

Dole regardait sa montre pourrie, qu'il devait changer depuis un moment. Il était 8 heures et 4 minutes, avec la pendule des secondes qui bougeait encore. Il gardait une main dans le dos, posée sur sa veste propre mais froissée. Il se regardait dans la glace sans tain, derrière laquelle devait se tenir des mecs qui l'observaient. Il s'était coupé en se rasant, laissant une grosse marque sur son cou et des petits points rouges sur sa joue. Il n'avait jamais été doué a cela.

Il observait derrière lui dans le reflet. Il y avait un soldat de la FNF dans le coin de la pièce, le visage caché, gardant ses bras croisés. Il y avait la goule assis devant la table avec des dossiers ouverts. Et il y avait le colonel Henri de la Vrillette, le meilleur ami de Madof, attablé, fumant un cigare en pleine salle d'interrogatoire. C'était un vrai cigare, gros et sale, qui en foutait partout. Il recrachait la fumée devant le visage du serbe, avant de grommeler derrière sa moustache blanche.

''Monsieur de la Vrillette...
-Colonel de la Vrillette.
-Monsieur de...
-Colonel.''


Il y avait quelque chose dans le regard du vieux qui faisait froid dans le dos. Une haine intense... Dole observait du coin de l’œil, sur la glace, toujours en sachant que devant lui des hommes bien habillés le jugeaient aussi.

''Monsieur...
-Je suis peut-être foutu mais je suis pas un chien. Même ici, dans votre ruche sous le sol, même en sachant que vous pouvez me détruire, moi, mes amis et ma famille, je reste le colonel de la Vrillette, héro de la FNF, qui a servi mon pays pour les 47 dernières années de ma vie...
-C'est faux.
-Vous remettez en question mes états de service, sale zombi ?
-Je ne remet pas ça en question... monsieur. Je remet en question votre allégeance aujourd'hui.''


La goule se retournait et observa Dole. Il semblait s'impatienter, il avait besoin de lui. Dole leva les yeux au ciel, se retourna, et se décida a s'approcher de l'interrogé. Il posa ses poings sur la table.

''Colonel. Vous me reconnaissez.
-Oui. Vous êtes le nabot nerveux qui pète plus haut que son cul. Vous avez peut-être de grosses couilles mais vous n'avez qu'une petite bite... Vous en avez rarement branlé une et ça m'étonne pas que ayez trahi Madof le premier...
-Trahi Madof ? Mais Madof n'est pas a trahir. Il est mort. Il n'existe plus. Il est fini.
-C'EST FAUX !''


Le colonel frappa la table, ce qui fit résonner la table. Dole avait reculé, le serbe avait sursauté, et derrière eux le soldat de la FNF avait sorti son M77, qu'il pointait dans le dos du colonel. Le bruit avait alerté le vieux moustachu, qui jeta un petit coup d’œil derrière lui, avant de se rasseoir.

''Vous savez au fond de vous que c'est vrai. Et d'ailleurs vous savez bien plus : Vous savez que Madof est un traître...
-Un traître ? Qu'est-ce qu'un traître, commandant ?
-C'est un homme qui manque a son devoir. Qui abandonne quelque chose a quoi il doit fidélité.
-En cette définition, je ne suis pas un traître.''


Le serbe sorti des fiches de réquisitions.

''Pas un traître ? Vous avez fait des actes de réquisitions illégaux ! Vous avez pillé des ressources de la FNF.
-Vous ne trouverez jamais la trace de ces marchandises. Mes ordres sont factices mais les ressources allouées n'ont jamais quitté Lutèce.
-Et c'est justement pour ça qu'on vous interroge...
-La ferme zombi. Je ne sortirais pas un mot.
-Colonel, vos insultes sont inutiles...
-Alors qu'est-ce qui est utile ? JE NE VOUS DIREZ RIEN ! Vous ne savez rien de mes motivations ou pourquoi un homme voudrait risquer sa vie et prendre celle des autres...''


Dole jeta un coup d’œil a la vitre sans tain derrière lui. Tout ce qu'il observait, c'était un reflet de lui-même, avec ses coupures qui ne venaient pas du champ de bataille, mais de sa salle de bain. Il avait quelques cicatrices, mais elles étaient petites, réparties sur son visages, et venaient plus du fait qu'il avait survécu a des chocs traumatiques qu'autre chose. Il toucha sa jambe. Il sentait la grosse cicatrice qui parfois le lançait, l'obligeant a prendre des médocs. Il s'était lardé bêtement en glissant d'un bâtiment pendant une marche. Il n'avait au final aucune trace de quelconque passé héroïque. Pas un doigt en moins en état torturé. Pas un œil parti en s'étant fait tiré dessus. Que des blessures d'un mec intermédiaire, entre les officiers de salon qui l'observaient derrière la vitre, bien habillés, bien nourris ; et les soldats qui chaque jour risquaient leur peau pour la FNF. Au fond, ce colonel était un peu hypocrite également...

''Colonel... Est-ce que vous savez pourquoi un homme se bat ?
-Je sais pourquoi certains hommes se battent.
-Quels hommes ? Hmm ?''


Il attrapa une photo

''Des hommes comme... Philippe Noircet ? Des hommes violents capables de tout pour leur simple pouvoir ?
-Noircet est un mal nécessaire. C'est le seul que vous trouverez.
-Vous pensez ? Regardez moi dans les yeux et dites moi, jurez moi qu'aucun de vos plus proches agents n'a jamais commis un seul crime ?''


Le colonel regarda a l'autre bout de la pièce, et attendit environ quinze seconde, avant de fixer Dole.

''Agent ? A votre avis, qu'est-ce que ce que vous appelez la dissidence ?
-Un quatro d'officiers en pré-retraite aidés par des petites frappes avec un grade. Regardez vous, vous êtes colonel mais vous ne commandez pas...
-Ferme la sale zombi !
-Il a raison. La dissidence n'a rien a voir avec la FNF d'aujourd'hui.
-Alors dans ce cas vous êtes vraiment dans une impasse si c'est votre opinion...''

Dole attrapa une chaise, et la ramena vers la table.

''Colonel... Vous n'avez aucun moyen de sortir de là... Car la FNF contrôle quelque chose qui assure notre puissance... A votre avis, qu'est-ce qui fait qu'une civilisation est incroyable, qu'elle peut régner, qu'elle peut diriger le monde et éblouir des générations d'une lumière brûlante ?
-Des armes ?
-Sûrement pas.
-Le commerce ?
-Pas du tout... Nous contrôlons l'Histoire...''


Dole sorti l'oppidium gaulois de la sacoche du serbe, sans demander son autorisation, et le foutu sur la table.

''Madof est un traître. Je le sais. Vous le savez. L'homme assis a côté de moi le sais. Mais si nous sortons dans la rue crier cela, on nous rira au nez, ou bien on nous insultera, avant que des vétérans de Nanterre ou des historiens se ramènent pour nous montrer des plans, des cartes, des ordres de bataille...
-L'histoire est écrite par les vainqueurs.
-Oh que non... L'histoire est écrite par celui qui tiens les moyens de l'écrire. Vous pensez que le pouvoir viens d'un insigne, ou d'un flingue ? Non... Le pouvoir viens du mensonge. Faire un gros mensonge et avoir tout le putain de monde s'accorder avec vous...''


Le serbe se leva de sa chaise, et sorti un pistolet a balles. Quand le soldat de la FNF tressailli, il lui fit un petit signe, et celui-ci recroisa les bras.

''Une fois que vous êtes sûr que tout le monde est d'accord avec le fait que ce qu'ils ont sur le cœur est pas vrai vous les tenez par les couilles... Il y a quoi, peut-être 30 personnes dans ce bâtiment qui peuvent entendre des tirs ?''

Le serbe attrapa le cigare du colonel hors de sa bouche, le jeta au loin, chargea l'arme et le visa en un éclair.

''Je pourrais vous trouer le corps de balles et je serais même pas arrêté... Tout le monde mentirais pour moi, tout le monde qui compte... Vous mentirez pour moi Dole ?
-J'aurais le choix ?
-Et vous sergent Marc, vous mentirez ?''


Le soldat de la FNF avait tremblé, on voyait de la chair de poule sur ses bras non couverts... Il n'avait aucun moyen d'identification et on connaissait son nom...

''Heu... Oui...''

Le serbe se concentrait sur le colonel, qui s'accrochait à la carte.

''Autrement leurs propres mensonges, ceux que chacun d'entre eux cachent a leurs familles, a leurs amis ou a leur pays, ceux que mes services connaissent les moindres détails, tout se résume a faire chuter tel un château de carte...''

La goule leva l'arme, et retira son doigt de la détente, avant de lancer un rire parfaitement terrifiant et grésillant dans son accent serbe et sa voix de goule.

''Mais je vous veux fort, et beau, et en bonne santé ! Enfin, je veux dire, la FNF va même sortir des billets de sa poche pour votre pension de retraite, vous savez, que vous ayez cette petite maison que votre femme veux, vous savez, celle dont on a récupéré le journal dans ses poubelles où elle a entouré l'annonce avec son stylo...''

Le serbe sorti une flasque de sa poche. Sûrement un alcool quelconque, irradié ou un truc, Dole voulait pas savoir. Le serbe ouvrit le bouchon et prit une gorgée.

''Vous allez vivre un grand moment, je peut vous l'assurer !''

Le serbe se pencha sur la table, et foutu son visage plein de crevasses, de ligatures et avec une couleur verdâtre devant la moustache du colonel. Dole, pour calmer le jeu, parla a sa place.

''Vous allez prendre votre retraite et abandonner toutes fonctions de commandement, et me donner toutes les informations que vous avez sur la dissidence.''

Mais Petrovic reprit la parole.

''Ou bien vous finirez votre vie au fond de la Fosse, disgracié, détruit... Et seul, sans la position de martyr dans laquelle vous pourriez vous réfugier... Votre femme ? Vous lui dites la vérité et je lui coupe les vivres et elle devra s'occuper seule de son arthrite et son cancer. Vous dites la vérité a un seul mec de la dissidence et ils sont morts...''

Le serbe s'assit.

''Maintenant... Peau lisse... Vous allez me parler des actes de réquisition.''

Le colonel posa les coudes sur la table, et foutu son visage dans ses mains. Il attendit un moment, tandis que le serbe attendit. Il ne prenait pas de notes. Les mecs derrière la glace s'en chargeraient.

''C'était... Quelques heures après Nanterre... On a été appelés...
-Par qui ?
-Philippe Noircet... Et lui même a été contacté par...
-Par ?
-Eric Serin, c'est compliqué... Bref, on a été prévenus pour une réunion d'urgence. On savait tous que Madof était plus ou moins bizarre il y a quelques temps, mais là... Il était mort en dirigeant ses troupes, et même si on allait l'enterrer comme un héro, on avait appris l'arrivé de... De mecs comme vous pour nous pourfendre et nous neutraliser... Alors on a eu un plan.
-''On'' ?
-Oui, c'était une idée couplée de Noircet et quelqu'un appelé Salomon. Noircet voulait faire un attentat contre l'Arc de Triomphe, et Salomon voulait qu'on organise des moyens de résistance... Alors on a cherché dans des casiers, et on a décidé de voler quelque chose, a parti de matériaux de récup' faciles a réquisitionner en quelques jours. Alors... On a fait... Les actes de réquisitions que vous tenez, et on a construit la chose.
-Quelle chose ?
-Le Souverain.''


Le serbe et Dole se regardèrent les uns des autres. C'était quoi ce truc.

La porte de la salle interrogatoire s'ouvrit, et Gabriel Hénin, vêtu d'un uniforme militaire rougeâtre pointa son doigt vers le colonel.

''Le Souverain ? Où avez vous trouvé les plans ?
-J'en sais rien ! On m'a juste demandé de signer des ordres de réquisition factices pour attirer l'attention des services de la FNF ! C'est Noircet, et Serin, les seconds couteaux, qui ont organisé son détournement...
-Noircet, Fabien... Mais, il y a combien d'entre vous ?
-A peine une quinzaine d'officiers, une trentaine de soldats... J'en sais rien, je connais pas beaucoup de monde...
-Mon Dieu... Je pensais que vous étiez qu'une bande de vieux pseudo-rebelles sans importance...
-Vous devez m'aider !
-Vous aidez a quoi ? Arrêtez de pleurnicher ! VOUS !''

Il se retourna et pointa vers des hommes en noir.

''Prenez cet homme et interrogez le en détail, je veux avoir tout les noms qu'il peut donner.''

Un des hommes claqua ses bottes et le salua, avant de foncer a l'intérieur prendre le pauvre vieux par le col et le sortir en trombe. Hénin soupira.

''Et merde...
-Je... Comprend pas trop, monsieur ?
-C'est quoi le Souverain ? Cela me dit quelque chose en plus...
-C'est rien ! Juste un prototype pourri de véhicule volant censé remplacer le vertipère... On en avait gardé un dans des locaux a Lutèce...
-Mais, les ordres de réquisition ?
-Vous avez pas compris ? Il n'y a jamais eu d'actes de réquisition ! C'était juste une cible géante, un intox bien devant nos têtes qu'on a tout de suite recherché en enquêtant sur des délits passés après Nanterre qui nous a gâché 4 jours de boulot ! A cette heure la Noircet a dû se casser...
-La Vrillette est resté.
-Il n'est rien... Il nous a sûrement donné que des noms de mecs qui se sont cassés de Lutèce et dont le pire qu'il a fait a été de faire des faux papiers sans savoir dans quoi il tombait...
-Le souverain, c'est quoi exactement, c'est dangereux ?''

Hénin passa sa main dans ses cheveux. Il avait déjà dit assez de merdes sous le coup de la colère.

''Agent Petrovic... Retournez a votre poste. Nous allons émettre des mandats d'arrêts et des primes au bureau des chasseurs avec récompense pour vif seulement sur tout les noms que Vrillette peut nous donner. Quant a vous, commandant Dole, votre présence n'est pour l'instant plus nécessaire. Retournez a votre bureau et ne dites pas un mot a quiconque de ce qui s'est passé. Nous vous recontacterons si vos services sont a nouveau nécessaires. Il va y avoir un beau bordel dans nos services pour savoir pourquoi PERSONNE a recherché le hangar a l'autre bout de la ville et pourquoi on a gâché tant de temps et des ressources a poursuivre d'un bout a l'autre des actes de réquisition qui n'ont jamais été exécutés...''
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