Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Le Saint, le Calme, et le Baron [Intro Solo - Part I] Sam 28 Sep 2013 - 11:01 | |
| Le Saint, Le Calme et le Baron Intro « Salut, Saint homme ! »
Vincent sursauta. Il avait reconnu la voix qui c'était élevée dans son dos. C'était celle de Jules le Calme, un drogué affilié au Trident qui devait son surnom aux effets des médicaments qu'il gobait sans arrêt, sur lesquels était toujours inscrit la mention "Painkiller", que personne n'avait jamais comprise. Jadis, c'était un des membres du Gang avec qui le Saint s'entendait le mieux ...
« Salut, Jules ... » répondit le Saint sans entrain en se tournant pour faire face à celui qui l'avait hélé.
Jules le Calme était un homme plus grand que le Saint, mais guère plus musclé ou plus gros, bien que sa maigreur soit moins squelettique. A l'instar de Vincent, il portait des vêtements amples et usés, aux couleurs ternes. Le visage de Jules était affublé de curieuses lunettes noires trop grandes aux montures quasi-inexistantes, qui lui donnait un air d'homme-insecte mutant, et sur son crâne, de longs cheveux gras vaguement blonds (ou jaunes, plutôt) formaient une croûte épaisse et sale ressemblant à s'y méprendre à des serpents venimeux, comme figées à jamais dans une immobilité puante qui dégueulasserait jusqu'à sa mort ses épaules tombantes.
« Ça faisait un bail qu'on t'a pas vu, vieux ... commença t-il sur son air nonchalant habituel qu'il devait aux médicaments qui le shootaient. Qu'est ce tu d'viens ? T'sais qu't'es toujours de la bande, hein ... »
Voilà des banalités auxquelles le Saint ne s'attendait pas. Mais sous ses airs j'en-foutiste, Jules le Calme était l'un des hommes de main les plus malins du Trident. Aussi se méfiait-il de lui, malgré leur amitié passée.
« Qu'est ce que tu veux, Jules ? répondit le Saint avec une certaine agressivité impatiente. - Bha rien ... Juste prendre de tes nouvelles. T'étais sur un coup en c'moment ? Putain, vieux ... On t'a juste cherché partout, quoi ... J'voulais juste savoir c'que tu f'sais, c'est tout ... C'est à cause d'une nana qu'on t'voyait plus ? »
Le Saint n'en pouvais plus de cette discussion. Il sentait qu'il y avait quelque chose sous chaque mot, il se sentait menacé. Ou peut-être était-ce la paranoïa ? Mais, merde, il était là, tranquillement, dans un bar assez éloigné de la zone d'influence du Trident, et pas vraiment connu pour être un lieu de passage. Et voilà qu'entrait dans ce rade miteux l'un des hommes de main du gang qui avait la réputation d'être un gars de confiance du Trident. Il entrait seul, apparemment. Et la tentation de l'égorgeait se formait comme un désir malsain dans l'esprit du Saint. Mais la crainte de la présence d'autres membres du Trident dissimulés dans les parages l'empêchaient simplement de se laisser aller à cette porte de sortie trop facile.
« J'vois qu'tu veux pas en parler ... finit par dire le hippie avec sa voix toute stone dans laquelle ne pointait aucune violence. Bon, c'est pas grave ... C'est ton droit ... On a tous nos raisons, hein ... Enfin, bref ... Le Boss voulait te voir, c'est pour ça qu'on t'a cherché. Bordel, on a cru que t'étais juste mort, j'te jure ... Faut pas s'barrer sans rien dire comme ça, Saint homme ... J'te jure, ça l'a inquiété, le Boss. - Pourquoi il voulait me voir ? coupa le Saint soudainement inquiet. La menace semblait tellement sous-jacente qu'il ne pouvait que le faire exprès. - Bha j'sais pas trop au juste, j'crois bien qu'il voulait juste te confier une mission. Un truc important. T'sais, ça doit faire bien deux ou trois mois qu'on t'a pas vu. Y a ptêt des trucs qu'tu sais pas. L'mieux ce serait juste qu'tu viennes avec moi, tu sais ? On y va ? »
Il fallait le suivre. Refuser de paraître devant le Baron quand celui-ci vous réclamait, c'était de la trahison ou de l'insubordination selon l'humeur du chef, et c'était passible de mort lente et douloureuse ou d'amputation, toujours selon son humeur. Il devait réfléchir sur la route à une bonne excuse à servir pour justifier de son absence, "dealer de la drogue indépendante parce que je peux plus supporter ta mentalité de merde" n'étant pas une bonne excuse à servir ... |
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