-Ouais par contre faudra faire gaffe, mais parents seront toujours à Métrop'. Faudra être discret.
Ses parents à Métrop'?
Alphonse jura intérieurement, il n'avait aucune envie de rencontrer ses parents. Que pourrait-il leurs dires de toute manière?
Bonjour, je suis le chasseur de primes qui accompagne votre fille pour son premier meurtre.
Il rit intérieurement en y pensant, qu'elle aurait été la réaction d'Elisabetha s'il avait dit ça face à ses parents. Les deux soeurs leur offrirent un sandwich : pour célébrer l'arrivée de la jeune femme, après le casse-croûte. Ils récupérèrent leurs affaires et retournèrent à Métropolitopia.

-On peut aller rapidement chez toi pour que je puisse me changer. Ce sera pas très long t'inquiète pas, je t’embêterai plus après promis.
Elle accompagna sa demande d'un regard triste, l'albinos haussa un sourcil puis soupira.
-D'accord, de toute façon je vois pas comment on pourrait travailler correctement en attirant autant l'attention. Aussi, ce genre de regard ne marche pas avec moi.
En effet, ils attiraient tous les regards. Être discret relevait de l'impossible pour le duo en ce moment : un albinos et une jeune femme en robe noire se baladant armés jusqu'au dent étaient la combinaison idéale pour ce faire remarquer. Les deux chasseurs de primes se dirigèrent chez Alphonse.


Arrivé chez le jeune homme, celui-ci prit son fusil, une poignée de cartouche et d'anneaux avant d'attendre la jeune femme dehors. Quand celle-ci sortit elle portait une tenue plus discrète que l'ancienne. L'albinos sourit en la voyant, la tenue était exactement adapter au travail qu'ils allaient devoir faire.
-Le marché de Métropolitopia grouille de monde et tuer ce marchand de viande s'annonce difficile, ses gardes du corps vont essayer de nous descendre si on est suspect et la foule risque de paniquer au premier coup de feu, donc essayer de faire ça discrètement. Rien que l'entrée grouille comme une fourmilière et ce marchand risque de se douter de quelque chose en nous voyant arriver. Alors que fait-on? On le descend au marché ou on s'y prend d'une façon plus subtile.
Il regarda autour de lui, les passants faisaient moins attention à eux, et avec un peux de chance ils pourraient se fondre dans la foule du marché. Les anneaux qu'il avait prit pourrait lui servir pour un éventuel achat ou pour distraire l'attention. Même s'il avait prévu un ou deux plans pour se sortir d'affaire si ça tournait mal, il savait qu'il y aurait des imprévus. Alors, mieux valait s'en protéger du mieux qu'il pouvait. Au pire les anneaux pourraient toujours servir à corrompre un garde ou un milicien pour qu'il regarde ailleurs. En plus, une confrontation frontal qui tourne au bain de sang ne l'arrangeait en rien, un chasseur de primes tuant une demi douzaine de personnes dans un contrat n'est pas ce qu'il y avait de mieux pour obtenir une promotion. Un travail bien fait lui serait plus profitable à lui et Elisabetha.

Elisabetha se changea rapidement. Elle ne voulait pas faire patienter son hôte et compagnon d’aventure. Ca faisait quand même bizarre de penser qu’elle partait enfin à l’aventure. Ce mot sonnait étrangement mais lui donnait du réconfort. Son rêve se réalisait enfin !
Quand elle se présenta devant son nouvel ami ce dernier sourit. Encore un pervers ! Elle devait changer de vêtement, cela était trop moulant. Elle ne l’imaginait pas comme ça, mais elle allait devoir faire avec.

« Le marché de Métropolitopia grouille de monde et tuer ce marchand de viande s'annonce difficile, ses gardes du corps vont essayer de nous descendre si on est suspect et la foule risque de paniquer au premier coup de feu, donc essayer de faire ça discrètement. Rien que l'entrée grouille comme une fourmilière et ce marchand risque de se douter de quelque chose en nous voyant arriver. Alors que fait-on? On le descend au marché ou on s'y prend d'une façon plus subtile.
- Je pense que la meilleur chose à faire c’est d’y aller en douceur. Ce serait dommage de se faire remarquer pour une pourriture pareille. »

Surtout que sa famille devait encore la chercher et qu’elle n’imaginait pas le courroux de son père s’il mettait sa main dessus maintenant. Elle devait lui prouver qu’elle était digne d’être un chasseur de prime et qu’elle était bonne dans ce métier pour qu’il accepte la fatalité de voir sa fille ne pas suivre la grande lignée de danseuses qu’étaient ses ancêtres.
Puis ce ne serait pas malin d’avoir tous les mafieux du coin pour ce genre de connerie.
Ils sortirent et se dirigèrent vers le marché.

La foule était dense et ils se fondirent à l’intérieur. Ils étaient moins visibles qu’avant mais ils avaient aussi plus la gueule de l’emploie qu’avant. Eli’ essayait de passer le plus possible pour un chasseur mais sans proie ni tache de sang elle avait du mal à convaincre les vieux de la vieille.

Ce fut Eli’ qui repéra le marchand grâce à la description du père. Elle prit Alphonse par le bras avant qu’ils ne se fassent repérer et elle l’emmena dans l’angle d’un stand.

« Regarde., dit-elle en lui montrant le marchand, c’est lui. Alors on attend ou on l’attire ailleurs ? »

- Je pense que la meilleure chose à faire c’est d’y aller en douceur. Ce serait dommage de se faire remarquer pour une pourriture pareille.
Lui aussi pensait ça, il chargea son fusil et le mit en bandoulière avant d'aller au marché avec Elisabetha.

Une foule dense, ce que détestait Alphonse : peu d'espace pour manier son fusil à verrou correctement, de bonne chance de se faire voler son argent par un pickpocket et le fait que toutes violences attireraient irrémédiablement l'attention sur lui de par son statut de chasseur de primes et d'albinos. Sa coéquipière était moins voyante que lui et c'était tant mieux, pas besoin d'attirer encore plus l'attention. Les trois quarts des gens savaient bien que c'était un chasseur de primes et par déduction qu'elle aussi en était une. Le marchand à éliminer ferait sans doutes un tapage monstrueux en voyant le duo arriver.

En pleine recherche, le jeune homme fut saisi par le bras et entraîné par Elisabetha dans l'angle d'un stand.
-Regarde, dit-elle en lui montrant le marchand, c’est lui. Alors on attend ou on l’attire ailleurs?
-Attends, attends, je réfléchis à comment ça va se dérouler.
Une formule que lui avait enseigné un deuxième classe pour pouvoir garder l'estime de son interlocuteur tout en ayant du temps pour imaginer un plan.
Attendre qu'il y ait moins de monde et le tuer ici même? Non, trop voyant et il y avait de bonne chance que la mafia remonte jusqu'à eux.
L'attirer dans un coin sombre et l'égorger? Comment le séparer de ses gardes du corps sans faire un massacre?
Le seul moyen d'y arriver était de se faire passer pour ce qu'ils n'étaient pas et ainsi rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, mais qui?

Des chasseurs, évidemment.

Alphonse remercia intérieurement son fusil qu'il avait avec lui depuis ses débuts en tant que chasseur. Voilà le plan : deux chasseurs du moulin à viande qui rentrait d'une chasse éreintante et faisaient les boutiques avant de rentrer chez eux. Elisabetha fait connaissance avec le marchand, l'invite à boire un verre chez Alphonse. Lui pendant ce temps là est planqué chez lui dans son placard et le tuera au moment où il aura le dos tourné. Le plan était faillible et le jeune homme n'était pas vraiment sûr qu'Elisabetha accepte mais c'était ce qu'il avait de plus sûr et de moins risquer.
-Bon, on l'attire chez moi et on le descend : en bref nous sommes deux chasseurs du moulin à viande qui rentrons d'une chasse crevante et on est venu faire des emplettes. Tu le baratines comme tu veux mais tu fais en sorte qu'il te suive jusque chez moi sans ses gardes, ensuite on le refroidis.
Sentant le classique "Et si ça dérape?" Alphonse continua :
-Ne t'inquiète pas, je vous suivrais et si tu sens que tu vas craquer ou autre chose, tu me fais signe et je le refroidis. L'essentiel et qu'on te voit lui causer et que tu te revendiques du moulin à viande en présence de témoins, ça aiguillera la mafia sur une autre piste et nous évitera d'avoir peur de chaque mafioso qu'on verra.
Voyant qu'il allait se prendre une claque ou une insulte, il termina :
-Je suis ouvert aux autres suggestions, on peut aussi échanger les places si tu le sens vraiment pas.

Le plan d’Alphonse était simple mais précis. Normalement ils ne devraient même pas avoir le moindre petit problème.
La seule chose qui la gênait un peu c’était qu’elle allait se faire repérer. Et que le marchand la suivrait peut être pas ou qu’il y aurait peut-être ses gardes du corps.
Elle se reprit, elle n’allait pas laisser Alphonse aller à sa place. Ca fonctionnerait moins bien que si c’était une jolie fille comme elle. Puis elle devait faire ses preuves en tant que chasseuse de prime. Si elle baissait les bras  à la première difficulté elle ne serait jamais prise au sérieux et c’était le plus important pour se faire respecter.

« Bon j’y vais, mais tu restes pas loin. »

Elle s’approcha du marchand. Eli’ avait peur, mais elle se retint pour ne pas trop le montrer.
Le marchand discutait avec un client, il lui vantait la qualité de sa viande. Quelle blague ! Si l’autre savait.
La jeune fille remarqua les deux hommes qui surveillaient discrètement les passants, juste derrière l’étal. Ils étaient armés. Un Napoléon pour le plus grand et un fusil-mitrailleur pour le second. Pas bon ça. Au moins l’un d’entre eux suivrait leur patron.
Quand le client eut finit Eli’ s’adressa au boucher.

« Salut Monsieur.
- Coucou ma poulette. Alors tu veux quoi ?
- Je suis une chasseuse et avec mon collègue on cherche un revendeur.
- Mais bien sur ma petite, tu as des références ?
- Ouais on vient du Moulin à Viande et on nous a dit de venir ici.
- Je parlais d’autre chose, dit-il avec un sourire vicieux. Eli’ frissonna avant de continuer
- Ah vous voulez parler de la marchandise ! Oui bien sûr, elle est dans notre entrepôt.
- Je te suis ma belle. Tony tu viens avec moi. Rémi tu garde la boutique.
- Oui chef, répondirent en cœur les deux gardes du corps »

Merde. C’était pas prévu. Ils allaient devoir faire avec.
Eli’ s’engagea en direction de chez Alphonse. Elle ne le voyait pas. Il devait se faire discret pour mieux choper Tony.
Elle sentait le regard du marchand peser sur ses épaules. Elle ne se sentait pas à l’aise. Vraiment pas.

-Bon j’y vais, mais tu restes pas loin.
Sans se faire repérer je suppose.
Alphonse se cacha le visage grâce au col de son manteau, il resta qu'en observation assez loin pour ne pas se faire voir mais assez près pour descendre ce type d'un seul coup. Apparemment sa coéquipière attendait qu'il ait fini avec un client pour lui parler, tant mieux, elle n'attirait pas l'attention de cette façon et c'était tant mieux. Puis ils commencèrent à parler brièvement puis le marchand suivit la jeune femme. Tout s'était déroulé comme sur des roulettes, il ne restait plus qu'à les suivre jusque chez lui. Juste le garde du corps qui présentait un problème, mais se débarrasser de lui serait simple, l'albinos commença la filature en pensant à comment éliminer l'escorte du marchand.

Eh merde.
Il avait oublié le détail qui allait ruiner tout son plan. Chez lui, bien en évidence dans l'entrée, il y avait son premier contrat qui trônait face à la porte. "Le premier d'une longue série" était marqué au rouge dessus. Même un aveugle ne le louperait pas ça, tout son plan détruit et réduit à néant à cause d'un stupide papier. Tant pis il faudrait improviser, ils étaient presque arrivé chez lui et plus le temps de trouver un plan parfait. Mais y aller à l'instinct ne lui servirait à rien, la dernière fois qu'il avait fait ça Elisabetha s'était retrouvé prise en otage à cause de ça. Alphonse allait devoir improviser intelligemment pour éviter de tout gâcher. Sa camarade était presque arrivé chez lui, plus le temps de penser, il ne restait plus qu'à agir et espérer que rien de fâcheux pour lui et elle n'arrive. Impossible de tirer, le coup de feu attirait trop l'attention, plus qu'à espérer que l'effet de surprise fasse son affaire. L'albinos sortit son couteau et se faufila dans le dos du garde du corps puis un bruit de verre brisé arriva. Il avait marché sur une bouteille, tant pis pour la discrétion un coup de couteau dans le dos et s'en serait terminé de ce type. Elisabetha pouvait largement gérer le marchand de viande.
Il a esquivé!
Une douleur intense dans le ventre arriva, la contre-attaque avait été fulgurante et le chasseur n'avait rien vu venir. Alphonse lâcha son couteau mais recula en prenant soin d'éloigner l'arme de son adversaire.
-Finis le contrat Eli'. Je me charge de...
Nouvel assaut : un coup de poing dans la mâchoire, qui fit reculer l'albinos. Celui-ci para le coup de poing qui suivit puis enchaîna par un coup de pied dans la rotule, l'adversaire recula en boitant. Sa rotule le faisait sans doutes souffrir, tant mieux. Le chasseur de primes attaqua d'un violent coup au visage, le garde du corps se servit de son élan pour lui saisir le bras et l'envoyer valser contre le mur. Puis il étrangla Alphonse, il tenta de se débattre tant bien que mal mais sans aide extérieur, ça allait être difficile de se sortir de là.

Pour l’instant tout se déroulait pour le mieux. Le marchand suivait Eli’ malgré le fait qu’il y ait son garde du corps. Cependant cela n’allait pas poser de problèmes vu qu’Alphonse n’était pas loin.
Ils approchaient de chez l’albinos quand elle entendit dans son dos le bruit du verre qui se brise.
Elle se retourna par instinct, ainsi que sa cible et son protecteur. C’était Alphonse. Ça c’était pas prévu.
Surprise Elisabetha resta paralysée. Pas la cible de son compagnon d’arme. Alphonse rata son coup et se prit un magnifique crochet dans le ventre. La jeune fille eut mal pour lui mais tenta de cacher son empathie pour le jeune homme de peur de se faire démasquer.

« Finis le contrat Eli'. Je me charge de... »

Et merde. Elle espérait rester tranquille mais l’interjection d’Alphonse dans sa direction fit que le marchand se tourna vers elle. Par réflexe elle sortit son Mata-Hari et le pointa vers son contrat.

« On bouge pas connard ! Dis à ton pote de lâcher mon pote sinon je tire.
- C’est quoi ce bordel ?
- Dépêche-toi !
- Pour que tu puisses nous buter tous les deux ensuite ma jolie ? Pas question.
- Ok, j’ai pas trop le choix alors. »

Elle tira donc dans la tête du gars, qui eut l’air vachement surpris mais ça c’était normal. Son employé détourna son attention d’Alphonse et fonça presque instantanément sur elle. Eli’ manquait d’expérience et les quelques secondes entre le tir, la mort du marchand et l’assaut du garde du corps elle les avait passé à regarder un cadavre au lieu de s’occuper de son dernier ennemi.
Bref elle sentit le coup passer. L’homme n’était plus armé mais il savait se battre.
Il commença par lui retirer l’arme des mains avant d’essayer de la frapper au visage. Eli’ se débâtit. Du mieux qu’elle pouvait. Elle se protégeait le visage mais la force des coups allait bientôt l’obliger à céder.
Elle espérait qu’Alphonse serait réagir vite.

-On bouge pas connard ! Dis à ton pote de lâcher mon pote sinon je tire.
Heureusement que la jeune fille avait de bons réflexes, ne restait plus qu'à espérer que la négociation se passe bien.
- C’est quoi ce bordel ?
Alphonse aurait ri s'il n'avait pas été entrain d'être étranglé. La stupidité de ce genre de type l'étonnerait toujours.
-Dépêche-toi !
Mauvaise idée de donner des ordres dans une situation aussi critique, le type pouvait mal le prendre. L'albinos priait pour que le sbire de leur contrat relâcherait sa prise sur le jeune homme.
-Pour que tu puisses nous buter tous les deux ensuite ma jolie ? Pas question.
Dangereux, ils étaient sur une pente glissante, sa partenaire devrait improviser si elle voulait qu'Alphonse survive.
-Ok, j’ai pas trop le choix alors.
Sa partenaire tua le marchand de viande, l'homme de main lâcha le chasseur de primes et se dirigea vers Elisabetha. Et elle restait immobile à regarder le cadavre, l'homme de main se rua vers elle et attaqua, apparemment le corps à corps n'était pas son point fort. La voilà maintenant dans la même situation qu'Alphonse venait de subir, le chasseur de primes bondit instinctivement sur son fusil et tira sur l'homme. La balle lui explosa la rotule, le hurlement de douleur en témoignait mieux que quiconque. Le sbire de son contrat s'était écroulé à terre, se tenant le genou en gémissant doucement.
Première balle et ça sanglote.
L'albinos réarma une nouvelle cartouche et pointa le fusil sur le crâne de sa victime. Il appuya sur la détente mais rien, évidemment son arme s'enrayait au moment d'en finir. Le jeune homme éjecta la cartouche et en remit une nouvelle, puis tira. L'homme venait de passer de vie à trépas, en y repensant Alphonse eut la nausée ; il venait d'abattre de sang-froid une personne hors contrat. Tant pis, c'était un homme de main, on ne pouvait pas vraiment qualifier ça de dommages collatéraux. Surtout qu'il les auraient dénoncé s'ils l'avaient laissé partir. Le chasseur de primes regarda brièvement sa partenaire et lança :
-Je pense que tu sais désormais les bases du métier de chasseur de primes. Je te laisse décider, de la suite, si tu veux toucher ta part vas y. Moi je vais d'abord passer chez moi voir si tout est encore en place au niveau de la mâchoire.
Le goût de sang dans la bouche lui indiquait que le coup avait été plus violent que prévu, ne manquait plus qu'à espérer qu'aucune de ses dents n'ait sauté.

Elizabetha sentit la pression de l'homme sur son cou. Puis elle entendit un coup de feu et son agresseur s'effondra. Eli' ne le vit pas, mais elle l'entendit.

«Ta gueule », dit elle avant de lui en coller une dans la mâchoire.

L'homme arrêta de crier un instant, surprit. Il ne put recommencer. Alphonse venait de lui exploser la tête avec son arme. Il en avait mit du temps avant de retirer mais Eli' lui passa cette petite erreur, trop contente de s'en être tiré s'en trop de mal.

« Je pense que tu sais désormais les bases du métier de chasseur de primes. Je te laisse décider, de la suite, si tu veux toucher ta part vas y. Moi je vais d'abord passer chez moi voir si tout est encore en place au niveau de la mâchoire.
- Non je vais t'aider, tu verra rien tout seul. Puis faut que me change, j'ai du sang partout. J'ai laissé mes affaires chez toi. En plus j'ai envie de me reposer et je me sentirai mieux si on voyage en groupe. »

Avant de partir ils prirent une preuve que leur contrat avait réussi .Ils rentrèrent ensemble. La maison n'était qu'à quelques centaines de mètres.
Eli' avait du sang plein ses vêtements, heureusement ils ne croisèrent personne, mais elle se sentait poisseuse. Alphonse aurait put faire gaffe quand même. Elle n'avait pas de change. Elle espérait qu'il avait de quoi se laver, ou du moins nettoyer ses vêtements. Voir les deux. Ce serait le rêve. S'ils avaient le temps.
Peut être qu'il voulait récupérer le matos après avoir vérifier que tout était en place niveau dentition.

A la maison. Elle lui demanda s'il avait un endroit où elle pourrait se changer, se laver et nettoyer ses vêtements.

«Je vérifierais ta blessure après si tu veux, j'ai quelques notions, je m'occupais des bobos de mon frère. »

-Non je vais t'aider, tu verra rien tout seul. Puis faut que me change, j'ai du sang partout. J'ai laissé mes affaires chez toi. En plus j'ai envie de me reposer et je me sentirai mieux si on voyage en groupe.
Le duo progressa péniblement jusqu'au péniblement jusque chez Alphonse. En chemin il éternua, sa main était ensanglantée. Le jeune homme se palpa le nez, l'orifice saignait abondamment. Il fallait que ça lui arrive, il devait saigner du nez à cause du stress occasionné par l'affrontement. Sans doutes rien de grave, si on exceptait le goût sang dans sa bouche. Ils ne croisèrent le chemin de personne en route, tant mieux. Comment justifier leurs vêtements ensanglantés et les armes qu'ils se trimballaient? A vrai dire il s'en fichait, ils n'avaient croisé personne alors tant mieux.

Chez lui, sa coéquipière lui demanda :
-Je vérifierais ta blessure après si tu veux, j'ai quelques notions, je m'occupais des bobos de mon frère.
-Ca ira. Si t'as besoin de te débarbouiller la salle d'eau est juste la. Dit-il en pointant du doigt une partie du wagon.
Alphonse laissa Elisabetha vaquer à ses occupations, il avait d'autres soucis à régler ; l'albinos ouvrit la bouche devant un petit miroir et s'examina les dents. Rien n'était parti, c'était l'essentiel. Ce problème était résolu, ne restait plus qu'à résoudre celui du goût de sang dans la bouche, le chasseur de primes chercha dans une armoire et vit toutes les boissons.
Quand les soldats parlent d'une capitaine portée sur la bibine, je me demande s'il parle de ma mère.
Elle rapportait toujours une ou deux bouteilles quand elle venait lui rendre visite. Lui qui ne buvait que rarement, parfois sa mère voyait l'amas d'alcools accumulés et décidait spontanément de l'aider à s'en débarrasser. C'était sa mère et il ne pouvait rien n'y faire, mais le jeune homme songeait aux soldats sous les ordres de la capitaine : ils étaient chanceux d'être affecté à elle, elle était souvent affectée à faire de la cartographie de précision avec ses hommes dans des lieux relativement sûrs de Paris. Enfin ils devaient aussi supporter les petits détours qu'elle faisait pour "tester les boissons locales", mais ça restait tolérable en général. Le chasseur changea de haut, son sang s'était étalé sur le col noir de sa chemise. Il prit un vieux manche long qui traînait sur son lit puis ouvrit une cannette de vin et en but quelque gorgée, histoire de faire passer le goût amer de l'hémoglobine. Sentant l'ennui s'installer, l'albinos s'installa sur son lit et sirota sa canette tranquillement.
Et la note qu'a laissée Evangeline. Je l'ai laissé traîner dans la salle de bain. Elle disait quoi la note... "Apporte les canettes la prochaine fois".
Entre deux accès de douleurs dans le ventre, le jeune homme réfléchissait puis se souvint du sens de cette note : elle et lui s'amusait à jouer aux lanceurs de couteaux sûr de vieilles canettes vides. Il valait mieux laisser tomber ce détail sans intérêt.

Elizabeth se lavait enfin. Elle attendait ça depuis que le garde du corps avait relâché sa matière grise sur ses vêtements, lui barbouillant le visage et les avant-bras par la même occasion. Par chance, ses réflexes lui avait permis de garde les yeux et la bouche fermé.
Elle se déshabilla donc, non sans vérifier avant si la porte était bien fermée, on savait jamais. Il y avait de l’eau, Alphonse était connecté au réseau de distribution des égouts. L’eau était un peu trouble et froide mais elle n’avait que ça sous la main.
Eli’ avait quelques écorchures et elle s’entreprit à les nettoyer. Quand elle eut finit elle prit une serviette à Alphonse, encore, se sécha, puis elle remit sa robe. Elle était un peu froissée mais ça se voyait pas trop.

Elle était prête. Eli’ sortit et vit Alphonse le regard perdu dans le vide. Inquiète elle s’approcha.

« Ca va pas ? Tu veux que je te prépare quelque chose ? »

Vu qu’il ne répondit pas, elle décida de quand même se faire à manger, quitte à sa servir chez Alphonse, au pire elle le rembourserait sur l’argent du contrat.

« Bah moi j’ai faim. Je vais voir ce qu’il y a. Boit un coup ça te fera du bien. »

Tandis qu’elle fouillait ce qui servait de cuisine à la recherche de nourriture, elle vit ce qu’Alphonse fixait, de l’alcool. Il avait peut-être un problème avec ça ?

« Tient c’est pas con ça, dit-elle en prenant une bouteille. Je crois que ça a l’air pas mal. Oh des verres. Ça te dérange pas ? »

Pas de réponse, ou du moins elle l’ignora. Elle avait failli mourir quand même. Elle but un verre, quand même elle avait risqué sa vie ! C’était fort ce truc, c’est quoi comme came ? Ah de la vodka. Allez hop un autre verre pour la route.
Elle trouva une boite d’haricot et un peu de viande, sûrement du radcafard et commença à faire quelque chose avec. Eli’ savait cuisiner, chose extrêmement importante pour une femme zingaro. En plus c’était elle qui s’occupait de son petit frère. Donc même avec deux fougères et un trognon de pomme elle savait faire quelque chose de mangeable.

« Ca à pas l’air d’aller ? T’es encore blessé ? »

Spoiler:

L'alcool commençait à faire effet, la douleur dans les côtes commençait à s'estomper et le chasseur de primes se sentait un peux mieux.
-Ca va pas ? Tu veux que je te prépare quelque chose ?

Une voix lointaine lui demandait ça. Non il n'avait pas faim, et ce n'était pas à cause de la mort des deux hommes, il avait vu bien pire.

-Bah moi j’ai faim. Je vais voir ce qu’il y a. Boit un coup ça te fera du bien.

Il venait de se vider une cannette de vin rouge, s'il en prenait une autre il finirait ivre mort. Ses neurones
luttaient déjà pour aligner deux pensées lucides.

-Tient c’est pas con ça. Je crois que ça a l’air pas mal. Oh des verres. Ça te dérange pas ?

Non ça ne le dérangeait pas, de toute façon il avait tellement d'alcool qu'il en avait un placard plein. Que des bouteilles et des canettes, sa mère était un gouffre à vodka, bière et vin rouge à un point que son foie aurait dû exploser trois fois. L'albinos se leva et marcha jusqu'à une fenêtre et regarda dehors, le métro à perte de vue. Pas de signe de danger pour l'instant, un petit bruit attira son attention au pied du wagon. Une petite souris qui cherchait quelque chose à manger, rien de particulier.
Quel bordel ce contrat.
Pour résumer les choses, il s'était planté avec l'attaque surprise sur le marchand, ils avaient échappé de peu à la mort et ils avaient tout les deux étés amochés. Pouvait-on faire pire comme contrat? Au moins ils ne risquaient pas de représailles de la mafia, celle ci pensant que ce sont deux chasseurs du Moulin à Viande qui ont tué le type. En y réfléchissant un peu la prime qu'ils gagneraient tous les deux seraient d'environ quarante anneaux : il fallait compter les frais médicaux et les munitions gaspillés, même si quasiment aucune cartouche n'avait été tiré. C'était sans importance, ils toucheraient la prime et ça s'arrêterait ici. Mais il y avait moyen de se faire quelques à coter.

-Ca à pas l’air d’aller? T’es encore blessé?
-Ca va, je pensais à la prime, quarante cinq anneaux chacun. Sans vouloir être indiscret tu disais que tu voulais pas te faire chopper par ton père, problème de famille je suppose.

Lui en avait connu des problèmes de famille : le divorce de ses parents, son père qui faisait des siennes la rare fois ou il avait rendu visite au jeune homme en même temps que sa mère. Parfois Alphonse regrettait le choix d'avoir suivi son père lors du divorce, il aurait pu devenir soldat de la FNF. Peut-être même aurait-il pu empêcher la mort de son amie d'enfance, mais cela n'avait plus d'importance désormais. Il avait fait son choix et c'est ce qui importait. Son habituel sourire avait laissé place à une mine plus sombre.

« Ça va, je pensais à la prime, quarante-cinq anneaux chacun. Sans vouloir être indiscret tu disais que tu voulais pas te faire chopper par ton père, problème de famille je suppose.
- Ouais j’en avais un peu marre de la pression familiale alors j’ai fugué. Mais je suis une grande fille, j’ai le droit de faire ce que je veux. Sauf que mon père n’est pas trop du même avis. Donc on est un peu en conflit sur ça, donc faut que je reste un peu discrète le temps que je puisse lui montrer que je peux me débrouiller seule. Je crois que c’est prêt. »

Elizabetha vida le contenu de sa casserole dans deux assiettes qu’elle avait trouvé totalement par hasard. Elle ne s’était vraiment pas gênée mais Alphonse semblait ailleurs. Elle lui apporta une assiette et s’assit à côté de lui.

« T’as vraiment pas l’air dans ton assiette, si t’as besoin de parler je suis là. »

Eli’ repensa à la somme qu’elle allait gagner, 45 anneaux, c’était vraiment pas mal. Comme ça elle pourrait renchainer avec un autre contrat, gagner plus pour enfin s’installer dans un endroit tranquille, même s’il était miteux. Elle serait enfin indépendante et libre et son père serait obligé de reconnaitre qu’elle pouvait se débrouiller seule, sans la protection de tous les hommes zingaros. Bref ce serait parfait. Elle rebut une gorgée de son verre de vodka. La bouteille se viderait sans doute dangereusement ce soir si elle ne faisait pas attention.

-Ouais j’en avais un peu marre de la pression familiale alors j’ai fugué. Mais je suis une grande fille, j’ai le droit de faire ce que je veux. Sauf que mon père n’est pas trop du même avis. Donc on est un peu en conflit sur ça, donc faut que je reste un peu discrète le temps que je puisse lui montrer que je peux me débrouiller seule. Je crois que c’est prêt.

Dit elle en lui passant une assiette. Sa avait l'air bon.

-T’as vraiment pas l’air dans ton assiette, si t’as besoin de parler je suis là.

Des paroles réconfortantes mais qui ne l'aidait en rien, toutefois peut-être pourrait-elle le conseiller sur la suite.

-Mes parents se sont séparés quand j'avais douze ans. J'hésite à aller m'engager à la FNF, c'est pas le fait de retourner voir ma mère de façon plus régulière qui me fait peur. C'est plutôt affronter les fantômes de mon passé qui me fout les jetons.

Et aussi que si j'avais choisi la FNF ma meilleure amie ne serait pas morte. Enfin, je suppose.
Affronter le regard d'une ancienne connaissance, devenir soldat et laisser de coté les magouilles et avoir un train de vie stable. Ce n'était pas ce qui lui faisait le plus peur, sa plus grande terreur était la mort. Que se passerait-il ensuite? Il irait dans un endroit ou le ciel était bleu et où il ne fallait pas tuer pour vivre, le paradis? Non, l'albinos était athée. Il ne croyait pas à ce genre de chose, mais le jeune homme n'était pas pressé de découvrir ce qui se passait après la mort.

-Bon, c'est pas ça qui m'empêche de dormir la nuit. Mais j'hésite, s'engager ça veut dire un paquet de truc : quitter Métrop' aller à Lutèce, tuer des psycho' et tout le reste. Alors je sais pas trop quoi faire.

Dur de répondre à une telle question, mais il avait étalé les faits. Il avait excepté d'autres préoccupations, mais il avait dit le plus important. Alphonse vit le verre de sa camarade vide, la bouteille de vodka semblait avoir diminué de niveau. Encore un cadeau de sa mère qui consommait des quantités inhumaines d'alcool. Si elle tenait aussi bien la vodka que sa mère, les conséquences sur sa maison pourraient être fâcheuse, très fâcheuse. L'albinos se souvenait de la fois ou sa mère avait cassé la moitié des vitres alors qu'elle était ivre morte. Pourquoi? Elle avait prétendu que des rôdeurs léchaient les fenêtres et voulaient un payement pour ça. Le jeune homme avait remis en cause ses dires sans toutefois pouvoir limiter les dégâts. Sa mère était un danger public ambulant quand elle buvait, alors s'il pouvait éviter de constater le comportement d'Elisabetha quand celle-ci forçait sur la bouteille c'était tant mieux.

-Par contre je te suggère de te modérer sur la vodka. J'ai déjà constaté ce que pouvait faire une personne armée et avec un verre de trop dans le nez. Ma mère a apprise à mes dépends que trois verres de vodka c'était trop pour elle.

Alphonse avait formulé sa demande plus sur le ton de celui qui a vu sa maison dévastée par sa mère ivre
morte que sur un ton agressif ou hautain.

Alphonse lui avait déballé toute sa vie comme ça. Enfin presque. Il ne lui avait pas dit ce qui n’allait pas avec sa mère. Mais il avait parlé. Il s’était confié. Eli’ était contente. Elle avait enfin un ami.
Elle posa son verre, vide, sur la table.

« Pour la vodka, t’inquiète pas je gère. Pour ton truc de la FNF, je pense que c’est pas une bonne idée. Tu sais ils ont pas bonne réputation, du moins pour ce que j’en entends. Je les connais pas personnellement, je n’ai vu que quelques patrouilles au plus. Le mieux c’est de faire selon ton cœur. Personnellement, je te conseillerais de ne pas t’engager et d’essayer de voir ta mère quand même. Une maman on en a qu’une et c’est important. »

Eli’ racontait un peu n’importe quoi. Elle sentit l’alcool lui monter à la tête, et elle prit appui sur le mur pour ne pas s’écrouler.
Le plus sûr c’était d’aller se coucher, ils verraient bien ce qu’ils feraient le lendemain. Alphonse devait bien sentir l’alcool dans sa voix et dans son attitude. Ce qu’elle ne voulait pas.

« Bon je crois que je vais aller me coucher, je te dis à demain. Je pense qu’on pourra rentrer ensemble récupérer la récompense. C’était gentil de ta part de m’aider. »

La nuit fut longue et le matin accompagné d’un sacré mal de crâne. Elizabetha s’était levé un peu plus tôt qu’Alphonse et après avoir refouillé la maison elle s’était pris un verre d’eau fraiche et le reste de nourriture d’hier. Elle se renversa de l’eau sur le crâne et se mit un linge mouillé sur la tête tout en mâchouillant la viande qui malgré une nouvelle cuisson avait eu le temps de durcir.

« Bonjour, dit-elle en voyant Alphonse arriver. On part quand tu veux mais j’aimerais ne pas trop trainer ici, si c’est possible. »

Elle ria, et malgré la douleur elle se sentait plutôt bien.

-Pour la vodka, t’inquiète pas je gère. Pour ton truc de la FNF, je pense que c’est pas une bonne idée. Tu sais ils ont pas bonne réputation, du moins pour ce que j’en entends. Je les connais pas personnellement, je n’ai vu que quelques patrouilles au plus. Le mieux c’est de faire selon ton cœur. Personnellement, je te conseillerais de ne pas t’engager et d’essayer de voir ta mère quand même. Une maman on en a qu’une et c’est important.

La dernière phrase fit réfléchir Alphonse, même s'il s'entendait bien avec sa mère c'était plutôt à son père qu'il pensait. C'était le vide intersidéral depuis un bout de temps entre lui et le jeune homme. Mais Elisabetha se leva et pris appuie sur un mur, sans doutes que l'alcool commençait à faire effet. Les gens avaient tendance à penser que tous les alcools rendaient ivres à la même vitesse, mais la vodka était la preuve que non.

-Bon je crois que je vais aller me coucher, je te dis à demain. Je pense qu’on pourra rentrer ensemble récupérer la récompense. C’était gentil de ta part de m’aider.

L'albinos fit un petit signe de tête en guise de réponse. Sa camarade allait se coucher, lui resta debout encore quelques minutes, le temps d'inspecter son arme et ses cartouches : hors de question que son arme s'enraille encore une fois. Même si l'albinos tombait de sommeil, puis au bout de quelques instants le chasseur de primes s'endormit sur sa table de travail.

Alphonse bailla et consulta sa montre, c'était le matin, il s'était endormi. Il avait encore poussé son sommeil dans ses retranchements, sans doutes devrait-il prendre quelques jours de repos. Relâcher la pression. Puis il entendit un bruit venant de la cuisine, l'albinos se leva et alla voir. Elisabetha avait un linge sur la tête et mâchait quelque chose, quand elle s'aperçut de la présence du jeune homme elle lança.

-Bonjour. On part quand tu veux mais j’aimerais ne pas trop trainer ici, si c’est possible.
-Je vois, alors on part tout de suite. J'aimerais en finir avec ce contrat.

Il prit son fusil et la prime puis ils partirent quand Elisabetha fut prête. Son arme était plus symbolique qu'autre chose, le trajet de Métrop' à la guilde était sûr. De plus, la plupart des gens évitaient d'attaquer des chasseurs de primes sans raison, le butin ne valant parfois pas les efforts requis à l'embuscade. Il ne restait plus qu'à espérer que les deux chasseurs de primes ne rencontrent aucun problème en route. Alphonse n'avait aucune envie de se battre alors qu'il allait toucher sa prime pour le meurtre de ce marchand. Ce type avait déjà causé assez de problèmes au jeune homme sans que d'autres imprévus viennent se rajouter.

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