Nom: LeBonPrénom : Hadrien Race :HumainDate de naissance : 2141 (environ)Description physique : « Qu’est ce que vous voulez qu’j’vous dises de lui ? Il est arrivé pendant une tempête, comme ça, sans crier gare.
« On s’était tous abrité dans l’bar v’voyez, histoire de s’protéger du vent et du sable, pas’k c’est pas bon d’rester dehors quand l’vent vous fouette la tronche a vous en arracher la peau.
Donc on était tous là, en train d’parler et d’boire, y avait l’gros Jo’ qu’essayait encore d’attraper Rosie, mais Rosie elle voulait pas qu’elle disait, il avait pas assez d’francs qu’elle disait, moi j’étais contente que ça soit elle qui pelote pour une fois, j’en avais ma claque de c’débile. Raymond y trichait encore aux cartes, et les autres y f’saient encore semblant d’pas l’voir ; y avait tout qu’étais normal, a part la tempête j’veux dire.
« Moi, j’commençais a avoir peur qu’eul vent nous arrache le toit du bar pour nous l’foutre sur la gueule v’voyez, c’est qu’elle tient pas d’bout c’te putain d’bicoque. »
« Et donc là, t’as la porte qui s’ouvre. Pour sûr ça nous a tous foutu les ch’ton ! T’as tout le vent qui s’est engouffré dans l’bar, ça a mis un sacré merdier ! Les carte s’sont envolées, y la moitié des gus qui s’sont r’trouvés l’cul par terre, et moi avec ! J’te dis pas, j’étais furax, j’avais du graph plein la tronche et plein ma robe ! Déjà qu’il est cher, en plus il pue ce graph, alors en avoir plein ma gueule ça m’a mit de mauvaise humeur j’vous dis pas.
« Donc, dès que la porte s’referme, j’me lève. Histoire de voir qui c’est le p’tit malin qui s’amuse a m’faire renverser mon verre. J’pensais pas qu’ça s’rait un gars qui entrait, j’pensais qu’c’était un gogo qui voulait nous faire une blague pourrie.
« Bah non, c’tait l’bonhomme au chapeau, cui la même dont vous parlez.
« Quand j’l’ai vu , ça m’a coupée dans mon élan, j’sais pas comment j’pourrais vous dire, il avait un… Un truc ! Ecoutez ça fait què’que années déjà que j’travaille l’tapin, j’ai vu passer des péll’té d’mecs, et tous plus crades les uns qu’les autres, et j’pensais qu’j’étais dégoutée des hommes… Mais j’sais pas, c’gus là il… j’sais pas, c’était comme s’il était pas d’ce monde.
Déjà il était propre, y portait une chemise de toile, OK, elle était usée, mais elle était propre. Pareil pour son pantalon bleu, un Jinss il a dit qu’ça s’appellait j’crois… Bref, propre, nickel, pas une tache de gras, rien !
« Il avait un grand chapeau, en cuir, allez savoir comment il faisait pour tenir encore sur sa tête avec tout ce vent ! Pis il avait un grand blouson en cuir aussi, l’genre qui traine par terre là, comme c’que l’ancien Policier il avait, sauf que la, il était propre. Mais j’vous l’ai d’jà dit ça.
« Donc, j’disais quoi déjà … Ah ouai ! Donc il est entré, moi j’me suis coupée dans mon élan, j’pense que ça aurait été n’importe qui d’autre j’ui aurait démonté sa tronche ! Mais lui non. Non non non, pas lui. Bref, l’silence est resté, même quand il a fermé la porte, y avait plus qu’le bruit du vent dehors, et encore, j’crois qu’il était mon fort i’m’semble, même Raymond il avait arrêté de p’loter Rosie !
« Il a enlevé la masque a gaz qu’il avait sur la gueule, c’était c’genre d’masque qui vous prend que le bas de la tronche, il a regardé toute la pièce, comme s’il voulait voir si tout était bien a sa place, comme il le fallait. Et pis il a sourît.
« Tudieu j’vous dis pas ! C’sourire ! Roh lalalala ! Déjà qu’on r’tenait tous notre respiration ! j’crois qu’on a failli s’étouffer quand y nous a r’gardé comme ça ! C’était comme si l’Dieu des anciens en personne il était venu nous serrer la pogne ! Il avait un ‘rgard ! Pas qu’ces yeux avait une couleur exceptionnelle, nan, mais sont regard il était… Woaw, magique.
« Il a traversé lentement l’bar, tranquillement, comme s’il était chez lui, nous on s’génait pas pour l’regarder, c’tait d’la fascination a l’état pur ! Jamais vu autant de… de… d’force, d’assurance, chais pas, jamais vu un homme comme ça.
« Il était un plus grand que moi… genre a peu près.. comme ça [1m87] et il était bien costaud et bien musclé, pas le genre « survivant des terres désolées » tout sec, nan, c’était plus comme s’il avait jamais connu la faim ou la soif et qu’il avait d’la muscussion, c’est impossible je sais, mais ce gars était impossible ! Il avait les joues carrées, des vraies joues d’homme, pis il avait pas cette barbe dégueulasse qu’y z’ont tout les autres, il avait des poils comme si y s’était rasé y a trois jours, il était … Beau, ouai, il était beau. A s’en damner.
« Il est passé d’vant moi, il avait toujours ce sourire, j’l’oublierai jamais c’sourire, et il est allé direct au bar. Son odeur ç’a était l’pire dans l’histoire, c’t’odeur elle m’a prise aux tripes, j’sais pas comment j’ai fais pour pas m’évanouir, y sentais fort ouai, mais bon, mais bon j’vous dis ! Humhum désolée…
« Bref ouai, j’l’ai vu votre bonhomme.
Profil Psychologique :Ouai, il a tué. Combien ? Chais pas, beaucoup, pas beaucoup... Qui peut le dire ? De toutes manières, les morts, c'est les seuls qui viendront pas te faire de mal ici.« On ne dirait pas comme ça mais, je le sais parce que j’ai bourlingué avec lui pendant un bon moment, ce type est un salaud. Enfin il se voit pas comme ça lui, pour lui, tuer des gens c’est juste une manière comme une autre de gagner du fric, et faire semblant d’être pote avec des gens, c’est juste une manière comme une autre de les tuer plus facilement.
« Je sais pas ce m’impressionne le plus chez lui : cette facilité a avoir la confiance de n’importe qui, que ce soit une goule, une femme, un homme, ou même un clebs !
Ou le fait qu’il l’utilise surtout pour se remplir les poches…
« Le pire dans l’histoire c’est que plusieurs fois, il s’était vraiment lié d’amitié avec ses contrats ! Et pourtant ça l’a pas empêché de les buter dans leur sommeil ; j’l’ai vu pleurer ces fois là, après les avoir tué, mais c’est tout. Le soir il dort bien, pas de cauchemar, rien.
Je sais pas si je pourrais continuer a vivre en sachant que j’ai tué mes amis pour une poignée d’anneaux, mais visiblement lui, ça le dérange pas.
« Mais si on ne connait pas cette partie de lui, c’est vraiment un mec génial ! J’en ai pas rencontré des tas qui se plient autant en quatre pour toi. Bah justement, je t’ai dit qu’on avait un peu voyagé ensemble, et bah figure toi qu’une fois, un groupe de fous furieux qui traine autour de Paris nous a attaqués. Ils étaient trop nombreux, et j’m’étais pris un pruneau dans la jambe, regarde, juste là.
« Je pissais le sang, et ça faisait un mal de chien, tellement mal que je pouvais plus marcher ! J’me suis dis ‘
ça y est, c’est maintenant qu’il va me laisser là, pour les retarder, et prendre ses jambes a son cou’, après tout, c’est la loi du survivant hein.
« Et bah non, il m’a tiré a couvert, il m’a caché, et il est allé se rendre, les bras en l’air. Les tarés l’ont choppé, mais avant qu’ils aient eu le temps de lui faire quoi que ce soit, il leur a dit des trucs. Je n’entendais pas, et je voyais pas bien. Mais ils ont rit ces cons, et là j’ai su qu’ils étaient foutus.
« Il a pointé un endroit du doigt, et il leur a encore parlé, ça a dû les intéresser, parce qu’ils se sont directement dirigés vers là bas, Hadrien devant.
« Il en restait encore quatre de ces junkies, et pourtant il est revenu tout seul, a la tombée de la nuit. Il a rien dit, et je lui ai pas posé de question.
« Après il m’a porté pendant trois jours, je peux te jurer que ça a été les pires journées de ma vie, et lui aussi, il en a chié ! Mais au milieu du troisième jour, on est arrivé dans un petit bled, y avait un médecin-boucher, et Hadrien a payé la réparation d’ma jambe.
« Ce mec m’a sauvé la vie, et plus que ça, il m’a remît en état, on a bossé six mois ensemble, je l’adorais ouai, tu peux en être sur, mais même au bout de six mois je savais même d’où il venait. Pour faire court, il m’avait donné son prénom, et encore, j’parierai pas qu’c’est le vrai…
« Ouai, c’est un mec génial, mais je suis content de plus le voir.
SPECIAL : Compétence | Strength | Perception | Endurance | Charisma | Intelligence | Agility | Luck |
Valeur | 7 | 3 | 5 | 10 | 7 | 4 | 4 |
Biographie :Hadrien est né. Ça, il le sait, il ne sait pas quand exactement, mais il est né, ça c’est sur.
Il est né a Paris, ça aussi il le sait, c’est son père qui lui disait tout le temps : «
Un jour fils, un jour on retournera a la maison, je te promets, on y retournera tout les deux. »
C’est son père qui l’a éduqué, seul, parce que sa mère était morte en couche. Il a tout fait pour que son fils devienne un homme bon, et il y est presque arrivé.
Lorsque la FNF est revenue a Paris, Hadrien avait tout juste six ans, c’est a ce moment que son père, en communiste convaincu a décidé de quitter les ruines.
«
On va aller vers l’océan, tu vas voir, c’est beau, ça te plaira j’en suis sur. »
Ils ont prit la route, le père et le fils, sous le soleil et les radiations. Ils ont traversé les Terres Désolées, et Hadrien a énormément apprit durant les deux ans qui furent nécessaires pour atteindre l’immense étendue bleue et polluant de l’Atlantique ; son paternel s’arretant sur chaque plante, devant chaque nuage, chaque animal, se perdant en explications et détails plus ou moins complexe sur l’objet de son intérêt.
Il lui apprît comment fabriquer des pièges rudimentaires, comment trouver de l’eau grâce a une baguette de sourcier, il lui apprît comment survivre aux Terres Désolées.
Lorsqu’ils atteignirent enfin l’Océan, Hadrien était âgé de presque neuf ans.
Ils s’installèrent dans une petite communauté de pécheurs, a laquelle ils s’intègrent facilement. Les gens étaient émerveillés par le garçon, par sa joie de vivre malgré les épreuves, par l’entrain qu’il mettait à découvrir les gens, par la bonne humeur qu’il laissait dans son sillage.
Ils étaient aussi bien content d’accueillir un homme capable de soigner les malades, et bien vite ce fût comme si le père et le fils avait toujours vécût ici.
Les douze années qui s’écoulèrent alors, furent les plus belles de la vie de Hadrien, et même si son père continuait de parfois lui dirent «
encore quelques mois fiston, et on pourra rentrer a la maison. On est bien ici, mais c’est pas chez nous. »
Hadrien l’écoutait, comme il le faisait toujours et comme il l’avait toujours fait, mais en sort for intérieur, il ne voulait pas partir, il était chez lui, quoiqu’en dise son père.
Mais comme dans toutes les histoires qui commencent bien, il y a forcement un moment ou le bonheur se brise ; et le bonheur de Hadrien volât en éclat dans une explosion de grenade.
Le retour de l’armée n’avait pas poussé que la famille LeBon a l’exode, des bandes , dangereuses et armées pour la plupart s’était lancées sur les routes, et après des années de pérégrinations et de violence vagabonde, une compagnie de ces âmes damnées arrivât au village de Hadrien.
Ce devait être le destin qui l’avait poussé a se rendre dans les collines se jour là, sans raison particulière, car il fût le seul survivant du massacre.
Il entendît distinctement les détonations, les cris et les rires gras des attaquants, il restât paralysé. Ce ne fût que lorsqu’une épaisse fumée noire embrunit le ciel qu’il pût enfin mettre en pratique un conseil de son père : « Si tu entends des coups de feu, ne t’en approche pas, fait un grand détour, mais ne t’en approche pas. »
Alors il partît a pied dans les Terres Désolées, avec pour seul équipement de survie ses vêtements et un petit couteau.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, Hadrien aurait pu trouver son chemin dans les désolation irradiées (car c’était un jeune homme débrouillard) et il aurait pu survivre et faire ensuite partie de la masses anonymes des survivants sans destin, ni gloire.
Mais la vie en décidât autrement.
Le chef des meurtriers, un certain Alain la Truffe, remarquât les traces qui partaient dans la colline. Un autre jour, il aurait sans doute laissé ce fuyard a survivre, mais en cette soirée, il était d’humeur joueuse.
Comme quoi, tout ne tient qu’a un fil.
Il fît signe a ses barbares de ramasser tout ce qui avait de la valeur, et de le charger sur les Brahmines, avant de suivre la piste.
On ne l’appelait pas La Truffe pour rien, cet homme était un chasseur, et il adorait pas dessus tout chasser les humains.
Sa cible avait plusieurs heures d’avance sur lui et ses hommes, elle se déplaçait vite, et connaissait visiblement le terrain, car durant deux jours l’écart qui séparait la proie de son prédateur se creusât.
La Truffe aimait ça, il aimait la difficulté, et il savait que si son gibier continuait a cette allure il se fatiguerait vite…
Et, en vieux chasseur, il ne se trompait pas.
A l’aube du troisième jour, les traces étaient déjà plus fraiches, et ils trouvèrent les cendres encore chaudes d’un feu.
Au quatrième jour de traque, le tireur du groupe entr’aperçut la silhouette les précédant sur une colline, a la limite de son champ de vision.
La Truffe ne se pressait pas, au contraire, il voulait que celui ou celle qu’il chassait soit si épuisé qu’il accueille la mort avec un sourire, mort que La Truffe ne lui offrirait sans doute pas sans s’amuser avant.
Il ralentît donc le pas, et laissât de plus longue pauses a ses hommes et a lui-même.
Alors que eux se nourrissait de viande de radcochon fumée, buvait de l’eau pure et dormaient huit heures par nuit autour d’un feu de camps, Hadrien vivait dans la peur, il mangeait ce qu’il arrivait a cueillir en marchant, ne cessant de mettre un pied devant l’autre que quand la nuit était tombée, pour repartir aussitôt que le soleil pointait.
Il dormait dans des canalisations, sur des arbres ou des toits, d’un sommeil léger et agité, tremblant pour sa vie et de froid, pleurant de faim et de peur et de tristesse.
Les jours se changèrent en semaines, et, n’aurait été les traces qui confirmaient que celui qu’il suivait été toujours en vie, La Truffe aurait depuis longtemps abandonné la chasse, persuadé d’avoir manqué le cadavre de sa proie. Il était véritablement impressionné par l’endurance, et il se fît la promesse de lui offrir un mort rapide, en échange de la belle chasse à laquelle il avait pu participer.
Hadrien quant a lui, flottait désormais a la frontière de l’inconscience, ses jambes ne fonctionnaient plus que par automatisme et il avançait droit devant, sans regarder ou ses pas le menaient. Ses lèvres étaient sèches, sa peau tannée pelait a tout les endroits ou elle était exposée. Il lui semblait entendre en permanence des rires gras et des explosions, toujours plus proches. Parfois son père venait marcher avec lui, lui indiquant les ornières où les racines dans lesquelles sa jambes aurait pu se coincer, parfois ils discutaient tout les deux, sous le soleil de plomb.
Il avait du mal a penser, il semblait que tout son univers s’était résumé a la chaleur, et a la marche… est ce qu’il avait déjà fait quelque chose d’autre avant de marche ? Et pourquoi marchait-il d’ailleurs ?
Lorsque le soleil se couchait, il s’écroulait au sol, inerte, sans plus se soucier de sa sécurité, et il se relevait quand la lumière le réveillait.
Il en fût ainsi pendant une semaine, une semaine qui changeât totalement le jeune homme.
Mais alors que la mort revenait une énième fois proposer son repos a Hadrien, ce dernier sentit une douce fraiche sur ses pieds, il s’arrêtât de tituber et baissât les yeux.
Il y avait une flaque d’eau. D’eau fraiche, et manifestement pure.
Il se jetât dedans, buvant a grande goulées se liquide si précieux, si bon, si doux.
Il bût jusqu'à s’en faire vomir, et il bût encore après, il s’inondât le visage, le torse, les habits, s’il s’était noyé a se moment là, il serait mort heureux.
Puis il réalisât qu’il était a l’ombre. Dans un petit canyon a l’intérieur duquel la lumière du soleil mourant ne frappait pas.
Emerveillé, et réussissant enfin a réfléchir, il avançât plus profondément entre les deux falaises de pierres, titubant plus que marchant.
Un grognement agressif le fît sursauter, il regardât de droite a gauche, a la recherche du prédateur qui voulait s’en prendre a son corps famélique.
Le grognement provenait d’un éboulis : quelques roches qui ornaient le surplombs du canyon s’était vu précipités en bas par le vent sans doute, broyant l’arrière-train d’un radcaniche malchanceux, le laissant en vie, mais souffrant plus que de raison et incapable de se mouvoir.
Hadrien n’hésitât pas, il broyât le crâne de l’animal sous une grosse pierre, et se jetât sur son cadavre encore chaud pour le dévorer.
La viande était dure, suintante de sang, encore recouverte de quelques touffes de poils, mais il semblait que c’était la meilleure que Hadrien eût jamais gouté.
Il dévorât la moitié de l’animal, puis, exténué, il s’endormît.
Lorsqu’il se réveillait, il faisait nuit. Il mangeât encore et s’endormît de nouveau, en position fœtale, la tête a même le sol.
Dans sa tête il avait un plan.
La Truffe et ses hommes arrivèrent le lendemain un peu avant midi dans le canyon, eux aussi accueillir avec des soupirs de soulagement cette eau fraiche et cet air frais et même si les rayons du soleil a son zénith commençaient a réchauffer le fond de l’a crevasse, il y faisait encore nettement moins chaud qu’en dehors.
Les traces disparaissait dans l’eau, juste a coté d’un éboulis et d’un cadavre de caniche, mais La Truffe restait persuadé que son bonhomme avait traversé le canyon en entier, et qu’il n’avait qu’a suivre le seul chemin pour retrouver la piste…
Il fût tiré de ses réflexions par un choc sourd, suivit d’une série de hurlements, il fît volte face : son groupe était soumis a une véritable pluie de pierres, et il y avait déjà plusieurs homme a terre, certains mort, d’autres estropiés.
Se situant en périphérie de l’attroupement, La Truffe n’était pas directement sous les pierres, il eût donc le loisir de lever les yeux vers la silhouette qui mettait son groupe en déroute.
Il était maigre, tout dépenaillé. A le voir courir comme ça dans tout les sens, trente mètres au dessus de lui, il avait l’air d’un poulet auquel on avait arraché les plumes.
Mais le poulet en question poussât un rocher qui devait peser dans la centaine de kilo, et lorsque la masse de pierre arrivât au sol, se fût pour étouffer les cris d’un homme dans une explosion de sang, d’esquilles d’os et de morceaux d’organes divers et variés.
Passé la première panique, certains des meurtrier voulurent utiliser leurs armes a feu contre leur agresseur, et c’est la que La Truffe vit que celui qui avait été sa proie était un poil trop intelligent pour être traqué comme un animal : il avait attendu l’heure ou le soleil serait au plus haut, et lorsque les abrutis d’en bas levaient les yeux vers lui, s’était pour sentir des lames de lumières s’enfoncer dans leur orbites, juste avant qu’une pierre ne leur fracasse le crane.
La Truffe et une dizaine d’homme parvinrent à sortir du canyon en vie, ce qui voulait dire que presque la moitié du groupe y était passé.
Ils tentèrent de monter en haut des falaises, portés par leur rage et leur frustration. Ils escaladèrent les pentes abruptes sans savoir comment s’y prendre, et l’un d’eux en payât le prix fort.
Lorsqu’ils arrivèrent en haut, le type qui les avait lâchement attaqué n’y été plus, évidemment ; ils redescendirent alors, prudemment cette fois, et retournèrent dans le canyon pour y récupérer leur équipement.
La Truffe jurât quand il vît ce que cet enfoiré avait fait a tout leurs biens : il avait récupéré tout ce qu’il pouvait (gourdes, nourritures, armes, munitions) et avait brulé ou détruit le reste.
Les rôles venaient de s’inverser.
Et les deux semaines qui suivirent amenèrent la longue descente aux enfers de La Truffe et sa bande, que Hadrien avait décidé de détruire, autant physiquement que mentalement, en paiement pour tout les crimes qu’ils avaient commis.
Un par un, les compagnons de La Truffe succombèrent.
Le premier matin, ils retrouvèrent un cadavre au milieu de leur campement, un des meurtriers avait été égorgé dans son sommeil sans que personne ne se rende compte de rien.
C’est a ce moment là que l’horreur prît place dans le groupe.
Durant treize jours, les dix hommes se sentiraient épiés en permanence, tout le temps en danger et régulièrement, l’un d’entre eux mourrait.
D’une mort banale, comme une simple piqure de radscorpion, une chute dans un ravin ou une indigestion fatale suite a la découverte d’un fruit qui avait l’air appétissant ; Des morts accidentelles, des morts qui arrivent souvent dans les Terres Désolées, mais des morts qui accentuent encore une pression de plus en plus insupportable pour les pillards.
A mesure que le soleil, la soif et la peur feraient leur œuvre, ils se mettront a douter, a douter que ce soit bien un homme qui les poursuit et pas un démon, tant il semblerait que ce soit le monde lui-même qui ai décidé de les tuer.
Pas une fois ils ne verront leur unique poursuivant, pas avant la toute fin.
Sous un soleil blanc, ils ne sont plus que deux, La Truffe et un autre, donc il a oublié le nom. De toutes façon ça n’a pas d’importance, car l’autre ne tiendra plus longtemps : il a les yeux complètement secs, blanchis par la poussière et la lumière, a la joue droite il porte une plaie si enflée qu’elle en est devenue violette. Des petits ruisseaux de liquide déliquescents lui coule le long de la gorge, jusqu'à sa chemise souillée par une sueur fiévreuse.
Et il pue, il pue la mort.
Mais malgré ça, ils sont toujours deux.
Et ils marchent, ils marchent sans espoir, ils marchent non pas pour échapper a ce qui les suit (quoi que ce soit) mais ils marchent quand même, car ils ne vont pas s’assoir et attendre leur mort comme des moutons, non.
Alors ils marchent.
Ils marchent sous un soleil blanc, un soleil qui les hait de toute sa substance et qui les frappe, les grille et les assèches. Ils marchent sur cette poussière immaculée qui recouvre le sol, soulevant à chaque pas des petits nuages blancs dans l’air immobile.
Ils marchent, encore et encore.
Puis l’Autre s’arrête.
La Truffe l’imite.
Le type malade lève une main devant lui, comme pour toucher un objet précieux et fragile. Malgré l’état de son visage, on voit nettement un sourire enfantin éclore sur ses lèvres.
Il tente d’avancer, mais le sol se dérobe sous lui et il s’affale dans un nuage de poussière.
Il reste immobile quelques instant, et dans le silence lumineux de l’après midi, on n’entend plus que son souffle rauque.
Dans une grognement, il se met sur le dos, le visage face a l’immensité sans fin et sans but du ciel ; encore une fois il tend le bras devant lui, dans une caresse ultime pour l’objet de son désir, puis il murmure :
-«
A… Alors… Tu é… tais là. Depuis… Tout… ce… temps… »
Son bras devient de chiffon, et s’affale a son coté, dans sa tombe de poussière de lumière et de solitude.
La Truffe tombe a genoux, c’est fini, maintenant il ne bougera plus d’ici. Il en a assez.
Il son visage brulé vers le sol, comme un humble serviteur le ferait devant son maitre :
-«
Montre-toi, salaud. » murmure-t-il sans conviction dans l’atmosphère brulante.
Et le destin ne le fait pas attendre : presque immédiatement, il entend derrière lui les pas de celui qu’un jour, il y a dix mille ans, il a voulût traquer.
Il ne redresse pas la tête, pas besoin.
Dans son champ de vision apparaisse les bottes d’un de ses gars, un de ceux qui sont morts dans le canyon.
Il entend le déclic caractéristique du vieux colt de Fred.
Puis c’est le noir.
Après cet épisode, Hadrien a tout bonnement disparut de la circulation.
Pour refaire surface quelques années plus tard en temps que chasseur de prime.
Mais ce n’étais plus le même homme, l’autre Hadrien avait brulé dans le désert, maintenant c’était un homme solitaire, gagnant sa vie par le meurtre qui arpentait les routes et les chemins détruits de la France d’après guerre.
Un homme seul, le Voyageur Gris.
Mais comme l’avait dis Papa : «
Un jour fils, un jour on retournera a la maison, je te promets, on y retournera tout les deux. »
Sauf qu’il avait mentit Papa.
On était pas tout les deux.
Statut/Rang/Grade/Classe : Chasseur de Primes 2ème classe. Faction : Chasseurs de primesHRP Ancien(s) ou autre(s) compte(s) :aucun mes enfants. Comment ai je découvert le forum :via un top site, je ne saurais plus dire lequel…