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| Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? | |
| Auteur | Message |
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Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Dim 13 Jan 2013 - 21:21 | |
| Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ?
Ils arrivèrent à Métropolitopia. Les gens fronçaient les narines et portaient à leurs nez leurs manches en croisant les deux individus. L'odeur forte des égouts additionnée à celle, plus rance, de la putréfaction de la Goule, donnaient un cocktail olfactif détonant qui faisait se tenir les autres passants à plusieurs mètres, jetant des regards dédaigneux et répugnés au duo insolite. Des traînes-la-mort, des lépreux, des clochards dégoûtants ... Voilà comment les voyaient les passants.
« Tu connais quelqu'un qui connaîtrait les trucs secrets de la ville ? Genre un labo qui kidnapperait de pauvres chiens innocents ? »
Saint-Vincent prit un air pensif, avant de répondre à la question de son petit compagnon. Il y avait, à Métropolitopia, toutes les sortes de trafiques et d'horreurs que l'esprit humain pouvait concevoir. Un laboratoire pharmaceutique pourrait très bien effectuer des tests sur des animaux. Un savant fou pourrait tout aussi bien vouloir ramener à la vie une créature composée de fragments de cadavres, ou coudre trois humains ensemble pour voir le résultat de l'expérience. Des nazis pourraient être en train de travailler secrètement sur la conception de l'Aryen parfait pour le lancer dans une production en série. Il y avait probablement de très nombreux laboratoires cachés dans Paris, opérant dans l'ombre sur de sombres desseins. Mais Saint-Vincent ne connaissait personne. Et un laboratoire secret se devait d'être secret.
« Le mieux serait qu'on essaye d'trouver des infos dans l'coin, auprès d'tous ces clodos, finit par dire le Saint. La piste nous a mené jusqu'à là, donc c'est sans doute pas si loin qu'ça. Par contre, fais bien gaffe. C'est un ghetto pas vraiment acceuillant de c'côté d'Métrop'. Et t'auras pas beaucoup d'amis goules pour t'aider ... Au contraire ... »
Les recherches commencèrent donc. Saint-Vincent aborda plusieurs personnes dans la rue, prétextant de demander un renseignement simple - l'emplacement d'un bar à gnôle, le lieux où on pouvait s'fournir en amphet' - pour ensuite demander subtilement si personne n'avait vu un chien dans les parages, expliquant que le petit JC avait perdu le sien. Beaucoup de gens ne prenaient même pas la peine de les renseigner à la première questions, dégoûtes par l'odeur ou ne voulant pas adresser la parole à des goules (certains confondant le Saint avec une Goule) ; les autres ne montraient guère plus d’intérêt ni de volonté, et n'étaient pas d'un grand secours. Le saint changea de tactique. Il interpella un passant :
« Hola, toi, salut ! On est affamés, et on cherche une bonne auberge qui vendrait de la viande. N'importe ! Du chat, du chien ! Quelqu'chose de consistant. Pas du rat, comme on en trouve partout. Tu connais une adresse, mon gars ? » |
| | | Inscription : 07/09/2012 Messages : 20 Le catalyseur | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Lun 21 Jan 2013 - 19:19 | |
| L'homme qu'avait interpellé Vincent s'éloigna, comme s'il n'avait rien entendu. Cependant après quelques pas il s’arrêta pour faire demi-tour.
« Excusez moi jeune homme, dit-il en s'adressant à Vincent, je ne mange pas de viande. En même temps vu ma conditions ce serait légèrement inutile, mais je sais, par le plus grand des hasards où nous pourrons en trouver. - Alors dites ! S'écria JC. - Doucement mon petit. Mais je ne me suis pas présenté : Professeur Castafolte, expert en informatique et robotique, pour vous servir. Suivez moi donc ! Je vais vous guider ! »
Il partit, sans se soucier de savoir si les deux compagnons le suivaient. Il s'engouffra dans la fouille grouillante du souk. JC devait jouer des coudes et des mains pour se frayer un chemin. Beaucoup de gens dévisageaient la jeune goule mais aucun ne fit de commentaire sur sa présence, son état, ou sa taille étrange. Jean-Claude ne se sentait pas à l'aise mais personne ne sortit d'arme pour le descendre et il était un peu plus rassuré qu'au début. De toute façon Vincent le protégerait en cas de problème, normalement... Par précaution il s'assura que son couteau était à porté.
Castafolte s’arrêta devant un étal de boucher. Les commerçants criaient pour vanter la qualité supérieur de leurs produits par rapport à ceux du voisin mais vu la tête du produit et leur prix JC s'étonnait que les autres aient pire à offrir.
« Je sais, qu'ici, dit leur nouvel ami, la viande provient de chiens et de chats, voir même de rats. On a plus qu'à trouver les fournisseurs. »
Le professeur se rapprocha d'un vendeur et lui posa quelques questions sur la provenance de la viande et s'il connaissait quelqu'un chez qui ils pourraient se fournir en grande quantité et pour pas cher. Le type, un roux si maigre qu'on voyait ses os, répondit que leur fournisseur M. Barbak pouvait les aider. Castafolte lui glissa quelques pièces dans la main accompagné d'une tape dans le dos, un sourire et un compliment. Le gars rougit.
« On va aux entrepôts des viandeurs, fit le Prof quand il revint vers ses nouveaux amis, c'est là qu'on trouvera notre homme. Avec un peu d'aide on apprendra peut être quelque chose sur votre chien jeune homme. »
Il fit un clin d’œil à JC. La goule reconnut ce regard. Il sourit. On trouvait encore des gens capable d'aider gratuitement un enfant. Même si le gosse était sûrement plus vieux que son sauveur et que c'était une goule pour couronner le tout ! |
| | | Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Lun 21 Jan 2013 - 21:38 | |
| Le Professeur Castafolte était un homme singulier, pour ne pas dire original. Son élocution et sa façon de gesticuler en parlant le rendait particulièrement exubérant, et le Saint ne savait pas s'il éprouvait de la sympathie ou de l'aversion pour ce personnage. Néanmoins, son aide fut précieuse, et l'homme parvint facilement à obtenir l'information dont il avait besoin.
L'homme était charismatique, si bien que personne ne le regardait avec mépris comme ses deux comparses. Saint-Vincent mis le doigt dessus : l'égocentrisme de l'homme l'irritait tandis que l'impression d'être en présence d'un très grand homme, irradiant de sa prestance son entourage, le rendait sympathique. Bien étrange.
« Et bien, Professeur Castafolte, vous êtes un homme convaincant, dit le Saint, utilisant sans même y faire attention le vouvoiement pour s'adresser à l'homme, alors qu'il n'est habituellement pas usagé de la politesse, et vous semblez plein de ressources. Nous vous suivons jusqu'aux entrepôts. »
Sur le chemin, le Professeur entamait une discussion animée à propos de lui-même, semblant être inépuisable dès qu'il s'agissait de parler de sa personne à autrui.
« Voyez-vous, je me considère comme un humaniste. Je suis toujours prêt à aider mon prochain, parce que je crois en l'Homme - et dans les Goules aussi ! - surenchérit-il à l'attention de JC. C'est une vie pleine de défi que d'essayer de tirer l'humanité vers le haut, vers une nouvelle révolution sociale, un nouvel âge d'or qui donnera aux Hommes - et aux Goules ! - la chance de vivre en harmonie et en bonne entente, avec leur milieu. Tous sera consigné dans les livres d'Histoire : ma participation inaltérable et passionnée à ce mouvement de masse des intellectuels de toute la Capitale pour une Seconde Renaissance, mon combat héroïque contre l'obscurantisme post-nucléaire, et mon leadership - comme disent nos amis outre-Manche - pour mener à bien cette mission difficile mais Ô combien captivante et gratifiante, d'un point de vue de l'épanouissement personnel, j'entends. Car quoi de mieux pour son épanouissement que de savoir que l'on oeuvre pour l'Humanité toute entière ? Ah ! Nous voilà arrivés, mes amis ... »
Le Saint en était maintenant sur, ce personnage était parfaitement détestable. Et son enthousiasme était pourtant contagieux, même chez le Saint qui rêvait d'une nouvelle ère bien différente, celle qui verrait naître une oligarchie d'intellectuels cruels et nihilistes qui raserait les impies ne voulant entendre les ordres des Anges.
Quoi qu'il en soit, l'homme avait enfin mené JC et Saint-Vincent à leur destination. Ils se dirigèrent tout trois vers la baraque de Barbak, le vendeur de chiens et de chats. L'endroit sentait fort, très fort, la tripaille et le sang, ainsi que la charogne. Les conditions de travail n'étaient pas d'une salubrité indéfectible, et les normes sanitaires n'existaient plus, ici bas.
Dernière édition par Saint Vincent de Räzell le Dim 27 Jan 2013 - 12:58, édité 1 fois |
| | | Inscription : 07/09/2012 Messages : 20 Le catalyseur | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Dim 27 Jan 2013 - 12:19 | |
| Barbak était là, on le reconnaissait aisément, c'était lui le chef et il aimait le faire savoir. Il hurlait ses ordres à tout les artisans qui passaient par là, même si c'était pour lui dire de continuer ce qu'il était déjà en train de faire. Le petit groupe s'approcha du chef boucher quand ce dernier cessa de vociférer et que personne n'était dans les parages pour les gêner.
« Excusez moi monsieur, commença le Professeur, mais nous... - Quoi encore ! Je donne pas de travail ! Allez voir ailleurs ! - Non vous vous méprenez, nous... - J'ai dis que j'en avais pas, allez casse toi ou j'te coupe en deux. » Tous virent qu'il le ferait quand il sortit son grand couteau, bien effilé sur les bords.
« Non mais oh ! » Barbak ne comprit pas quand Castafolte lui enfonça un bâton pour le bétail dans le ventre. Le boucher tressaillit avant de s'effondrer, de la bave au coin des lèvres. Il convulsa quelques secondes au sol.
« Je pense que c'est bon, dit le Prof regardant autour de lui pour trouver un éventuel témoin, on va l'emmener chez moi. »
Il souleva Barbak, sans aucune aide. Dans les bras de Castafolte il semblait ne rien peser, même si avec sa corpulence il était plus proche des 150 kilos que des 100. JC s'étonna que personne n'ait vu la scène, l'endroit était vide malgré l'agitation qui régnait auparavant ici. Il haussa les épaules et espéra que rien d'imprévu n'arrive.
Le groupe hétéroclite remonta le souk pour arriver chez le Prof. Son wagon paraissait banal de l'extérieur mais l'intérieur... Pour bien expliquer l'endroit il faut comprendre que le chaos avait atteint un niveau jamais égalé, même chez les pires psychotiques récupérateurs des Terres Désolées c'était mieux rangé. Des cables, des pièces de robots, d'ordinateurs, des carcasses d'armes à énergies, des moteurs, bref tout ce qui touchait à la mécanique et à l'informatique étaient présent dans la pièce. Seul un passage permettait de relier le lit de la porte d'entrée.
Castafolte mit Barbak sur le lit de camp, ce qui le fait craquer et plier dangereusement mais la qualité française fit encore ses preuves et rien ne cassa.
« Bon on a plus qu'à attendre qu'il se réveille. Mais avant j'aurais une question, monsieur, comment cela se fasse que vous accompagniez cette jeune goule dans sa quête ? C'est étrange... » |
| | | Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Mar 5 Fév 2013 - 14:03 | |
| Saint-Vincent écarquilla des yeux, quand le Professeur, qui sans être aussi malingre que lui n'était malgré tout pas une masse, souleva l'énorme Barbak - une boule de graisse devant avoisiner à vue de nez les 130 kg au bas mot - et le plaça sur son épaule. Pire que tout, le Professeur semblait ne fournir aucun effort, et se déplaça presque aussi lestement qu'à l'aller. Le Saint n'en revenait pas, et il crut franchement à une hallucination du à un retour d'acide, ou à quelque chose du genre. Le toxicomane ne se défit pas de son regard empli de stupéfaction tout au long du chemin, ouvrant ses yeux bleus-gris cernés en grand, comme pour essayer de se réveiller.
Le Professeur ouvrit la porte de son wagon, d'apparence normale si on regardait l'extérieur. Mais derrière la porte se trouvait un capharnaüm techno-mécanique complètement ahurissant. Des câbles, des piles à fusions, des pièces métalliques, des rouages, et des branchements ... Toute une panoplie du parfait petit bricoleur. Le Saint commença à se demander si le Professeur castafolte, experte en robotique et informatique, n'avait pas un bras cybernétique qui expliquerait sa force et ce bazar. En tout cas, l'hypothèse semblait plausible. Après tout, il s'y connaissait, et il avait l'air d'avoir des pièces de rechanges à foison.
Barbak fut posé sur un lit, qui fut sommairement débarrasser des pièces métalliques qui traînaient dessus auparavant. Le bonhomme fit s'affaisser le sommier, mais celui-ci tint bon. Le Saint prit une carte-mère et la détailla avec un intérêt de néophyte. Tous ces points, ces traits, sur cette couleur verte, et ces puces soudées minutieusement ... Le Saint n'y comprenait rien, mais trouvait ça beau. Mais il fut tiré de sa rêverie par son hôte :
« Bon on a plus qu'à attendre qu'il se réveille. Mais avant j'aurais une question, monsieur, comment cela se fasse que vous accompagniez cette jeune goule dans sa quête ? C'est étrange... »
Il reposa la carte-mère là où il l'avait prise, et répondit en fixant son interlocuteur de ses yeux déments, commençant à véritablement le trouver antipathique : « Qu'est ce que ça peut te foutre ? rétorqua t-il en employant un tutoiement soudain. C'est pas plus étrange qu'un type qui soulève cent cinquante kilos sans battre des cils. » JC intervint. « Je l'ai aidé, et il a promis de retrouver mon chien en échange ! Et il va le retrouver, mon Bill ! Je lui fais confiance. - Voilà, tu as ta réponse. C'est un échange de bons procédés, rien de plus. Maintenant, j'aimerais savoir pourquoi t'as emmené ce gros sac de gras en sudation ici après l'avoir foutu K-O, et surtout comment t'as fait pour le porter aussi facilement. Y a quelque chose de louche avec toi ... »
Le Saint s'y connaissait en choses louches. Lui-même était du genre à être classifier dans le registre "personnes louches et peu fréquentables". Les questions du Professeur étaient justifiées, mais Vincent ne l'entendait pas de cette oreille. Le trio était étrange, c'était acquis. Mais, bien que le Saint ne pensait pas que le Professeur fut une personne mauvaise, les actes de l'expert et ses questions laissaient le Saint suspicieux et méfiant, sur la défensive. |
| | | Inscription : 07/09/2012 Messages : 20 Le catalyseur | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Dim 14 Avr 2013 - 11:25 | |
| « De louche moi ? Mais pas du tout voyons ! S'écria le professeur. C'est juste que je ne suis pas un être humain banal. C'est un peu compliqué à expliquer pour un néophyte, sans vous offenser. Mais bref prenez quelque chose à manger ou à boire tout les deux. Il va falloit attendre que notre ami boucher se réveille. »
La petite goule ne se fit pas attendre et se prit une canette de Nuka Cola. Le professeur l'imita et en tendit une à Vincent.
« Ne faites pas cette tête là. Buvez un peu. J'imagine que vous avez dû voyager depuis Nécrotopia. - Ouaip d’ailleurs c'était long heureusement qu'on est tombé sur vous. - Un coup de chance je vous dis ! J'étais entrain de chercher des fils de cuivre quand vous m'avez abordé. J'en ai totalement oublié ce que j'étais en train de faire. »
Ils burent tranquillement. Jean-Claude se prit aussi à manger. De la viande séchée. Bref tout était calme. Ils discutèrent de tout et de rien. Cependant Castfolte n'oublia qu'il devait expliquer ce qu'il était à Vincent.
« Vous m'avez demandé comment je faisais pour transporter aussi aisément une personne qui souffre visiblement d'un problème d’obésité morbide. La réponse est simple je suis un androïde. Ou plus simplement une machine avec la forme et l'esprit d'un homme. J'ai mit du temps à m'en rendre compte mais cependant c'est ce que je suis. D'où ma facilité à soulever de forte charge. Cela répondit-il à vos questions ? »
Il s'éloigna rapidement de l'homme pour voir comment allait le pauvre boucher. Ce dernier comment à s'éveiller, il toussa fortement avant de paniquer. Le prof' le calma d'une façon peu orthodoxe. Il le prit à la gorge.
« Bien Monsieur je n'ai qu'une question à vous poser alors vous allez me répondre bien gentiment pour nous vous laisseront partir. D'accord ? »
Le gros hocha la tête, de la sueur lui coulait des temps. Il avait peur. Ça se voyait. Le doc baissa sa main pour lui poser sur la machoire. Il mettait une petite pression dans sa main. Pression qui aurait suffit à éclater une noix.
« Bien, je vois que vous êtes un homme intelligent. Nous savons que vous fournissez de la viande à toute la ville. Nous voulons savoir à qui vous avez fournit des chiens vivants ces 10 derniers jours ? - Les miens sont tous morts quand je les vends, déjà préparé. - Connaissez vous des gens qui ont besoin d'animaux vivants ? - A part moi et quelques types bizarres des bas fonds personne a besoin d'animaux vivants en grande quantité. - Les types bizarres des bas fonds ? Des exemples ? - Ouais, genre ceux qui aiment les animaux autrement qu'en ragout ou pour les enfants. Ceux qui préfèrent les connaitre plus intiment... - Pas d'autres ? Le doc resserra sa prise, manquant de briser la mâchoire de l'homme. - Si, y'a des types encore plus bizarre ils m'ont demandé des animaux vivants, vu qu'ils étaient en blouse je pensais qu'ils voulaient me faire de la concurrence. Je leur ai dit d'aller se faire voir. Puis pour voir ce qu'ils faisaient je l'ai fait suivre, sauf qu'ils font pas de la boucherie. - Comment tu le sais ? - Parce que y'avais pas de sang dans leur planque tout était propre. - Bien, donc ils sont où ? - Dans les champs élimés. Vous les trouverez facilement, demandez où sont les hommes en blancs. - Merci Monsieur. »
Castafolte lui décrocha un coup de poing qui l’assomma de nouveau.
« J'espère qu'il n'en souffrira pas trop mais je n'ai pas envie qu'il aille rameuter sa bande ici si jamais on le libère maintenant. On le déposera dans un endroit sur tout à l'heure. Bien j'imagine que vous voulez qu'on y aille maintenant ? - Oui, répondit JC » |
| | | Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Lun 3 Juin 2013 - 19:47 | |
| Le Saint assista à la scène d'interrogatoire, plutôt musclée. Merde. Ce prétendu docteur était pas un tendre. Un androïde, hein ? Il avait avoué ça comme si de rien n'était ... Beaucoup d'androïdes sont la propriété d'hommes puissants de la Capitale. Et ceux qui agissent seuls, comme le Docteur Henri Castafolte, sont souvent des fugitifs qui ont chercher à fuir leurs propriétaires. Avouer qu'on est un androïde, c'est comme avouer qu'on est en cavale. Au premier inconnu venu, c'est un peu gros. Le Saint se demanda alors, pendant que l'interrogatoire se poursuivait, si ce Rob-Homme avait tué ses anciens propriétaires - ce qui expliquerait sa sérénité -, si son égo visiblement surdimensionné le poussait à croire que même poursuivi, il était suffisamment intouchable pour révéler sa vraie nature, ou bien encore si le Docteur avait un programme implanté qui l'obligeait à dire la vérité ... La troisième option aurait été amusante. Intéressante. Mais le Saint ne pouvait trancher entre ces propositions mentales qu'il se faisait, discourant seul dans sa tête.
Le Docteur frappa violemment l'énorme boucher sur le crâne. A nouveau, il s'effondra lourdement dans un coma profond. Le toxicomane décharné se dit soudain qu'il était fort probable que le Rob-Homme ait tué ses anciens propriétaires, toutes réflexions faîtes.
« Et bha ... T'es direct, comme gars, commenta le Saint sur le ton de l'approbation face à la violence gratuite et brute dont faisait preuve l'étrange personnage. - J'espère qu'il n'en souffrira pas trop mais je n'ai pas envie qu'il aille rameuter sa bande ici si jamais on le libère maintenant. On le déposera dans un endroit sur tout à l'heure. Bien j'imagine que vous voulez qu'on y aille maintenant ? - Oui. - Okay, allons-y ... Je me prend juste une 'tite dose avant d'y'aller ... »
/Inventaire : - 2 comprimés de Mescaline.
* * *
L'espace était devenu vague et étrangement disproportionné. Chaque fois qu'il observait quelque chose fixement, les perceptions s'abolissaient de toutes les règles de la physique, les visages se déformaient et devenaient d'hideux masques rieurs ou menaçants, comme autant de révélateurs de l'Intérieur véritable de quelques hommes et femmes vaguement loqueteux dans les couloirs sordides et sombres du métro. Le Saint avait l'habitude de croire que les drogues révélaient la vraie nature de l'Âme de ceux qu'il observait, comme au travers d'un prisme. Un prisme qui dévoilait la nature sibylline des êtres vivants ; des choses et des formes ; de la réalité elle-même. Les dédales du métropolitain interrogeaient le drogué à chaque intersection. Le destin et le libre-arbitre venaient s'entrechoquer dans une dialectique brutale où l'un et l'autre s'éprouvaient dans un bras de fer mental, une bataille des idées, au coeur de la logique alternée et des synapses court-circuités. Les idées, comme les messages visuels et auditifs que recevaient le Saint, les perceptions olfactives comme celles du toucher, circulaient via son système nerveux par des chemins détournés à cause des dégâts de la mescaline. Tout était si différent. Tout se remettait en cause, avant de finalement retrouver sa place, lors de la descente. Mais où était la place de chaque chose ? Le Saint s’interrogeait souvent, ne sachant avec certitude distinguer rêve et réalité. Cette forme indistincte, vaguement humanoïde, blanche, qui déféquait une logorrhées de mots, de sons, que le Saint percevait comme à travers une combinaison anti-radiation ... Était-il réel ou était-il un rêve ? Et ce petit monstre, cet enfant putride aux allures innocentes mais à l'Âme de vieillard ? Ne pouvait-il pas être issu que d'un cauchemar qui n'en finissait pas ?
Le Saint, déphasé, suivait le mouvement, guidé par une force qu'il ne contrôlait pas. Il se sentait étrangement, et paradoxalement, libre et esclave à la fois. Marionnette servile qui avançait entre les mains d'un marionnettiste inconnu, mais libre de songer à sa condition, de laisser ses pensées vagabonder, de la boue à l'éther, dans des dimensions parallèles, affranchis de la contrainte physique du déplacement, des ressources cérébrales allouées à cette tâche, l'esprit affranchis des règles du temps, et de l'espace, le corps en pilote automatique, entendant approximativement les bruits et les paroles.
Le visage du Docteur s'avança vers le sien, emplissant bientôt tout le champs de vision du dealer. Il ondulait. Sa bouche se déformait et se désarticulait comme il prononçait des mots qui résonnaient, graves et lents. « Le gaillard nous a quitté. Je crois pas qu'il entende. Il s'est mis en veille. - Est-ce que ça veut dire qu'il est mort, Monsieur ? répondit avec la même lenteur onirique et surnaturelle la voix désagréable de Minigoule. - Non. Seulement dans un piteux état. On peut pas compter sur les toxicomanes, tu sais, petit ? - Il m'a promis qu'il m'aiderait ! Il est nul ! - Aide moi, il vomit sa bile. »
* * *
Quand il se réveilla, émergeant de l'obscurité la plus profonde, pour retrouver une lumière à peine plus claire, le Saint était seul. La première chose qu'il fit fut de vérifier qu'il avait bien toute ses affaires. Il tâtonna dans le noir, jusqu'à remettre la main, avec un soupire de soulagement, sur son sac. Où était-il ? L'humidité et la puanteur, l'air vicié empestant le renfermé, lui indiquait clairement qu'il était quelque part dans les égouts, surement loin sous la surface. Il se remémora d'un coup tous les détails - ou presque - de ce qui s'était passé avant le trou noir qui l'avait aspiré dans son vide à l’appétit gargantuesque. Où étaient-ils ? Il était pratiquement sur d'être en compagnie de deux personnes avant de sombrer. Docteur Maboul et Minigoule. Il se demanda soudain s'il ne les avait pas rêvé. Il chercha autour de lui.
En vain. Aucun indice, aucune preuve de leur présence passée, aucun message ni même une flèche sur l'une des parois. Rien qui pourrait laisser imaginer que deux personnes se trouvaient effectivement ici avec lui en sa compagnie il y a quelques temps. Il se demanda s'il n'avait tout simplement pas rêvé. Un enfant-goule qui le présente à sa nemesis goulifiée en la personne de Monsieur H ; des seringues dans les couloirs du métro ; un androïde bricoleur ... Tout mis bout à bout semblait suffisamment invraisemblable pour être issu du subconscient malade d'un toxicomane. Pourtant, l'intuition du Saint était tenace. Il était presque sur que tout ceci était réel.
Il se trouvait plongé dans l'obscurité d'un tunnel, et deux directions s'offraient à lui. Remonter la pente ou descendre plus profondément dans les entrailles de la Terre. Il passa sa besace en bandoulière sur son épaule, puis hésita. Dans son rêve - en était-ce un ? -, il se souvenait qu'un boucher obèse et malodorant couvert de sang séché parlait des champs élimés. Il n'avait aucune idée de ce que c'était. Dans le doute, il fallait rejoindre la surface. Et la civilisation. Ses semblables, qui sauraient lui indiquer le chemin.
Il reprit donc la marche dans le sens de l'ascension, peinant difficilement à respirer dans cette atmosphère viciée. Il arriva enfin dans une sorte de wagonville aux airs de déchetteries enfouies. Quelques carcasses pas encore mortes zonaient dans le coin. Le Saint sentit de suite l'odeur malodorante de la vie misérable et de la déprime moribonde. Ces hommes et femmes, presque aussi invisibles que des fantômes, aux regards fuyants braqués sur leurs pieds, étaient visiblement de pauvres ères détruites par ce monde impitoyable. Certains n'étaient pas fait pour chevaucher les obstacles de cette vie horrible. Certains sont faits pour être esclaves. Certains sont fait pour attendre la mort sans vivre leur vie. Le Saint les détestait, pour tout ce qu'ils représentaient. Il se fendait toujours d'un sourire sadique et hautain à la fois, quand il vendait ses produits à de telles déchets humains.
Le dealer salua l'un des loqueteux, qui le regarda fugacement, surpris qu'un élément étranger à son morne quotidien vienne perturbée son spleen. Ses yeux étaient très blancs, presque sans pupilles.
« Quoi qu'tu m'veux, l'irra ? répondit sèchement le type - L'irra ? - Ay. L'irra. L’irradié. C'est c'quoi qu't'es, nan ? Un irra d'l'au-d'su. - Continue de m'insulter, péquenot, et tu vas faire un long voyage ... rétorqua le Saint, menaçant, outré d'avoir été ainsi agressé verbalement par cette merde humaine. - Ranafout. - Je cherche juste les champs élimés ... Est-ce que ça te dit quelque chose, au lieu de me les briser ? » |
| | | Inscription : 07/09/2012 Messages : 20 Le catalyseur | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Mar 26 Nov 2013 - 18:39 | |
| « Vas y comment tu me parle ! »
Le gars comprenait pas. Un type avec une sale tronche, ce qui ne manquait pas trop dans le coin, venait lui briser les noix. Ça changeait pas non plus. Le gars l'avait agressé avec son regard méchant puis après lui disait que c'était lui. Bref fallait pas le chercher !
« Puis les Champs Élimés c'est juste par là ! »
Il lui indiqua une direction pas très claire en bougeant un peu la main pour lui faire comprendre qu'il l'emmerdait.
« T'as juste à avancer tu vois c'est pas dur. »
Il lui fit un regard mauvais et partit se planquer avant d'avoir des soucis. Il jouait les délinquants mais en fait il était pas bien brave.
***
On pouvait vraiment compter sur personne de nos jours. L'autre était en fait un drogué. Il devait aider seulement pour se payer sa dose. Ça se trouve il aurait violer JC et le chien après avoir touché la récompense. Minigoule aurait bien voulu l'abandonner sur place mais Castafolde fut plus compréhensif et il le laissèrent sur le lit de camp du docteur. Ils avaient continuer seuls la recherche du chien. Bill manquait à JC. Il avait lu qu'au bout de 24 heures après la disparition les chances de retrouver la personne disparut n'était plus que de 20%. Puis qu'elle se divisait pas deux toutes les heures. Ça faisait 3 jours qu'ils le cherchaient.
« Personne ne veux rien nous dire sur ces hommes en blancs. - C'est normal, les gens d'ici trouvent ça suspect qu'une petite goule et qu'un scientifique comme moi cherchent d'autres personnes qui semblent faire des expériences sur des chiens. - Pourquoi ? - Peut être craignent ils que ça dégénère en guerre de gangs scientifique. - Ça existe ce genre de truc ? - Je ne pense pas mais ils s'attendent à voir de tout par ici. »
Les gens les regardaient vraiment bizarrement comme s'ils étaient bizarre. Sauf que c'était plutôt les indigènes qui avaient l'air inquiétant. Le Docteur l'avait prévenu qu'ils étaient dans le quartier chaud sauf qu'en fait tout Métropolitopia avait l'air d'un bouge où n'importe qui pouvait te tuer pour deux capsules. Personne ne voulait leur dire quoi que ce soit et après avoir demandé à un gamin crasseux qui s'enfuit en courant après avoir vu JC ce dernier s'assit sur un bidon vide fatigué.
« J'en ai marre ! Je veux Bill ! »
Malgré sa centaine d'années de vie il restait un enfant, aussi bien de corps que d'esprit. Castafolde sortit deux sandwichs aux radcafards. Ils mangèrent quand tout à coup la petite goule vit Raze au loin. Il se leva pour l’accueillir quand une ombre vint lui bloquer la voie.
« Alors comme ça on veux des noises au boss ? »
Castafolde n'eut pas le temps de réagir. Un coup vint le faire basculer dans la boue. Le temps qu'il se relève JC avait disparut. Enlevé par les mystérieux hommes. Du moins normalement. Raze le rejoignit quelques instant plus tards. Lui non plus n'avait put réagir sauf que lui avait sûrement vu quelque chose.
« Ah monsieur, le salua le Docteur,[color=#0000F j'espère que vous allez mieux. Il se trouve que vous êtes légèrement en retard mais que nous ayons une piste concrète pour retrouver Bill et Jean-Claude par la même occasion. Seul point noir au tableau : ma blouse est tachée.[/color] » |
| | | Inscription : 01/09/2012 Messages : 682 Saint Vincent de Räzell | Sujet: Re: Pour qui sont ces seringues qui suintent sur vos bêtes ? Mer 15 Jan 2014 - 21:07 | |
| Le Saint avait progressé dans les couloirs du métro, bon an, mal an, maugréant contre l'obscurité, l'humidité, la puanteur, et les débris sur la ligne qui avaient plusieurs fois failli le faire trébucher. Enfin, il arriva aux champs élimés, et assista, stupéfait, à l'attaque de quelques gros bras qui s'en prirent au Docteur et enlevèrent Minigoule qui venait le rejoindre. Il avait bien accéléré le pas progressivement jusqu'à atteindre le pas de course, mais ces pourritures de kidnappeurs d'enfants avaient eux aussi des jambes, et il fut impuissant, incapable de les rattraper. Le Docteur se releva et salua le Saint avec un détachement suspect. « Ah monsieur, j'espère que vous allez mieux. Il se trouve que vous êtes légèrement en retard mais que nous ayons une piste concrète pour retrouver Bill et Jean-Claude par la même occasion. Seul point noir au tableau : ma blouse est tachée. »
Pour être concrète, la piste était concrète. En fait, depuis le début, il fallait le dire, cette affaire pédalait dans la semoule, et le Saint commençait à véritablement fatigué. Pour dire toute la vérité, il avait songer, sur le chemin qui menait aux champs élimés, à prendre un virage brusque, remonter à la surface, et laisser ces baltringues se démerder toutes seules avec leur rad-clébard pestiféré et surement dépecé par des tarés de scientifiques neo-nazis. Mais avec ce retournement de situaion, la piste était brûlante, et l'ennemi, jusqu'à maintenant invisible et sans nom, avait désormais le visage de ses hommes de main et une courte avance de quelques minutes de course. « Quelle genre de taches ? » Le Saint espérait peut-être trouver un indice sur la blouse du docteur, mais c'était peine perdue. Il n'y avait que la saleté du sol qui avait sali la blouse immaculé de ce rob-homme. « Allez, on perd pas plus de temps, on bouge, on les suit. »
Et le tandem singulier s'élança donc sur les traces des voleurs de chiens (doublés d'infâmes kidnappeurs de minigoules !). La route fut longue dans le sens où c'était un tunnel droit, sans portes ni croisements, sans repères, et sans lumières. Mais rapidement, le Saint s'arrêta alors que la ligne amorçait un virage, stoppant net son compagnon. « J'entends que'que chose ... Pas toi ? J'suis presque sur qu'y a que'que chose au détour d'ce virage. Pas d'précipitations, on va pas foncer tête baissée ... T'as pas des yeux bioniques, ou j'sais pas quoi ? Un truc qui pourrait nous aider à voir si y a du danger, là, derrière ? »
Bien que toxicomane et facilement enclin à la violence, le Saint était aussi paranoïaque, ce qui le rendait méfiant de nature. Quand on s'était retrouvé dans autant de situations merdiques qu'il en avait vécu au cours de sa misérable vie de passeur de drogues, on ne pouvait qu'être sur ses gardes à tout instants. Par ailleurs, son instinct lui disait d'envoyer le rob-homme en reconnaissance. Après tout, ça n'était qu'une machine, même pas humain, et surement n'avait-il même pa d'âme. En tout cas, son corps métallisé, et sa force brute, seraient des atouts qui lui permettrait de tenir plus longtemps que lui si la situation venait à dégénérer. Du haut de ses un mètre soixante-seize pour cinquante-cinq kilos avec les vêtements, et ne portant sur lui que des armes efficaces au contact, on ne pouvait pas dire que le dealer partait gagnant dans une rixe où l'adversaire pouvait potentiellement être armé d'armes à feu.
Allez, passe devant, Monique la mécanique ... pensa-t-il. Et donne moi de bonnes infos. |
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