Lazare cilla.
Ah oui. Cette histoire de décapitation ? Sans mauvaise blague, ça lui était sortir de la tête. Il était vrai que cela l'avait autant surpris que Caron. Cela restait encore en partie inexpliqué bien qu'une théorie avait rapidement vue le jour. Dans les faits, Lazare développerait un second crâne dans la cage thoracique via un dédoublement et une bifurcation de la moelle épinière, tout en gardant pourtant une connexion avait sa portion cérébrale principale.
En cas de décapitation, ce crâne était repoussé vers le haut et remplaçait l'ancien. L'étrangeté de la chose provient du fait que la personnalité des têtes de Lazare était légèrement différente de l'une à l'autre sans qu'il n'en perde la mémoire à long terme. Des changements physiques avaient aussi été enregistrés et le mutant avait prit du poids et de la masse depuis l'incident.

On en a conclu qu'il existe une réelle transmission d'information d'une tête à l'autre ainsi qu'une copie de la mémoire à quelques heures d'intervalles. Pour le reste, la variation de caractère, la question n'était pas si différente des capacités bicéphales observées chez les malformations de plusieurs animaux, ou même, dans de très rares cas, d'être humains. Mais tout cela n'était que très théorique et Lazare n'avait pas les connaissances pour valider tout cela. Tout ce qu'il savait, c'était que sa tête avait repoussée.

« Boarf. Ma tête est revenue une fois, mais je sais pas exactement à quoi c'est du. On en sait pas encore grand chose, si ce n'est le fait que j'aurais une deuxième tête dans la cage thoracique qui remplacerait celle que vous voyez en ce moment en cas de pépin, mais seulement si elle est tranchée. Ça me dérange pas trop de retenter si j'ai la garantie de m'en sortir vivant et en bonne santé. »

Il pencha la tête sur le côté dans un sourire authentique,

« Merci de faire attention à moi Doc. Je m'en souviendrais, c'est chic de votre part. »

La question de savoir si il était normal qu'une chose prétendument machine fasse plus preuve d'humanité et de chaleur qu'un homme en lui même lui effleura l'esprit. Dans tout les cas, soit cela tenait d'un sacré problème de société, soit c'était une remarque préconçue sortie de manière automatique. Lazare ne savait pas sur quel pied danser. Ne savait pas comment considérer le Doc. Était dans ce dans la création humaine qu'il trouvait un échappatoire à la décadence ou était ce une simple illusion du machinisme ? C'était un sentiment bizarre. Lazare aimait beaucoup le Doc mais le fait de savoir que c'était une machine, donc une chose construite par les pensées d'un homme, l'empêchait de savoir si il devait s'y confier entièrement. Il s'efforça d'oublier la pensée et leva la main.

« Inutile de nous filer quoique ce soit, Doc. Votre présence ici est déjà un assez beau cadeau. Je signale que rien vous obligeais à nous rejoindre dans notre merde, pas vrai ? On ça pas vous demander de faire autre chose en plus.»

Il joignit ses mains et souffla.

« Bien. Nous rassemblerons le matériel dont on à besoin et on quittera cet endroit avant qu'on nous retrouve. Des questions ? »

La remarque du doc était attendue, mais l'image qu'elle projetait était relativement humaine, pendant un instant j'aurais presque cru que c'était une maman faisant attention à son petit Lazare mais non... Elle reste une machine et je reste un sociopathe, la seule chose qui me dérange dans ce comportement est de savoir si Lazare réagira à mes expériences ou s'il changera et refusera d'être mon cobaye favori... En tout cas ce n'était pas le moment pour ça.

" Je ne compte pas tout emporter, tout simplement car ce n'est pas nécessaire et vu notre situation, un déménagement à grande ampleur n'est pas très discret, donc il faudra juste... Nettoyer cet endroit une fois que nous serons partis."
Je jetai un rapide coup d'oeil aux bocaux, un joli tas de choses inutiles et grandes, un tas de détritus en quelque sorte.


Puis une réaction choquante de la part du docteur, elle proposait de payer son intégration au groupe, pourquoi vouloir faire ça ? Déjà qu'elle rentrait dans des magouilles génétiques complétements insensés - car je reconnais que mon projet est insensé, mais réalisable -, elle voulait nous remercier en bossant un peu plus...

" Nous payer ? Non, je ne sais pas pourquoi vous pensez à ça mais c'est inutile, produire de la drogue est certes intéressant, mais nous avons déjà une petite source de revenus et les drogues ne feraient que nous ramener des problèmes... "

J'eus un petit rire, même si j'avais une idée, c'était possible qu'avec une humaine... Ah, esprit tordu, quand tu nous tiens. En tout cas la discussion était terminé, apparemment tous les détails réglés à moins que Oph' ait des questions.

" En tout cas ça me va, nous ferions mieux de partir le plus vite possible, je n'aime pas rester dans des endroits qui viennent d'être compromis, avez-vous quelque chose à dire Ophelia ? "

" En tous cas ça me va, nous ferions mieux de partir le plus vite possible, je n'aime pas rester dans des endroits qui viennent d'être compromis, avez-vous quelque chose à dire Ophelia ? "

-Si ce n'est que le déménagement risque d'être long, barbant, et fatiguant, absolument pas. Au moins nous serons à proximité du Moulin Rouge, j'y travaillais, je suppose que Rosa sera ravie de me revoir dans le coin.

Ophelia, cherchant à parer à toutes remarques ou élans de paranoïa se pressa de rajouter sur un ton totalement innocent :

-Je ne pense pas qu'on viendra nous chercher là-bas : nous sommes loin d'une quelconque ville et de toute façon j'ai bossé au Moulin Rouge une vingtaine d'années. De toute façon ce ne sera pas la première fois que des gens s'y cachent où se terrent dans les alentours, qui songera à aller explorer un labo qui s'est fait dévaliser par moi-même il y a un bail?

Comme si l'androïde avait tout emporté, de toute façon la moitié des bécher, ErlenMeyer, ballon de chauffe etc étaient encore sur place. Regardant à tour de rôle Caron puis Lazare, l'androïde songea à une dernière question : quand partait-il ? Maintenant ? Dans une heure, une journée ? Tout était déjà prêt et il n'y avait plus qu'à gratter une allumette pour effacer toutes leurs traces ou bien le ménage était encore à faire?
A moins qu'il n'y ait rien à cacher. Ce qui serait bien plus simple.
Aussi, autant poser la question, histoire d'écarter tous les doutes possibles. D'autant plus que ce militaire, cardiaque de surcroît qui s'était invité dans son cabinet, c'était inquiétant dans une moindre mesure. Qu'allait-il faire?
Est-ce que dimanche quand Ophelia serait dans son cabinet elle ne risquait pas de voir débouler une dizaine de soldats de la FNF?
L'heure n'était plus aux interrogations, de toute façon ce type ne devait plus être là-bas et le simple fait qu'il ait demandé des infos concernant Lazare tenait d'une envie de l'attraper. Ce capitaine prendrait grand soin de jouer avec tact ses cartes.

-Vos baluchons sont déjà prêts et on part dans l'heure ou alors il y a encore des préparatifs à faire? Car si l'on veut y arriver aujourd'hui avant la tombée de la nuit...

[ Je propose de switcher de topic et de se relancer dans un nouvel épisode, et pas n'importe lequel. Contactez moi par MP si vous désirez savoir autre chose. ]