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 Vae victoribus

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Thomas Dole
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MessageSujet: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeSam 16 Nov 2013 - 8:49

Vae victoribus 1384553415-pont-mirabeau-aval-2003

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
           Et nos amours
      Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
           Tandis que sous
      Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
           L'amour s'en va
      Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
           Ni temps passé
      Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure


15 Avril 2167, 7h09
Paris 16e, Clinique Rémusat
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 2
Soldats de la République encore en vie : 157



Répartition des voix:

Dole était en train de dégueuler sans vergogne, sa main tendue contre le mur, les jambes a moitié fléchies, et vomissant sur le sol même de la clinique Rémusat, reconvertie en QG de la FNF.


"DOLE ! DOLE ! MONTRE TOI SALE PUTE !"

Dole se raidit, se lava les lèvres, puis se retourna vers son aide de camp.

"Putain, il faut que j'arrête la boisson..."

Il dégluti, mit ses mains dans le dos, puis s'éloigna du coin où il était, et s'approcha du trou béant laissé dans le mur de la clinique, au 3e étage. Là, il avait une vue imprenable sur le pont Mirabeau, partiellement intact... Autour du trou, des soldats de la FNF mal équipés surveillaient, anxieux, la berge en face.

"Za'prochez pas, m'sieur... Ils ont des snipers..."

Dole recula d'un pas, les mains toujours dans le dos, en observant l'état de l'autre rive. Sur la berge même, des sacs de sables avec des psychotiques faiblement armés. Sur les bâtiments, quelques uns avaient de bons fusils, encore fallait t-il qu'ils sachent s'en servir. Après le pont, normalement, se tenait le territoire de ce petit gang qui devenait génant : Les Moons.
Derrière leur nom de fillettes et leurs petites filles coincées dans leurs sous-sols se cachait une histoire glauque et horrible. Celle d'une famille consanguine et infectée de tas de MST, avec une quasi-totalité de goules, qui décida de prendre l'ancien 16e de Paris pour eux même. Ensuite, ils ont réussi a conquérir, de leur seule force, les petites tribus dans le coin, et commencèrent a piller, violer, démembrer puis brûler vivant... Dans n'importe quel ordre. Et a plusieurs.
Cela aurait pu continuer encore longtemps. Mais en 2160, la FNF décida de pousser vers le sud. Ils pensaient en effet trouver des choses intéressantes, et a part de petits gangs, ils n'avaient pas grand chose a combattre. Sauf que ces petits gangs allaient les anéantir a petit feu...
Mirabeau était une frontière. Une frontière parfaitement établie. En 2164, le 14e Régiment de Ligne, dirigé par le Commandant Duval, vieillard paresseux, et pas très bon militaire dû se mettre en route. Pas d'uniforme approprié. Pas de munitions. Même pas assez de nourriture... Duval se prouva néanmoins fort utile dans sa capacité a ériger une défense et mobiliser ses troupes. Mais quand Duval creva d'une balle dans sa tête et fut remplacé par un de ses capitaines promu, tout s’emmêla...
Ce régiment, en effet, avait dû se diviser en 3 compagnies au lieu de bataillons habituels pour ce genre de mission. De plus, le nouveau remplaçant de Duval ne fut pas promu Commandant, il resta Capitaine. Ses 3 compagnies étaient aussi inégales. Où chacune devrait se composer en moyenne de 50 hommes, l'une d'elle, la 1ère, reçu 95 hommes, avec les deux autres en support. Le commandant de cette compagnie devait donc être logiquement le chef des forces de la FNF sur ce petit front...


"OU IL EST, JE VEUX LUI PARLER ? VOUS SAVEZ PAS QUI JE SUIS ? POUSSEZ VOUS ! DOLE, DOLE MONTRE TOI !"

C'est là que Thomas Dole se retrouvait. Il avait 24 piges, et était encore plus jeune que la plupart des soldats. Blême, pâle, livide, tout les soldats le regardaient avec humour, indignation, étonnement, ou... Colère. Pour le cas d'un homme.
Le Sous-lieutenant André Gaillard. Bourreau de travail et formidable tacticien, il restait néanmoins radin comme pas deux, sans scrupule, et totalement corrompu... Il avait ainsi volé la solde de ses soldats, ou bien revendu les uniformes neufs qui étaient censés leur arriver. Gaillard aurait dû être pendu, mais qui allait le reporter ?
Vae victoribus 1384587198-page-5 Ce n'était qu'un sous-lieutenant qui était bien loin de Lutèce, a combattre des psychotiques sans aucune renommée sur un pont dont la seule notoriété aura été... En réalité, personne ne savait vraiment l'histoire du pont Mirabeau.

Gaillard ouvrit les doubles portes de l'étage réanimation de la clinique, où il y avait un énorme trou, qui donnais la vue sur la Seine qui coulait et ce superbe pont...


"Dole, fils de pute ! Comment osez-vous venir ici, là, dans MA compagnie ? Vous prenez votre manteau de merde et vous vous barrez ! ESPECE DE SALE PUTE !"

Dole se retourna, impassible, feignant de ne pas avoir entendu.

"Hmm... Lieutenant Gaillard... Heureux de vous voir ici. J'ai appris votre rennomée. J'ai décidé de vous enlever le commandement de la 2e Compagnie et de vous placer dans la mienne. J'aurais besoin de vous au front, pas derrière pour voler la solde de nos hommes."

Gaillard s'approcha du petit homme, sa main sur son sabre.

"VIENS SALE PUTE ! JE TE DÉFIE EN DUEL !"

Dole leva les yeux au ciel.

"Vous devez vraiment avoir un problème avec le mot 'pute', lieutenant Gaillard... Peut-être que si vous descendiez de vos grand chevaux nous pourrions parler calmement..."

Les soldats observaient bizarrement le petit homme, ce poltron de l'île qui osais parler de cette façon a ce sous-officier, certes qu'ils détestaient, mais qui avait fait beaucoup pour la République ?

"Mon Grade je l'ai obtenu au mérite ! J'ai appris tout seul a lire et écrire ! J'ai dû me battre pour l'obtenir ! Je vais pas vous laisser me parler comme ça !
-Oh, mais ne vous inquiétez pas, Gaillard, ce n'est pas une question de vous laisser ou pas... Le commandement ma nommé à la tête de la 1ère Compagnie de façon a nettoyer ce bordel. C'est ce que je vais faire. Vous pouvez m'aider ou être renvoyé à Lutèce.
-Vous bluffez !
-Vraiment ? Lutèce n'arrive pas a envoyer d'hommes, alors vous pensez qu'ils refuserons la présence d'un officier aussi bon que vous ?"

Gaillard lui donna un doigt d'honneur, ce qui fit sourire son rival. Gaillard parti d'un pas rapide, poussant les soldats de la FNF sur son chemin.

"Bon, messieurs... Nous allons réunir la troupe... Pouvez vous me dire où se trouve le bureau du Capitaine ?"[/color][/font]


Dernière édition par Thomas Dole le Mer 4 Déc 2013 - 15:30, édité 8 fois
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Thomas Dole
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeSam 16 Nov 2013 - 11:26

Vae victoribus 1384595381-capture-d-ecran-2

15 Avril 2167, 7h37
Paris 16e, Eglise d'Auteuil
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 2
Soldats de la République encore en vie : 157


En regardant en l'air, Dole voyait la petite église Notre-Dame-d'Auteuil. Le plafond était intact, malgré le fait que les vitres aient été défoncées. En regardant droit devant, néanmoins, c'était autre chose. Il n'y avait plus de porte. L'église avait été comme explosée. Autour, on avait placé des barbelés et des sacs de sables. Il y avait un feu de camp, et beaucoup d'alcool... Les soldats ne saluèrent pas le sous-lieutenant qui approchait. Dole passa dans les débris de l'église, et entra dans le bâtiment froid... Il y avait des débris de verre, des bancs cassés, une odeur de vinasse et de drogue bon marché. Juste a sa gauche, Dole voyait un simple soldat, debout sur une chaise, en train de prendre la lampe au dessus de lui, sûrement pour la revendre. Il s'approcha de lui.

"Annoncez moi au Capitaine Lejeune !"

Le soldat ignora l'ordre, et continua d'essayer de décrocher la lampe.

"Allez vous faire foutre, je suis pas votre larbin !"

Dole donna un énorme coup de pied dans la chaise. Le bruit tira de leur sommeil les quelques hommes ici, qui observaient ce qui venait de se passer. Le soldat était pendu au plafond, tenant de main ferme la lampe.

"PUTAIN ! VOUS FOUTEZ QUOI SALE CON !"

Il se débattait, tandis que la lampe allait se rompre de ses liens. C'est alors qu'un homme sorti du confessionnal de l'église, les cheveux en bataille, torse nu, laissant apparaître son dos poilu.

"Merde ! Vous pouvez pas gueuler moins fort !"

La lampe tomba. Le pauvre soldat s'écrasa sur le cul, et la lampe se cassa.

"OH NON ! PUTAIN PUTAIN NON !"

Il rampa pour chercher les quelques débris, tandis que Dole s'approchais du Capitaine.

"Sous-lieutenant Thomas Dole. Je suis l'envoyé de Lutèce. Pouvez vous me faire un rapport de la situation ?"

Le Capitaine porta la canette de vin a sa bouche, prit quelques gorgées, avant d'en proposer à Dole, en tendant la main.

"Non merci. Je ne bois jamais."

Les autres soldats sourirent.

"De toute façon elle est vide..."

Il écrasa la canette et la balança sur le soldat qui tentait de reconstruire la lampe.

"T'ES PAS UN HOMME, JULIEN ! CASSE TOI DE LA !"

Le soldat se leva, pliant son dos, emportant son maigre butin hors de l'église. Le capitaine alla vers la table d'office, où il y avait un homme en train de pisser le sang, une machette dans la jambe, tandis qu'au dessus de lui, une sorte de médecin se tenait.

"Alors le mec sur la table, son nom c'est Fred. Et l'infirmier a côté, il s'appelle Yann. On a pas de médecins avec nous, alors... Ouais."

Dole s'approcha de l'homme, et regarda sa blessure ouverte.

"Vous servez donc de médecin, alors ?" demanda t-il a Yann.
"Non monsieur. Juste soldat. J'ai fait un entrainement d'infirmier parce que je pensais pouvoir être amené loin du front. Mais vous inquiétez pas, je suis un bon soldat.
-Qu'est-il arrivé a ce brave ?
-Je l'avais envoyé sur le pont Mirabeau. Je voulais proposer un cessez-le-feu aux Moons. Sauf qu'ils sont en position de force, alors... Mouais."

Le soldat restait sur la table d'office, délirant un peu, incapable de bouger.

"Bref, assurez vous qu'il survive..."

L'infirmier pouffa de rire.

"Mais c'est trop tard, voyons ! Tout ce que je fais, là, c'est utiliser des stimpaks pour pas qu'il souffre. Mais c'est trop tard, il est mort..."

Dole fronça les sourcils.

"Vous utilisez des ressources médicales pour ça, c'est du gâchis !"

Le Capitaine posa sa main sur l'épaule de son nouveau subalterne.

"T'a raison, tiens !"

Le capitaine sorti le pistolet de son étui, le posa sur la tempe du soldat, et rapidement, pressa la gâchette. Le laser lui traversa le crâne, et sa tête reposa de l'autre côté. Le coup avait résonné dans toute l'église, et tout le monde regardait le capitaine, qui se retournait, son pistolet en l'air.

"Vous inquiétez pas, messieurs dames ! C'est juste une opération contre le gâchis, hein !"

Il plaça son pistolet dans la main de Dole.

"Bon, en gros on va faire simple. On va dire que vous êtes plus compétent que moi. Vous avez qu'a prendre le commandement de toutes mes compagnies et faire quelque chose... Moi je vais dormir dans le confessionnal."

Il prit plusieurs canettes de vin, avant de fermer le confessionnal derrière lui. Le médecin, Yann, était toujours sous le choc, tenant le torse ouvert du soldat, qui était déjà mort, ses mains couvertes de sang...

"Alors, on fait quoi, Monsieur ?"
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeSam 16 Nov 2013 - 12:50

Vae victoribus Helghast_by_kostasishere-d4gad8k

15 Avril 2167, 8h54
Paris 16e, Avenue de Versailles
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 3
Soldats de la République encore en vie : 156


Un homme suivait le sous-lieutenant Dole. Son nom était Maverick.

Vae victoribus 1384600543-page-9

Maverick était une force de la nature. Une brute. Il avait le même âge que Dole. 24 ans. Mais les deux étaient totalement différent.

L'un d'eux était un bourreau de travail asocial, mal dans sa peau, intelligent et charismatique. L'autre était une montage. Il mesurais un peu plus de deux mètres, pesait au delà du 100 kilo, et quasi uniquement du muscle. Mais il n'était pas stupide, oh non, loin de là. Certes, il ne savais ni lire ni écrire, mais cela ne voulait pas dire qu'il était niais.

Mais Maverick avait ses défauts. Il adorais la FNF et ses hommes. Depuis toujours. Il en était un. Mais... Il affichais des tendances spéciales, presque extrémistes.

Maverick et Dole allaient devenir de grand amis, se complétant en restant ensemble.


"COMPAGNIE ! PRESENTEZ, ARMES !"

Une rangée entière de soldat se présentait sur l'avenue Versailles, a l'abri des snipers Moon. Ils se tenaient parfaitement droit, calmes. Ils avaient vu le pire depuis des mois, rien ne pouvait vraiment les abattre maintenant.

Dole fit une constatation rapide. Ils n'étaient pas équipés. Certains n'avaient pas de FLAMAS et devaient se contenter de leurs armes de poings. Tous avaient des uniformes troués et leurs bottes ne tenaient plus. Quand a leurs casques, ils commençaient a se faire rare, la plupart du temps brisé. Certains dégoulinaient de leur propre sang.

La FNF n'avait pas donné grand chose à Dole en renfort. En réalité, ils lui avaient uniquement donné de l'argent a utiliser. Mais il avait dû tout claquer en nourriture et en munition, parce que c'était les deux choses les plus utiles et ce dont ils manquaient.

En revanche, en face d'eux, les Moons étaient prêts. Supérieurs a eux en nombre, ils étaient bien équipés, chaudement fourrés, et si ils n'avaient pas d'entrainement, ils savaient utiliser leurs flingues. Seul un fou aurait pu décider de s'aventurer ici, dans le 16e, où même les Wendigos, qui étaient les plus proches du quartier, ne veulent pas rentrer. Pas par peur. Pas par lâcheté. Mais par manque d'intérêt.

D'ailleurs, le pont Mirabeau restait un piège mortel lui-même. Il suffisait de regarder a une carte, d'abord. Le Pont Mirabeau était la seule entrée possible dans le 16e ou en dehors. En réalité, perdre le pont aurait pu être désastreux pour la FNF, puisque les Moons pouvaient alors traverser l'endroit et mener une guerre asymétrique contre les convois de commerce. Mais est-ce que le commandement allait vraiment gâcher plus d'une centaine d'hommes pour ça ? Tout le monde avait demandé à détruire le pont. Seul Duval avait promis de donner le 16e à la FNF et de s'assurer que ce gang de psychotique ne devienne pas le 5e grand. Mais Duval était mort, maintenant. Et son régiment était en train de crever a petit feu...

Dole marchait toujours, en observant ses soldats. C'était avec 150 hommes contre 430. Néanmoins, dans ces 150, tout les soldats étaient entraînés. Parmis les 430 des Moons, tout était inclus, y compris les familles, les enfants qui étaient violés quotidiennement et la famille Moon qui n'était plus en état de se battre.


"SOUS-LIEUTENANT DOLE, LE 14e DE LIGNE SE PRESENTE A VOUS !"

Gaillard gueulait comme un porc. Lejeune, lui, était absent, sûrement en train de se bourrer la gueule tout en se masturbant dans le confessionnal de l'Eglise. Et c'était avec ça qu'il allait anéantir l'ennemi.
Dole s'approcha de trois hommes. Ses 3 officiers, qui en 2177 étaient encore avec lui... André Gaillard, bien sûr. Mais aussi Jean Lannes, Et Louis Baptiste Nicolas du Floc. Ou Louis Nicolas, pour faire plus simple...


"Je suis le sous-lieutenant Thomas Dole, messieurs ! Le Capitaine Lejeune m'a nommé à la tête du régiment a sa place. Il est en effet en... Repos. Notre travail ici, est simple ! Nous devons arracher le contrôle du pont Mirabeau, détruire le gang des Moons, et garder l'autre rive, en protégeant le Parc André Citroën ! Seulement après cela, Lutèce nous amènera des hommes ! Mais les Moons sont la seule force unie dans le 16e, aussi nous aurons fait notre devoir quand ils seront anéanti ! Major Lannes et Nicolas, lieutenant Gaillard, je veux que vous veniez avec moi à la clinique Rémusat ! J'ai un plan pour anéantir les forces ennemies ! Que personne ici n'ait peur ! Nous allons gagner cette bataille !"
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeSam 16 Nov 2013 - 19:40

15 Avril 2167, 9h02
Paris 16e, Clinique Rémusat
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 3
Soldats de la République encore en vie : 156


Les officiers et sous-officiers se tenaient dans la pièce de la clinique. Autrefois cela devais être le bureau du doyen, ou du directeur, ou quelque soit le nom du bureau qu'on donne au mec qui se fait chier dans un bureau... Il y avait le sous-lieutenant André Gaillard, les majors Lannes et Nicolas, le Capitaine Lejeune (Qui s'était remit de sa... Dépression) deux adjudants-chefs, et un adjudant. Tout ce beau monde tenait dans quelques mètres carrés d'une pièce fermée, même si la vitre de la porte n'existait plus. Dole se tenait au milieu de la pièce. Il n'y avait plus le bureau de l'ancien directeur. Il avait juste disparu. Il n'y avait plus de sièges non plus, pour tout dire. Mais il y avait une table de cuisine bancale que quelqu'un avait dû poser là a travers le temps et toutes ces années où le bâtiment a pu être visité par n'importe qui.

"Messieurs, la FNF m'a envoyé ici pour une mission. Prendre ce foutu pont... Si nous n'attaquons pas tout de suite, ce serons les psychotiques qui le feront, et dans ce cas là, on a aucune chance."

Un soldat entra dans la pièce, et sans dire un mot, déploya une carte.

Vae victoribus 1384625491-capture-d-ecran-3

"C'est quoi ce bordel ?"

La carte était mal dessinée, gribouillée avec des feutres, mais Dole prenait ça au sérieux.

"C'est un plan en trois étapes, et d'après les observations qu'on a pu tirer de la berge... Les Moons ont un avant-poste en face, mais leur base et où vit la famille qui dirige le gang est plus loin, dans une sorte de ferme construite après-guerre... Enfin un bâtiment, quoi !"

Les soldats commençaient a ne plus prendre ça au sérieux, quand Lannes pointa du bout du doigt la flèche qui passa vers un autre pont.

"C'est quoi ce truc, en fait ? Ce pont est détruit...
-Non Lannes. Le pont n'est pas détruit. Il s'est écroulé. La différence est que les débris sont restés au sol. On peut faire passer un groupe par dessus. Les moons ne le surveillent pas mais pourront rappliquer. Je veux faire passer 130 hommes directement par le pont, pendant qu'une vingtaine de personnes feront une grande manœuvre pour entrer directement dans la ville et anéantir notre ennemi. Ce sera la manœuvre du premier jour.
-Vous êtes taré ? Vous voulez faire un assaut frontal ?
-Les Moons sont des psychotiques, monsieur Gaillard. Nous sommes la civilisation. Ils auront peur de nous. Le contournement par le pont est juste un moyen d'en tuer encore plus..."

De son doigt il fit un tracé jusqu'à l'avant-poste psychotique.

"Le deuxième jour sera le plus facile. Les psychotiques seront en retraite jusqu'à leur base. Nous diviserons les hommes entre ceux qui attaqueront l'avant-poste, ce qui sera simple comme bonjour, et prendrons leurs précieuses munitions, médicaments et tout le reste. Ensuite, nous allons nous enfermer dans le parc Citroën ! C'est alors que la partie héroïque commencera ! Nous déploierons une ligne de défense sur une bonne partie du parc et quelques barrages sur les routes. Les Moons sont stupides et courent à leur perte. Toutes leurs forces attaquerons. Ils savent qu'ils ne pourront survivre sans le 16e. Ils auront le choix entre être tués par la FNF, bouffés par les Wendigos à l'Est, ou crever a petit feu tout seul. Ils lancerons leur assaut. Ce sera dur, horrible, mais à l'aube du 3e jour, nous allons nous défendre."

Lannes ajouta encore un commentaire, en pointant les petites flèches venant bien loin, du Boulevard Suchet.

"Renforts théoriques ? Pourquoi ?"

Dole posa les deux mains sur la table, soupirant.

"Lutèce ne peut pas, ne veut pas et mettra du temps a envoyer les renforts. Après le 1er jour, quand nous aurons le pont, j'enverrais un message. Ils mettront en route un vrai régiment. Mais pour l'armer, le préparer et le faire marcher, il faudra un bon jour. Dans le meilleur des mondes ils seraient ici le matin même, et nous aurons un nouveau territoire a notre manchette. Mais... Le délai de renfort peu varier. De 3 à 6 jours. J'espère juste qu'ils seront là pour l'assaut."

Il se leva, et se tourna vers la fenêtre.

"Louis Nicolas, vous serez à la tête d'une compagnie de 25 bons soldats bien équipés. Et avec vous c'est 26. Préparez vous, vous vous mettrez en route et traverserez le pont pendant la nuit, avant de vous installer confortablement dans un bâtiment. Tout les autres hommes, nous allons les diviser. Pour les 130 qui restent, nous allons les diviser entre Lejeune, Gaillard et Lannes. Cela fait presque 43 hommes chacun. Mathématiquement, c'est correct. Encore faudra t-il courir vite et faire peur aux psychotiques, pendant que Nicolas se mette en position et commence a pilonner le pont. Messieurs, je veux compter sur chacun d'entre vous. Mirabeau est un front secondaire. Mais nous pouvons gagner beaucoup. Déjà, en se débarrassant d'un gang psychotique intermédiaire qui pourrait rivaliser avec nos pires ennemis. Ensuite pour la prise de territoire seul. Mais aussi pour les ressources que nous pourrions trouver dans le 16e... Je vais aller parler aux soldats. Rompez."
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeDim 17 Nov 2013 - 12:51

"Soldats ! Vous êtes sales, mal nourris et blessés ! Le gouvernement vous doit beaucoup, mais il ne peut rien vous donner ! Demain, nous partons à l'assaut de ce pont ! Il s'agira de notre seule chance d'anéantir l'ennemi a notre avantage ! Je vous promet de la gloire et des richesses ! Cela sera bonne compensation pour tout ce que vous avez enduré pendant des jours !

16 Avril 2167, 5h04
Paris 16e, Pont de Mirabeau
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Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 3
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Dole observait l'autre côté du pont a l'aide de jumelles. Il y avait 173 mètres a faire sous les balles, avec une partie du pont détruit, des fils barbelés et des tas de sacs de sables derrière lesquels les psychotiques en puissance se postaient. Il n'y avait plus rien a espérer maintenant...

"Commandant Dole..."

Le capitaine Lejeune se tenait derrière le sous-lieutenant.

"Sauf votre respect, j'aimerais donner la charge... Je n'ai pas été un bon officier mais je veux me racheter."

Dole n'était pas dupe. Si Lejeune faisait ça, c'était pour reconquérir sa gloire et ses lauriers.

"Désolé Lejeune, mais ce ne sera pas une charge stupide. Il nous faut ce foutu pont, et je commanderais l'assaut."



Lejeune avait le teint pâle, livide, suant... Il était en manque d'alcool et de drogue. Lorsqu'il s'éloigna, Dole soupira. Il regarda sa montre. 5h07. Si Nicolas avait réussi a traverser le pont pendant la nuit, alors il devait être là dans 20-25 minutes. Il quitta sa couverture, et courut chercher un drapeau mit a terre. Immédiatement, quelques soldats, qui étaient en dessous du pont, grimpèrent les échelles et les escaliers pour venir au dessus, et tout les soldats de la FNF quittaient les bâtiments avoisinants.

"LANNES ! COUVREZ NOUS ! GAILLARD, LEJEUNE, FONCEZ AVEC MOI !"

Dole gardait le drapeau haut, pendant qu'il commençait a courir. Derrière lui, des cris différents. Les soldats hurlaient n'importe quoi pour se donner du courage, ça et l'alcool qu'ils avaient absorbé en grande quantité histoire de pas avoir peur. Au départ, les psychotiques ne réagissaient pas. Sûrement par peur, ou par défi, ou juste parce qu'ils ne pensaient pas que la république serait assez stupide pour se lancer a l'assaut. Dole fut dépassé pendant que la partie droit du pont manquait. Tout les soldats se serraient sur la partie gauche, quand on ouvrit le feu devant eux. 18 soldats de la FNF furent immédiatement fauchés, sans que l'on sache vraiment qui. On continuait, en piétinant les 18, dont certains devaient être encore en vie. Ils continuaient a foncer, jusqu'à revenir à une section complète du pont. Ils formaient un énorme bloc dont la seule utilité était de courir, quand devant eux, des psychotiques commencèrent a tirer au hasard. Dole fut touché à l'épaule, et s'écrasa dans des bidons vides et de la sorte de ferraille.

La FNF ne voulait pas s'arrêter d'avancer. Lejeune apparu devant eux.


"LES LÂCHES MEURENT COMME DES LÂCHES ! AVEC MOI !"

Lui et quelques hommes foncèrent. Tous furent massacrés. Les soldats se couchèrent et commençaient a utiliser leurs FLAMAS. Il y avait des pertes dans les deux camps.
C'est alors qu'il reconnu quelqu'un... Le médecin, Yann, qui restait en plein milieu, incapable de se décider.


"HEY ! SOLDAT !"

Yann regarda a sa gauche, et se pencha pour voir Dole.

"Tu hésite ! Que compte tu faire ?
-Je ne sais pas, monsieur !
-Hé bien..."

Il attrapa son drapeau, et le plaça dans les mains du soldat.

"Plante ce drapeau dans la panse d'un de nos ennemis, et je t'appellerais brave !
-Je ne vous décevrais pas, monsieur !"

Il se leva, le drapeau dans ses deux mains, et courut en direction des sacs de sable. Les moons avaient tiré sans réfléchir, et étaient en train de recharger...

"SOLDATS AVEC MOI ! CHAAAAAAARGE !"

Gaillard était derrière les troupes, et faisait assez peur aux hommes pour les forcer a se lever. Lejeune avait été criblé de balles, mais il se leva malgré tout. Ce simple acte les encouragea a courir. Les soldats de la FNF se levèrent, et foncèrent, jusqu'à avoir du béton au dessus d'eux. A partir de ce moment, Lannes, de l'autre côté du pont, fit marcher ses soldats. Les hommes de Gaillard sautaient hors du pont, et se déplaçaient de façon autonome, en escouade, tout en anéantissant leurs ennemis a leurs pieds. Lejeune était dépassé par ses soldats, et Yann accomplit sa promesse. Il retourna le drapeau, traversa le cœur d'un psychotique armé d'une machette, et sauta au dessus du pont. Les autres psychotiques, ayant vu ça, se retournèrent. Stupide erreur... Derrière eux, ils étaient attrapés, égorgés, et les hommes de la République se déplaçaient dans la rue, et tuaient quiconque sortait de sa couverture.

On vit alors, sur les toit, des psychotiques tomber sans qu'ils soient touchés. A quelques mètres de là, Nicolas avait mis ses hommes en position. Leur destin était scellé.

Dole regardait cela, impassible. Tout les Moons qui s'enfuyaient était tuaient. Leurs bâtiments étaient investis et pillés.

Quand il fut 11 heures, la FNF avait même trop avancé, et Dole dû les rappeler pour qu'ils entourent le pont.

Lannes et Nicolas n'avaient pas perdu d'hommes. Gaillard avait eu 14 hommes tués et 18 blessés. Lejeune, 21 tués et 46 blessés.

On eut pu croire que le destin des blessés a été ennuyant...

Mais dans les bâtiments des psychotiques, qu'ils avaient laissé intact, ils trouvaient des Med-X et des stimpaks en énorme quantité. On soigna tout le monde pendant la journée. On prit leurs munitions, et on réunni les cadavres de la FNF dans la morgue de la clinque Rémusat, avant de ne laisser que 10 hommes sur l'autre rive.

Quand il commençait a faire nuit, les soldats de la FNF continuaient a boire et a festoyer. Demain, il faudrait continuer dans le quartier et le nettoyer. Ce sera une mission facile, vu qu'ils seraient tous partis dans leur QG.


"ALLONS ENFANT DE LA PATRIE ! LE JOUR DE GLOIRE EST ARRIVE ! YANN ! YANN ! YANN !"

Le médecin était soulevé par ses soldats.

"Et bien, les balles des sauvages ne m'ont que effleuré, mais mes hommes veulent me casser le cou a mon retour ! Aujourd'hui, j'ai été le premier sur le pont de Mirabeau ! Pour cela, le sous-lieutenant Dole m'a nommé Caporal, me remettra une distinction dans une semaine, et il m'a donné le surnom de 'Téméraire' ! Il y a quelques mois nous étions en train de moisir sur place, et je vous dis, le bonhomme sais ce qu'il fait ! Je place volontiers mon destin sous sa bonne étoile !"

Dole était en train de vadrouiller autour du pont. Les soldats étaient équipés de façon complètement hétéroclite, mais au moins, ils l'étaient enfin.

"Soldat Maverick..."

Il voyait le géant qui était en train de porter des sacs de sables.

"Je vous fait Caporal ! Allez à la clinque Rémusat et prévenez Lutèce que nous tenons le pont ! Ils doivent envoyer du renfort dès ce soir, pour qu'on les reçoivent dans deux jours !
-Oui monsieur !"

Il courut vers l'autre rive. La FNF avait enfin accompli ce qu'elle voulait depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeLun 18 Nov 2013 - 18:35

17 Avril 2167, 1h16
Paris 16e, Pont Mirabeau
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 37
Soldats de la République encore en vie : 97 soldats valides, 23 blessés a évacuer


Dole marchait de son pas habituel, avec de grandes enjambées, les mains dans le dos, en regardant droit devant lui. Il était accompagné de trois hommes, dont un géant qui faisait 2 pas quand lui en faisant un, montrant une scène comique où il essayait de calquer sa vitesse.

Les soldats avaient terminé leur pillage. Ils avaient maintenant des armes, des médicaments, des vêtements de toutes sortes, et si ils n'avaient pas leur insigne, on pourrait les confondre avec des psychotiques quelconques.

En quelques minutes, les feux de camps avaient été éteins, et on ne voyait même plus la fumer montant dans la nuit noire.

Seule l'avant-poste psychotique qu'ils venaient de capturer était encore vivant, avec seul quelques petites chandelles allumées. Les soldats du 14e avaient vidé les poches de leur corps et les avaient jetés dans la rue en dessous. Quand Dole entra, il découvrit des inscriptions sur les murs, du sang, des impacts de balles et de lasers, et beaucoup inhalateurs de Jet vides.

Il monta rapidement les escaliers jusqu'à un étage valide. L'endroit était sûrement un bâtiment d'habitation avant plutôt pas mal avec des décorations variées et n'obéissant a aucune logique. Les habitants de l'époque voulaient juste exposer leur richesse...

Mais il n'y avait aucune carte a trouver. Aucun document spécial. Ce n'était pas un poste militaire. En même temps, qu'attendre de psychotiques ? Ils avaient certainement dû quitter l'endroit pour aller dans la ferme familiale. Ils fonceraient au matin avec tout leurs hommes.


"Messieurs !"

Il entrait dans une sorte de salon où tout les chefs improvisés se tenaient.

"Sous-lieutenant Dole ! Le capitaine Lejeune a été sérieusement blessé et a dû être évacué dans la clinique Rémusat !"

Dole s'en moquait royalement, et regardait par la fenêtre. Il n'y distinguait pas grand chose, a part les lucioles rouges de deux soldats gardant la rue.

"Regardez moi ça... Il y a pas deux jours tout ces mecs se bourraient la gueule en menaçant de se suicider. Je sais pas comment vous avez fait, Dole..."

Gaillard alla vers une carte, celle sur laquelle le sous-lieutenant avait gribouillé.

"Bon, on est allé trop loin et on a frappé trop fort... D'après nos estimations, nous avons fait plus de 150 victimes aux Moons ! Et parmi eux se trouvaient le muscle des psychotiques. Ils n'ont plus que environ 300 personnes. Et parmi eux se trouvent des familles entières...
-Bien. Demain nous prendrons les faubourgs. Normalement ils devront s'être barrés. Notre but sera simple, prendre le parc Citroën, préparer des trous pour mettre nos hommes dedans, et dans le même moment, nous capturerons leur second avant-poste rue de la Convention. Il devrait être vide, et on pourrais prendre de vraies ressources. Enfin, nous laisserons nos forces en plein dans le parc. Dans deux jours, l'ennemi va nous foncer dessus. Il faudra juste tenir jusqu'à ce que la FNF vienne..."

Un homme, plus martial, totalement propre, arriva, et fit claquer ses bottes.

"Louis Nicolas... Vous n'avez eu aucune perte alors ? Vous êtes génial. Je vous envoie demain avec plus d'hommes dans le parc. Montrez moi si vous êtes assez fou pour construire une vraie défense avec seulement des pelles."
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeVen 22 Nov 2013 - 21:04

17 Avril 2167, 7h14
Paris 16e, Rue de la Convention
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 37
Soldats de la République encore en vie : 97 soldats valides, 23 blessés a évacuer


Six soldats patrouillaient la rue de la Convention, FLAMAS prêt, masque à gaz sur la tête. Ils marchaient de façon dépenaillée, couvrant toutes les positions.

"Hey, sergent, vous avez des beaux mots pour parler a des gens ?"

Le sergent ne comprenez pas bien. Il se retourna, ses petites lumières rouges le fixant.

"T'es trop con soldat, qu'est-ce que vous voulez dire par ça ?"

Le soldat reprit la marche rapidement.

"Ben, m'sieur, j'essaye de parler a une fille, et pis je veux savoir des beaux mots..."

Le sergent était interloqué. En même temps, la plupart des soldats de la FNF savaient a peine, si ils le savaient, lire et écrire.

"Et bien, je sais pas... Mais... Mais vous êtes vraiment très con soldat. Ferme ta gueule et ferme le rang."

Le soldat 'gueux' fonça derrière son sergent. Ils allaient d'un pas rapide, a travers une vielle route déserte, où seul des débris, un squelette, quelques gouttes de sang et des objets étrangers et calcinés régnaient.

C'est alors qu'on entendit le bon vieux "tac-si-to". Le tac-si-to...

C'était le nom barbare donné aux fusils de sniper.

Le "tac", c'était le bruit de la détonation. Le "si", c'était le trajet dans le vent de la balle. Et le "to", c'est quand ça touchait. Un mur. Une carcasse de voiture. Le sol. Ou bien l'artère carotide interne du sergent qui marchait tranquillement il y a pas quelques secondes. C'était étrange vu de derrière...

Il y avait le tac, depuis un immeuble au bout extrême de la rue. Puis il y avait le si, avec la trajectoire qui se déclinait dans le ciel, et sans pouvoir réagir... Le "to". On voyait le sergent comme électrisé, des morceaux non-identifiés volant dans le ciel, tandis qu'il se fermait sur lui-même, avant de s'écraser sur le dos, inanimé.

"TOUT LE MONDE A TERRE !"

Trois hommes se couchèrent et rampèrent vers les voitures. Deux fonçaient vers le sergent, le prenaient chacun un bras, avant de le faire courir vers une sorte de lit de camp, matelas et quelques ferrailles réunis avec le temps. Le sniper tira encore quelques balles, qui toutes terminaient dans le sol.

"VOUS LES VOYEZ ? VOUS LES VOYEZ ?"

Un des soldats regarda un peu par au dessus de lui. Yann, maintenant surnommé le téméraire, couru vers le sergent, glissa, et regarda de plus près. Il avait la gorge éclatée, dégagée, nue et rouge. Celui ci déglutissait, faisant des bruits immondes tout en tentant de respirer, les bras bien en l'air. Yann agit comme n'importe quel médecin stressé aurait agi. De façon maladroite, en jurant, en faisant tout son possible. Sauf qu'il n'était pas médecin. Ce n'était qu'un infirmier chargé de vieux stimpaks, de Med-X et de seringues usagées. Le sergent creva dans ses bras rapidement, quand un des soldats du groupe envoya un message par radio.

"Ici le Caporal Hulain, notre sergent est mort, je répète, notre sergent est mort ! Sniper dans l'avant-poste psychotique ! Je répète, l'avant-poste n'est pas dégagé ! Il va nous falloir des snipers, immédiatement !"

Il n'y avait qu'à peine quelques mètres du pont. Les soldats de Nicolas, la vaste majorité, étaient partis en direction du parc Citroën, pour y monter une défense. Le trajet avait été extrêmement rapide, et sans aucune embûche. Les psychotiques qui avaient survécus s'étaient repliés en désordre vers leur base, aussi le fait que le second avant-poste était toujours défendu était surprenant.

"Hmm... Cela est gênant. Mais pas plus. Envoyez leur tout les soldats qui restent sur le pont avec le seul fusil de précision que nous avons. Et trouvez moi un bon tireur."

Dole prit son manteau et était déjà en route vers le parc, laissant son adjudant seul. Il faut dire que les 6, maintenant 5 soldats envoyés vers l'avant-poste auraient dû se débrouiller eux-même. Maintenant ils avaient une escouade entière qui se dirigeait vers eux. On avait donné le fusil QSG-1 du régiment a l'un d'entre eux. Il était lourd, encombrant, impossible a manier a moins d'être vraiment entraîné...

Deux personnes le tenaient à la hanche. Ils trouvèrent rapidement un bâtiment a peu près en hauteur, alors qu'ils distinguaient a peine l'escouade qui se couchait.

Ils grimpèrent rapidement les escaliers, installèrent le fusil, et en pressant la lourde gâchette, ils touchaient le tireur qui était accroupi dans sa fenêtre. Le rayon lui traversa le crâne, lui brûlant les 3/4 de son visage et le laissant s'écraser dans sa salle.

"Tireur tué. Tireur tué."

Le sniper de fortune était crevé, et s'en occupait a peine. Le groupe démonta le fusil, le porta, et alla chercher le corps du sergent. Yann le Téméraire était le nouveau chef de groupe.

Tout s'accéléra rapidement. Aucun bruit dans la rue, aucun bruit venant de nul part... Même les corbeaux avaient fui après la décharge du fusil de précision, avec leur caquètement caractéristique.

Le groupe fonça vers le bâtiment. Ils défoncèrent la porte sans se préoccuper de quoi que ce soit, sans échanger une seule parole... Il était vide. C'était le seul mot pour le décrire : Vide.

Pas d'arme. Pas de drogue. Pas de matériel. Même pas de choses étranges ou calcinées qu'on peut découvrir... Ils montèrent les escaliers grinçant a chaque pas. Rien. Toujours rien. Pas même lorsqu'ils atteignirent le nid du sniper, dans lequel ils ne découvrirent qu'une chose : Un petit cadavre avec un masque et une sorte de robe...

Il était bien petit, le cadavre. Il avait des jambes frêles et blanches, presque squelettiques, mais il était incroyablement petit... C'était a peine si il faisait 30 centimètres en plus de son mètre...

Le groupe s'en foutait. Ils venaient de faire tout ça pour rien. L'un d'entre eux récupéra son fusil, la seule chose vraiment utile, avant que les autres prirent le corps, et le balancèrent de la fenêtre, une sorte de vengeance bien inutile et tardive.

Ils quittèrent le bâtiment. Cette fois de façon plus lente, marchant d'un pas débraillé, en vue du parc Renault Citroën.

C'était demain qu'ils allaient mourir.
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeMer 4 Déc 2013 - 16:20

Vae victoribus 1386167724-10pou50

18 Avril 2167, 19h27
Paris 16e, Parc André Citroën
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 42
Soldats de la République encore en vie en état de se battre : 96



Cela faisait déjà deux jours que la FNF avait traversé le Pont Mirabeau.

Deux jours que les psychotiques avaient été enfoncés, qu'on les avait forcés à se replier à l'autre bout du 16e arrondissement, dans la maison familiale des Moons...

La FNF avait maintenant perdu 42 hommes. Cela représente a peu près une compagnie entière. Et il y avait encore des gens à l'autre bout, dans la clinique Rémusat, a se tenir des morceaux de chair en lambeau, drogués au Med-X pour tenir un peu plus...

Lutèce avait été appelé dès le soir, au moment où le pont était leur. Mais est-ce que Lutèce pouvait vraiment se permettre de déplacer des gens ? Les radios du 14e n'étaient pas assez puissantes. Et la plupart étaient cassées... Ils n'avaient pas pu prendre contact avec la ville, mais le régiment restait confiant. Pour eux, la FNF disposait de postes puissants. Il était hautement possible qu'ils aient pu recevoir leur message, mais pas l'inverse.

Maintenant, le 14e avait crée une ligne. Enfin... Une sorte de ligne. Un ouvrage de fortune construit en un jour et une nuit avec des pelles, des morceaux de murs et des grillages. Des trous, surtout, avec des barres de fer acérées et rouillées un peu partout. On avait mit dans chaque trou des FLAMAS, des fusils psychotiques, et n'importe quel explosif ou drogue qu'on pouvait trouver... Chaque trou accueillait 4 mecs.

Derrière ces trous de souris, on avait disposé des talus, avec de la terre et un petit fossé devant, larges, où 15 personnes pouvaient tirer sur grand angle. Les 15 mecs étaient bien mieux armés. Les talus avaient une double utilité. Si les mecs dans les trous devaient se replier, ils se placeraient devant pour continuer de tirer. Et si tout le monde devait se barrer, alors ils grimperaient en haut et courraient, ralentissant les psychos qui essayeraient de grimper directement au dessus.

Enfin, après la première ligne de trous de souris et la deuxième de talus, tout le 14e s'était réuni derrière un bas mais long muret, avec des sacs de sable dessus. Cela devait être la dernière ligne... Au dela du muret, c'était le Pont Mirabeau, la Clinique Rémusat, et un chemin direct vers Lutèce qui leur était offert. Le 14e ne pouvait même pas se permettre de perdre. Si ils se repliaient, les psychos les suivraient, et avec leur force détruite, ils ne tiendraient pas.

Pourtant, les psychotiques eux-même n'étaient pas en forme. Ils avaient eu de lourdes pertes sur le pont, et n'avaient pas résisté au 14e. Pourtant, ils arrivaient a obtenir des hommes pour se battre.

Dole avait eu raison... Le chef du gang avait réuni tout ce qu'il avait sous la main. Son harem. Ses jeunes recrues... Mais surtout les jeunes enfants, qu'il adorait sans modération... Il avait eu des problèmes logistiques et les gamins se retrouvaient avec uniquement des machettes, mais, un petit coup de Psycho, et tout était beau...

"SOLDATS !"

Dole aimait les messages, il allait en donner un bon... Il se baladait, les mains dans le dos, sur un talus, alors que le soleil était presque couché, laissant le ciel marqué d'un rouge vif... Il avait quelque chose d'étrange sur la tête, un petit bicorne étriqué, avec une cocarde... Tout les soldats le regardaient et l'écoutaient très attentivement.

"NOUS ALLONS FAIRE CELA SIMPLEMENT ! VOUS SAVEZ CE QUI SE TRAME..."

Il ne parlait pas. Il aboyait. Sa voix était lourde, claquante, il postillonnait a chaque phrase.

"Vous connaissez tous la mission et ce qui est en jeu ! Ce putain de pont est devenu un couteau dans le dos ! Pendant des semaines il a été une blessure, une épine dans le pied de Lutèce ! Nous venons de la retirer, et maintenant, cette blessure est a vif ! Si nous gagnons, alors la FNF aura un pied par delà la Seine, mais si nous perdons, tout les psychotiques de ce côté ci auront juste a marcher vers Lutèce !"

Il agitait les mains en même temps qu'il parlait, mais personne ne le trouvait ridicule. Pas cette fois.

"Je dois croire en chacun d'entre vous. Je dois vous faire confiance, placer ma vie entre vos mains ! Mais j'entends des murmures de personnes qui nous désapprouvent ! Qui ne comprennent pas cette mission ! Et bien... Vous avez raison, et je vous comprend..."

Les officiers, qui pensaient que ce discours était réservé aux simples soldats du rang, avaient, avec la dernière phrase, eut un sursaut, et détournaient leur regard vers leur sous-lieutenant. Depuis le pont était arrivé un homme, le Capitaine Lejeune, qui s'était un peu remis de sa blessure, et qui approchait du campement. C'est là qu'il compris qu'on lui avait volé sa place...

"Nous, messieurs, nous sommes entraînés pour la guerre ! Nous devrions être des héros ! Nous devrions êtres remplis de richesses et d'honneur ! Mais non... Je doute fort que nous soyons récompensés pour ce pathétique front. Nous n'aurons pas de gloire de cette bataille...
Pensez plutôt aux héros de notre histoire. Les grognards d'Austerlitz, qui ont anéanti deux armées avec presque aucune perte comparée a elles, tenant à 1 contre 10 le plateau de Pratzen ! Pensez a nos braves militaires de Verdun, qui ont tenu pendant des semaines faces aux allemands, léchant la condensation des murs quand ils avaient soif !
Ces géants, certes, ne nous apportent aucune consolation. Ils ont été purgés dans le feu atomique... Mais regardez vos veines. Oui, tous, chacun d'entre vous, je veux que vous releviez vos manches et regardiez vos veines...
Vous héritez de leur sang. Le sang français. Le sang héroïque des millions de jeunes hommes qui ont tenu le drapeau et l'arme de leur époque au nom de la liberté, de l'égalité, et de la fraternité !
Avant Lutèce il y avait la Commune ! Avant la République il y avait l'Empire !
Notre force a brisé l'Europe ! Mais avant cela, nous avons tenu !
Notre supériorité a brisé l'Asie, mais avant cela, nous avons tenu !
Notre renfort a libéré les Amériques, mais avant cela, nous avons tenu !

Aujourd'hui, je vous le jure ! Je vous en fait le serment devant vous ! Nous tous, nous tiendrons et briserons les psychotiques !

NOUS TIENDRONS LA LIGNE !"
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeVen 6 Déc 2013 - 21:51

18 Avril 2167, 23h11
Paris 16e, Parc André Citroën
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Soldats de la République morts depuis la promotion du Sous-lieutenant Dole : 42
Soldats de la République encore en état de se battre : 96


Les soldats étaient nerveux, alors qu'ils attendaient dans leurs petits trous de souris ridicules. Ils étaient en train de finir leurs rations du soir, tandis que le ciel était maintenant totalement noir... On ne voyait pas loin, mais les soldats observaient l'entrée du parc. Ils étaient un peu surélevé et pouvaient du coup mitrailler quiconque arriverais. Mais il était maintenant clair que les psychotiques viendraient, par simple survie.

Maverick se baladais a travers les trous de souris. Il y avait quelques feu pour se repérer, autrement on confondrais ami et ennemi. Maverick lui-même portait une torche droit devant, avec son autre bras en l'air. Tout le monde le remarquait de loin.

"Hey ! Maverick !"

Yann lui fit un petit signe, tandis qu'il chuchotait. Mavercik accéléra le pas et fonça vers lui.

"Alors, le juif, on a encore des médocs ?
-Pas vraiment... Tout a été utilisé... J'ai quelques stimpaks sur moi, mais ça va être chaud...
-D'accord... Prend mes derniers Med-X, alors, tu saurais t'en servir mieux que moi."

Maverick attrapa de la poche sur son torse quelques seringues, et les remit en maim propre. Yann lui fit un petit signe de reconnaissance, puis le géant se remit sur ses pieds, éclairant les autres trous de souris l'un après l'autre.

Il faisait ça bénévolement, pour voir qui avait besoin de son aide et qui non. Quelques braises tombaient sous ses pied. Ce spectacle continuait encore quelques heures...

Sur la grande "muraille", on avait installé les deux armes régimentaires : Une mitrailleuse MHC², trônant au milieu du plus haut talus, avec des sacs de sable partout a côté. La deuxième, le QSG-1 utilisé lors de l'attaque de la ville, était sur un toit d'une vielle baraque. Enfin, un deuxième MHC², moins bien entretenu, avait été réquisitionné il y a fort longtemps. Celui la était positionné juste devant le camp, comme la dernière arme que la base avait et pouvait utiliser... Si toutes les lignes tombaient, la mitrailleuse devait fournir la cadence de tir suffisante pour briser les psychotiques...

Sauf qu'en réalité ce n'était pas le plan de Dole.


Le Commandant, d'ailleurs, restait éveillé. Lannes, Lejeune, Gaillard, Nicolas... Tous étaient dans les tentes a voir des plans, a parler de patrouilles ou tout cela... Dole, lui, fumait tranquillement. Dans ses yeux, il y avait quelque chose...

Dole était un homme étrange. Il n'y avait pas d'autre mots.

Il était solitaire. Froid. Martial... On ne savais jamais vraiment ce qu'il avait derrière le crâne.

Ici, il avait assuré a ses officiers que toute cette histoire serais celle des personnes qui prennent des risques. Mais au fond, pouvait t-il se le permettre ?

Il avait déjà perdu 46 hommes. Si les Moons trouvaient le moyen de faire reculer la FNF... Si la République perdait le terrain, alors le pont Mirabeau resterais intact.

Et même si la FNF le prend, qu'adviendrait t-il de la région ? Une porte ouverte vers Lutèce ? Un trou béant et inutile ?

C'est comme une cicatrice qu'on ouvre... Le Pont Mirabeau, au fond, qu'étais-ce ?

Il n'y avait plus rien dans le 16e de Paris. Et 46 hommes avaient déjà payé de leur vie... Dans la clinique Rémusat, des blessés réclamaient de l'aide... Et si Lutèce n'envoyait jamais les renforts promis ? Pourraient t-il tenir ?

Dole avait prévu quelque chose... Mais quoi ? Cela, on ne le sut que plus tard...

En attendant, les soldats de la FNF étaient sur le qui-vive. Quand soudain, on entendit une détonation. Une sacrée, d'ailleurs... Puis un gros "Bang". Tout les soldats courbèrent l'échine.

Il y eu une autre détonation... Et cette fois, Maverick, vu, devant lui, quelque chose rouler...

"MAVERICK ! A TERRE !"

L'explosion eut lieu juste devant lui.

"LANCE-GRENADE !"

Il y eu une troisième détonation. Quand soudain, trois soldats coururent hors de leur trous. L'explosion retenti alors qu'un avait encore la jambe dedans. L'un fut projeté devant, et ne bougea plus. L'autre, qui s'était retourné pour aider un camarade, fut déchiqueté en deux. Le dernier retomba dans son trou, fumant...

"VOUS LES VOYEZ !? VOUS LES VOYEZ ?"

Yann accouru hors de son trou.

"YANN ! PUTAIN ! CONNARD ! REVIENS !"

Yann fonça vers Maverick, tandis que au loin, les officiers étaient sorti de leurs tentes. Les soldats de la FNF allumèrent certaines lampes torches ou créaient des foyers, des choses pour faire de la lumière...

Un autre détonation. Un autre bang, bien plus loin. Le Téméraire, qui méritait bien son surnom, prit le géant sous son épaule, et le fit rouler dans le trou d'un talus, avant de se coucher dans lui quand on entendait encore une autre explosion.

"COMBIEN DE COUPS ? COMBIEN ?
-QUATRE !
-TROIS !
-J'AI COMPTE CINQ !"

Les soldats tremblaient de tout leurs membres, tandis qu'un Adjudant fonçait en courant.

"C'était quoi ce bordel ?
-Lance grenade artisanal, pour sûr !
-Il a touché quelque chose de sensible ?"

L'adjudant observa les corps sans vie des trois hommes.

"Et merde, restez en formation, on va..."

Il ne termina pas sa phrase. A la place, il observa droit devant lui, la bouche ouverte...

Il y avait un cri. Un énorme cris, presque féminin...

Devant les soldats, une gigantesque masse d'enfants, les yeux quasi-révulsés, bouche ouverte, salive pendante... Ils étaient shootés au psycho, armés de machettes ou étranges flingues avec une baïonnette au bout...

Les soldats de la FNF tremblaient de tout leurs membres. Ils n'osaient pas tirer, même après ce qui venait de se passer...

Les enfants courraient, s'approchaient des trous, tandis qu'il y avait quelques tirs isolés dans cette gigantesque masse...

"FEU ! COMPAGNIE ! FEU ! FEU ! FEU !"

L'Adjudant pointait son pistolet Laser... Mais rien ne sortait. Il n'osait pas tirer. Il était a mi-chemin entre le dégoût, la haine et la peur. Les autres soldats courraient dans leurs trous, mais ils n'osaient pas tirer...

Maverick était en train de fumer. Instantanément, il se leva, un pistolet a sa main, et comme a tirer dans la masse... Un petit gosse, un nain d'a peine quelques années, fut immédiatement foudroyé... Il y eut un énorme cri, strident, qui arrachait les tympans, et le pauvre gamin s'écrasa sur le dos, ses bras bougeant encore comme un petit poulet dont on venait de couper la tête.

Mais cet acte monstrueux redonna de la cervelles au homme. Il y eut des décharges, en rafale, les soldats tirant au hasard dans cette vague qui s'approchait...

Les soldats tiraient, et tiraient... Quand un des bambins atteignit un des trous, il fut comme possédé... Il plantait un petit couteau plusieurs fois dans le coup de l'homme sur lequel il était accroché, rapidement, en hurlant et rigolant... Un des autres soldats, complètement taré, l'attrapa par le coup, le jeta dans son trou, et écrasa son pauvre crâne de coups de botte... Il avait la même rage que le bambin, ne s'arrêtant pas, jusqu'à ce que sa ranger était pleine de cervelle... Et qu'il entendit son camarade, dont des morceaux coulaient de sa gorge, s'écraser sur la terre...

Derrière cette chair a canon de maternelle, il y avait les hommes... Eux, ils étaient bien équipés, bien armés, et tiraient tranquillement sur les soldats de la FNF trop occupés a tirer sur de pauvres enfants drogués. En seulement quelques minutes, ils atteignaient les couvertures des hommes de la république. Quand ils découvraient un soldat blessé, ils le traînai vers eux, et commençaient a le poignarder... Dans le cœur, dans le crâne, dans l'anus, dans les yeux... Alors que les enfants continuaient d'avancer, ils se faisaient plaisir. Cela eut un effet sur les soldats de la République, dont certains partaient sans ordres... Ils dépassaient l'Adjudant, qui se tenait au milieu de tout ça.

"REVENEZ ! REVENEZ PUTAIN !"

Maverick se tenait debout, déboussolé... Il voyait ses hommes tuer des gamins. Il voyait d'autres se faire torturer... Et maintenant, certains partaient. Il attrapa l'Adjudant par l'épaule.

"SONNEZ LA RETRAITE ! NOUS DEVONS NOUS REPLIER SUR UNE POSITION DEFENDABLE !"

L'adjudant se tourna vers un homme ayant une trompette.

"RETRAITE ! SONNEZ LA RETRAITE !"

Le trompettiste se leva, et commença a jouer, avant qu'une balle ne lui explose la face...

Derrière les enfants, derrière la ligne de tarés, il y avait des femmes... Des femmes apparemment violées, ayant des traces de sévices horribles, mais portant de très bonnes armures et des armes de qualité... Et il y avait la famille Moon...

Le chef, d'ailleurs, avec sa longue barbe et un vieux livre, n'avait pas de pantalon, et progressais avec une énorme érection, son organe tremblant a chaque pas... Ce genre de chose le faisait marrer...

Les soldats avaient entendu jouer de la trompette. Ils s'en foutaient de l'ordre. Ils sautaient hors de leurs trous, et couraient vers la protection des dunes et de la muraille. Ils courraient, découvrant les Mitrailleuses lourdes, le fusil de sniper. Peut-être avaient t-il une chance ?

Les soldats du 14e courraient, certains hurlaient comme des porcs... Ils roulaient sous les fossés devant les dunes, rechargeaient leurs fusils, tandis que le Capitaine Lejeune, décidé a reconquérir son honneur, s'était mis en première ligne.

"TOUT LE MONDE ! PRESENTEZ, ARME !"

Ni Lejeune ni les hommes du mur et des dunes avaient vu cela. Lejeune était calme, impassible. Sur le toit, les snipers, qui n'arrivaient pas trop a distinguer les cibles, tiraient a vue sur la mare de psychotiques.

Quand enfin, devant eux, ils virent apparaître des spectres de tailles différente, Lejeune gueula.

"TOUT LE MONDE ! FEEEEEEEEEEEEEEEEEU !"

Les armes lasers de la FNF volaient dans le ciel, comme une lumière quasi-spirituelle... Quand elle toucha devant elle, tout le premier rang psychotique fut foudroyé. On entendit des cris, des hurlements, mais ils continuaient...

"TOUT LE MONDE ! FEU A VOLONTE ! FEEEEEE-"

Une autre détonation.
Une autre explosion.

Lejeune vola... La dernière chose que ses hommes virent de lui, c'était sa machoîre perdant, ses jambes en train de s'arracher... Et la terre volant le recouvrant.

Immédiatement après, il y eut des fumigènes dans tout le parc, et de toutes les couleurs. Gaillard hurla.

"DEGAGEZ MOI CELA ! DEGAGEZ PUTAIN !"

Certains soldats se levaient, et faisaient voler les fumigènes autre part... Mais c'était trop tard. Ils ne voyaient plus les psychotiques avancer. Seul le fusil de sniper faisait encore feu, tuant quelques personnes... Mais maintenant, les psychotiques courraient comme ils voulaient, arrivant dans le fosses, sautant dedans, grimpant les dunes, égorgeant et tuant tranquillement...

La MHC² de la dune tirait partout autour, dans la fumée, là où ils savaient qu'il n'y avait pas de soldats de la FNF. Mais est-ce que tout le monde pouvait faire ainsi ?

La FNF tirait, tuait, utilisais ces baïonettes. Derrière le muret, la dernière ligne. Ils n'appuyaient pas sur leurs gâchettes, ayant peur de tuer leurs collègues. Ils voulaient laisser une chance a leurs camarades...

Dole s'arracha les cheveux...

"Réfléchis... Allez connard..."

Il parlait a lui-même.

"ALLEZ FILS DE PUTE ! REFLECHIS ! SALE CONNARD ! AAAAAAAAAAAAAARGH !"

Il s'explosait la tête sur un mur, quand Lannes couru vers lui, et le poussa, alors qu'une longue trace rouge quittait son front.

On entendait des cris. Des détonantions. Des lasers et des épées tranchant. C'était l'enfer sur Terre. Dole recouvra ses yeux, avant d'apercevoir un homme en tenue d'Ingénieur d'Asssaut...

Fallait-il le faire ? Il n'avait plus le choix...

Il courra vers lui.

"SOLDAT ! QUEL EST TON NOM !
-Monsieur ! Sergent Chef Ambric !
-EST-CE QUE VOUS AVEZ POSE LES EXPLOSIFS PRÊT DES DUNES ?
-OUI MONSIEUR !"

Dole regarda devant lui. Il avait fait posé des explosifs sur des chemins. Normalement, si la FNF aurait dû totalement reculer derrière le muret, il les aurait fait détoner, permettant d'anéantir l'ennemi.

Mais là, la FNF se battait encore. Tout les explosifs n'avaient pas été utilisés. Est-ce que cela vallait le coup.

"Activez les...
-Heu... Mo-
-ACTIVEZ LES ! MAINTENANT ! OU JE TE BUTE, SALE ENCULE !"

Il avait sorti son revolver, et visais l'ingénieur. Immédiatement, celui-ci prit les détonateurs, les activa...

Et devant eux, il y avait des explosions, de la fumée, des cadavres qui volaient... Et puis le silence...














Ce putain de silence de merde !










Il n'y avait rien. Plus rien. Quelques tirs isolés. Les bruits de rechargement de la MHC². Encore un espoir ?

La fumée parti. Il y avait quelques hommes en uniforme de la FNF qui bougeaient encore.

"On a le cul bordé de nouille... TOUT LE MONDE ! QU'ATTENDEZ VOUS ? FONCEZ !"

Les derniers soldats encore vivants accouraient. Ils trouvaient quelques derniers psychotiques, qui étaient juste fauchés. Et quand la MHC² fut rechargée...
















Les Valkyries.















Les derniers psychotiques étaient juste détruits. Réduits en miette. Anéanti. Il n'y avait pas d'autre mot.

Le bruit de la mitrailleuse rendit les soldats sourds, tandis qu'ils se réunissaient en groupe. Mais la famille Moon ? Son harem de garde du corps ?










On entendit des crissements de pneus venant de l'autre pont. Pleins phares, avec des soldats a pied a côté. Le camion était plein de caisses étranges et avait un tireur dessus. Il roula dans le parc, et anéantit tout ce qu'il restait des psychotiques.

Lejeune, lui, était fini. Il avait devant lui le patriarche de la famille. Mais le capitaine refusais de crever... Il lui manquait encore l'absolution.


Le patriarche avait un lance-grenade. Il se préparait a viser le camion, quand il senti quelque chose derrière...

"A mort, fils de pute..."

Du sang coulait de son épaule. Pas le sien. Il n'était pas blessé. Mais quand il tourna sa tête, il vit une bouche, souriant, avec un torrent de sang, qui tachaient sa robe et recouvrait son pénis... Et il vit une grenade tomber sous ses pieds.


La Bataille se termina avec une belle explosion.

Le 14e avait survécu, on ne sais trop comment... Mais il l'avait fait. En réalité seule une petite partie des explosifs avaient été installés. Et la plupart entre les dunes, pas dessus... Les psychotiques étaient encore en train de monter quand ils avaient été détoné. Un putain de bon hasard... Dole dira plus tard qu'il l'avait prévu. Mais en réalité, il avait été prêt a sacrifier ses hommes...

Dole resta les mains dans le dos, alors qu'il observait le camion de la FNF s'arrêter, et les renforts de Lutèce terminer le nettoyage de la ville.

Ce camion... Il transportait quelque chose... Quelque chose pour clore le chapitre une bonne fois pour toute...
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Thomas Dole
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MessageSujet: Re: Vae victoribus   Vae victoribus I_icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 1:07



Les derniers cadavres de la FNF étaient récupérés. Triés. Dénudés de leurs effets personnels. Deux camions de la FNF étaient là. Ils devaient nettoyer le bordel. Néanmoins les brahmines étaient le principal. Des compagnies privées et des gens avaient été recrutés pour aider au nettoyage du 16e, en échange d'une modeste somme et la possibilité de piller le quartier le plus riche de la ville... A une époque où tout semblait meilleur que le bordel dans lequel l'humanité s'était fourrée.


Lejeune était le père de 4 enfants et, même si il avait des problèmes, était toujours marié. Il était mort comme un con, a se suicider inutilement, a moitié crevé, juste pour se faire pardonner envers ses hommes pour avoir perdu espoir à un moment.

Que restait-il du 14e Régiment de Ligne ?

Plus grand chose, a vrai dire.

Les deux camions de la FNF étaient surchargés d'armes et de cadavres, tandis que les convois de brahmines étaient déjà partis.

Dans la clinique Rémusat, on entendait des gémissements et des cris. De vrais médecins étaient finalement arrivés, et commençaient a sauver les vétérans.

Dole se tenait au milieu de la route, devant le pont. Il y avait quelque chose d'étrange dans ses yeux. Il semblait tremblant. C'était la première fois qu'il avait vu le combat... Mais là... Il avait vu des violeurs, des tueurs d'enfants, ses propres hommes tueurs d'enfants d'ailleurs... Il avait vu le sang, la charpie, les balles, le viol... Tout cela, c'était la vie dans les Terres Désolées.

Non, ce qui le terrifiais, c'était lui-même... Et comment il avait réagit.

Il avait traité ses hommes avec le pire pragmatisme possible.

C'était un meneur d'hommes, mais il avait été immonde, imbus, il a vu ses soldats comme des chiffres, n'hésitant pas a les manipuler, a chercher leur corde sensible... Et quand il le fallait, il avait presque failli tuer ses propres soldats a l'aide d'explosifs qu'il avait lui-même demandé a installer.

Maverick, un bras dans le plâtre et boitant, s'approcha de Dole. Ils marchaient tout les deux côte a côte devant le parc André Citroën. Maverick se demandais ce qui clochait, pourquoi il paraissait ainsi un jour de liesse...

"Monsieur..."

Dole l'ignora, et marcha devant.

"Nous avons gagné, mon lieutenant... Enfin, je devrais dire, mon Capitaine, a présent..."

Dole racla sa gorge, et continua, d'une voix enrouée et faible.

"Tu crois ? Nous n'avons pas perdu le champ de bataille, nous n'avons pas été anéanti par les psychotiques... Mais nous n'avons pas gagné non plus."

Maverick essaye de le rassurer, avec des arguments belliqueux qu'il pensait comme convenus.

"Ces salopards sont morts jusqu'au dernier ! Hommes, femmes, enfants ! Tous ont sabré et tiré, ils ont été réduits en pièce ! Ce n'est même pas qu'on aura a se soucier d'eux ! Ils ne seront plus jamais sur la carte, monsieur !"

Le Capitaine pensais a ses hommes. Il s'approchais de la pile de cadavres moons, tous leurs corps étaient parfaitement nus, les entreprises privées chargées du nettoyage les ayant pillés.

"Mes soldats ont déjà beaucoup souffert, Maverick... La victoire a perdu tout son charme... Vae victoribus... D'ici jusqu'à Lutèce, on entend plus que les gémissements de ceux que la guerre n'a pas encore emporté..."

Il observa des tags psychotiques. Des choses dégénérées, hors de propos. Pour certains, ces mots sans sens étaient un idéal de violence et de meurtre... Pour ceux de la FNF, ils n'avaient aucun intérêt... Dole, lui, était dégoûté.

"Hé... Ce spectacle seul devrait inspirer à tout Paris l'amour de la paix et l'horreur de la guerre..."

Maverick n'y croyait pas une seconde, il haussa les épaules. Dole lui donna un stimpak, que l'homme s'injecta, et les deux marchèrent dans l'autre sens, vers le pont cette fois.

"Mais non... Non Maverick..."

Sa voix était maintenant presque couverte par une sorte de sanglot.

"Tous les psychotiques... Ils ne croient pas à ça... Ils pensent que la FNF n'est qu'une parenthèse. Des bouffons autocrates et fascistes, une parenthèse qu'ils ignorent... Ou qu'ils cherchent a abattre avec leurs lames."

Il tourna sa tête vers Maverick, ses yeux rouges de fatigues, de haine et de tristesse.

"A t-on encore des historiens, Maverick ? Parce que je sais que les historiens récitent les faits, mais ils balbutient les motivations de ceux qui les provoquent. La République n'a jamais commencé une guerre sans qu'on les attaque les premiers, et pour autant certains trouvent à dire que nous nous battons par intérêt... J'ai une question, Maverick... Combien de défaites avant d'oublier nos victoires ?"

Dole commença a traverser le pont. Il n'y avait dessus que du sang et des traces. Et de l'autre côté, sur le 16e, plus rien. Tout a été pillé ou récupéré. Même vers Lutèce, la route devenait vide. Il n'y avait que un brahmine qui attendait les deux retardataires, et des ingénieurs qui venaient de miner le pont et ce qui retenait l'eau du fleuve.

"Nous n'oublierons jamais Austerlitz, monsieur..."

Maverick connaissait lui-même la faiblesse de Dole. Le passé. Et il avait raison...

"Austerlitz ? Tu dis ce nom... Mais au fond, comment un simple soldat comme toi peut comprendre la destinée des Empires ?"

Maverick fut vexé.

"Je suis une montagne, alors on me croit sot, comme si la nature devait équilibrer la donne ! Si j'ai des problèmes pour lire, c'est par manque d'instruction, pas par manque de cervelles ! Si je savais parfaitement lire, je serais colonel !"

Dole souri, et, pour flatter son ego, ajouta a lui-même, mais juste assez fort pour que Maverick entende :

"Si j'avais ton corps, je serais maître du monde..."

Dole grimpa sur le brahmine, et la bête se mit en marche. Les deux ingénieurs courraient alors hors de la route, et il y eu une énorme explosion. Dole put voir le pont s'écraser et la Seine tout emporter, purger sous son passage... L'eau allait dans les routes. Elle allait dans le parc André Citroën. Elle emportait les cadavres des Moons et leur histoire, peut-être même ce qui pour eux était des reliques.

Le bulletin de l'Oppidium Gaulois dira plus tard que la bataille du Pont Mirabeau était une glorieuse victoire. Dans l'armée fatiguée, blessée, démoralisée, personne ne le croira...






Mais personne n'osera jamais le dire.


19 Avril 2167
14e Régiment de Ligne, FNF
Soldats de la République morts sous les ordres du Capitaine Dole : 61
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Vae victoribus

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